Chapitre 32

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D'un calme olympien, je me lève mais sans comprendre, Alexa se lève aussi et pose sa main sale sur la mienne comme pour me retenir. Je me fige tel un arbre. Qu'est-ce qu'elle fait la meuf ?

Pris d'un élan de rage, je la bouscule sans ménagement sur le canapé. Elle tombe telle une merde en poussant un petit cri surpris.

J'adresse un dernier regard à l'autre tocard avant de tourner les talons, les poings serrés contre mes cuisses. J'ai pourtant essayé de me retenir...

La situation m'agaçait déjà mais l'autre, elle se croit tout permis pour me toucher. J'ai horreur des femmes, j'en supporte peu dans ma vie mais cette Alexa, c'est au-dessus de mes forces.

Nerveusement, j'attrape une cigarette et la porte à ma bouche, cherchant à dompter cette rage en moi. J'ai cet oppression contre ma cage thoracique comme si on m'écrasait avec une voiture. La sensation est désagréable et c'est cette sensation que j'ai eu quand ma salope de mère m'a abandonné.

Cette sensation me suit toujours et elle débarque quand des femmes essaient d'entrer dans mon cercle d'ami.

Putain, qu'est-ce que je déteste les femmes !

Appuyé contre un mur, je penche ma tête en avant, savourant la nicotine s'infiltrer dans mes trachées, puis dans mes poumons avant que je recrache. Je cherche une sorte d'apaisement dans cette cigarette mais une paire de godasses crasseuses apparaît sous mes yeux.

Ces paires de godasses dont j'ai horreur de voir.

Perplexe, je lève ma tête vers la gamine et comme si elle a lu dans mes pensées, elle dit avec un sourire crispé :

— Mes sandales m'ont lâché et j'avais toujours emmené mes converses.

— Tu n'avais pas d'autre chaussure de rechange à part ces merdes ? je lui demande d'un ton acerbe.

Elle recule face à mon ton et j'essaie d'être plus calme :

— Je pense que tu devrais acheter d'autres chaussures. Tu as des moyens désormais.

— Mais je me sens à l'aise dans ces chaussures et puis en quoi, ça te regarde ?

— Ça me regarde depuis que tu travailles pour moi. Que vont croire mes associés s'ils te voient avec ces trucs ? Tu vas ternir mon image, je rétorque avec un sourcil haussé.

Les américaines ont parfois des goûts qui me laissent sans voix. J'ai toujours été entouré de femmes qui prennent soin de leur apparence. Le style vestimentaire est primordial si une femme souhaite devenir l'épouse d'un riche homme d'affaires ou d'un baron de la drogue. Mais la gamine ne semble pas connaître certains sujets depuis qu'elle s'est installée au Mexique.

Elle s'habille presque comme un homme avec ses jeans larges, ses shorts d'hommes et ces t-shirts dont moi-même je n'oserai pas y mettre pour dormir. Aux states, les gens ont la mentalité du « je m'en fiche de ce que pense les autres, le confort avant le style ».

— Je ferai un effort, soupire-t-elle en tournant des yeux. Je vais essayer, pour le bien de tout le monde.

Non, elle ne va pas essayer. La gamine est comme son frère, je serai obligé d'intervenir.

— Est-ce que tout va bien ? Tu transpires du front, ajoute-elle avec les sourcils froncés.

— J'ai eu un désaccord avec les Hernandez. Rien d'alarmant, je marmonne avant d'écraser mon cigarette sous ma chaussure.

Je prends soudainement conscience que cet oppression sur ma cage thoracique a disparu. Incrédule, je me demande comment cela a pu se produire sachant que cet douleur ne dissipe pas en une dizaine de minutes.

Enchaînée au diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant