Enchaînée au diable

Chapitre 59

Encore une fois, je tends mon arme dans la direction des cibles et appuie sur la gâchette. Je me suis nettement améliorée au tir à l'arme à feu et je peux être fière de moi. Désormais, j'arrive à tirer au centre de la cible et cela est grâce aux conseils du diable. Je les applique comme si c'était une prière.

Je mets fin à mon entraînement et ôte mon casque avant d'entendre une voix surgir derrière moi.

— Tu sais bien viser donc tu peux enfin répondre ma question.

— Je t'écoute, Antonio, je lui dis en me tournant à lui.

Les mains derrière le dos, il arque un sourcil et me fixe avec un regard énigmatique.

— C'était prémédité de tirer une balle dans les couilles d'Angelo ou c'était juste un simple accident ? Pendant le conseil on a tous cru que c'était accidentel mais tu sais bien manier les armes d'après ce que je constate.

Je ris, amusée.

— Dans les deux situations, je ne regretterai pas mon action. N'empêche j'ai eu une échappé belle lors du conseil !

— Tu peux le dire. Le vieux Vargas voulait vraiment que tu paies pour ton acte et je pense pas que tu devrais rire ! me gronde-t-il. 

— Je ris de nervosité, Antonio. Si Don Reyes n'avait pas pris ma défense, à l'heure je serai réduite comme les couilles d'Angelo.

Après avoir sauvé Elsie entre les griffes de ce monstre, les jumeaux et moi étions convoqués à une réunion où les quatre chefs de famille étaient attablés. Ce jour-là, Espen ne pouvait être présent donc c'est son grand-père qui est venu le remplacer. En guise de punition, le chef des Vargas voulait me sectionner un doigt mais heureusement que les trois autre chefs ont pris ma défense et m'ont laissé une nouvelle chance pour me racheter. Selon eux, j'ai commis une erreur mais elle n'est pas aussi grave contrairement à celle d'Angelo.

Il a battu une femme, qui de plus, est enceinte.

— Oui mais maintenant, tu es dans la ligne de mire des Vargas. Cette famille est complètement tarée et elle est capable de te prendre la vie sans qu'on les soupçonne, me rappelle Antonio.

Je tique et ôte ma veste.

— Et selon toi, pourquoi je m'entraîne comme un buffle ? J'ai conscience qu'on veut me faire du mal. Une fois quand je vivrai seule à Tampico, cette famille va s'en réjouir à me terroriser.

— Si tu voulais rester un peu plus longtemps ici, on t'aurait...

— Ne joue pas avec les cordes sensibles, Antonio. C'est déjà difficile pour moi.

— Je ne comprends pas pourquoi tu veux soudainement quitter la maison ! Tu es en sécurité ici ! Tu connais personne à Tampico, s'emporte-t-il.  Quelqu'un t'a fait chier ? C'est Alexa ? Espen ?

Je soupire et me tourne dans sa direction. Cette histoire pèse de plus en plus sur mes épaules et je sais qu'Antonio ne le répétera à personne. Du moins, j'espère. Son téléphone sonne et il s'éloigne de moi après s'être excusé. Je me pince les lèvres et me ravise. Non, peut-être que je devrai garder pour moi.

Après l'histoire d'Elsie et de Gaël, je ne veux pas foutre encore plus de zizanie dans leur cercle d'ami.

C'est à moi de décider et je décide de m'éloigner d'eux.

Je file dans ma salle de bain et me douche. Puis je passe toute ma soirée avec Elsie. Nous papotons tout en nous goinfrant de chips puis, nous avons entamé un marathon de films d'action jusqu'à quatre heures du matin.