Chapitre 4

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« l'une des batailles les plus dures que nous menons dans la vie, c'est la guerre entre l'esprit qui connaît la vérité, et le coeur qui refuse de l'accepter. » S.Hyun

Avachie sur ce transat et ce livret entre mes mains, j'observe les garçons s'amuser tels des canards dans la piscine. Ça devient une habitude de lire une citation pour commencer une journée et je présume que mon cher papa est très fier de moi depuis le paradis. Il y a des citations qui ne me parlent pas du tout mais celui-là me fait extrêmement réfléchir et une migraine commence à monter le bout de son nez.

Peut-être cette citation me dit quelque chose à cause de ma dispute avec Matteo, hier soir. Ce putain de sentiment qui n'est d'autre que la culpabilité m'a empêché fermé l'oeil hier soir et pour la première fois de ma vie, j'ai décidé d'utiliser un concealer pour cacher ces grosses cernes sous mes yeux. 

Matteo a raison mais moi, je refusais voir la réalité.

S'il ne m'avait pas aidé, je serai comme ces SDF qui dorment sous les ponts ou qui volent les affaires des autres.

— Ne reste pas sous le soleil, tu vas te cramer la peau.

Antonio apparaît dans mon champ de vision et je lui souris timidement avant de le suivre. Nous squattons dans la cuisine et il me sert un verre de jus d'orange avant qu'il me pointe mon livret.

— Qu'est-ce que c'est ? Je te vois tous les jours avec ce livre !

— C'est... c'est un cadeau de mon père. Il a toujours voulu une fille passionné par la littérature  et c'est uniquement après son décès que je me rends compte que la lecture n'est pas si mal que ça, dis-je avec le ventre noué. Chaque jour, je lis une citation et celle d'aujourd'hui résume bien mon humeur.

Je lui tends le livre et il s'empresse de lire la page que je lui ai indiqué. 

— Hum... c'est à cause de ta dispute avec ton frère ? On vous a tous entendu depuis le salon. Matteo il est parti en furie et il n'est toujours pas revenu.

— Peut-être il faudrait s'inquiéter...

— Ne t'inquiète pas, Almira ! Quand il est en colère, il se casse mais après il revient beaucoup plus serein, dit calmement Antonio. Je sais ce que tu penses actuellement.

— Quoi donc ? j'ose lui demander en tenant maladroitement mon verre.

Antonio fait le tour de l'ilot central et s'assoit en face de moi, prenant soin de me redonner le livret.

— Que nous te voulons du mal mais ce n'est pas le cas. Personne ici oserait lever la main sur toi, si c'est ça qui t'inquiète. Et puis, si quelqu'un te frappe, je suppose que tu vas aussi riposter.

— Je ne sais pas me battre.

Antonio ne cache pas sa grimace mais je rajoute aussitôt :

— Mais je sais me venger.

— Et comment ?

J'esquisse un sourire nostalgique avant de prendre place sur le tabouret. Avec Antonio, je me sens comme si je pouvais tout lui dire sans avoir honte. Les autres types dégagent une aura dangereuse et brutale mais lui, il est délicat et doux. Il est compréhensible et c'est peut-être à cause de ça que je suis proche avec lui contrairement avec les autres. Il est comme le frère comme j'ai toujours voulu parce que oui, avec Matteo impossible de lui confesser mes craintes !

— Quand j'étais au lycée, j'étais harcelée par des enfoirés de merde. Tout a commencé après une rupture avec un type qui n'en valait pas la peine. Ils m'ont persécuté, insulté, abîmée mais à un putain de jour je me suis réveillée et j'en avais marre de cette routine, je lui explique avec un goût amer. J'ai décidé que c'était à mon tour de les persécuter mais je ne voulais pas le faire vivement, non... je voulais qu'ils souffrent lentement avant qu'il prennent conscience que c'était moi derrière cette orchestre.

Enchaînée au diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant