Chapitre 18

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Tout d'un coup, je sens une présence derrière moi et vivement je me retourne avant de lever les yeux.

— Il n'était pas nécessaire de me suivre.

— Je sais mais ton frère me tuerait si je te laisse seule=, peste Espen, les mains dans les poches. C'est donc ici que tu vivais, c'est modeste.

— On n'est pas tous nés avec un cuillère en argent dans la bouche.

— Ton père possédait des millions de dollars et je ne vais pas te cacher que c'est assez suspicieux qu'il a décidé de vivre ainsi... sans oublier le fait que vous viviez sur le territoire ennemi.

Il ôte sa veste en cuir et le pose sur son épaule avant de m'électrifier à nouveau avec son regard vert sombre. Comme d'habitude son regard est inexpressif, impossible de savoir à quoi il pense en ce moment mais j'ai peut-être une petite idée.

Il doit sûrement songer quand pourra-t-il me démembrer et jeter mes restes au fond d'un lac.

— Territoire ennemi ? je répète, curieuse.

— Le plus grand baron de la drogue des States vit au Texas et est notre ennemi numéro un.

— T'essaie de dire que mon père peut être un potentiel traite ?

Il hausse les épaule d'un geste nonchalant.

— J'expose juste les faits.

Il tourne ses talons, me laissant avec mille questions.

Qui est-ce baron ? Et surtout pourquoi papa a voulu qu'on fasse notre vie sur le territoire ennemi ? Est-ce qu'il y a un lien entre sa mort et ce baron de merde ?

Cette idée m'angoisse déjà et vivement, je suis le diable, voulant à tout prix des réponses mais une personne me hèle, attirant notre attention sur notre droite. De l'autre côté de la clôture, un vieil homme habillé comme un cow-boy s'avance vers nous et un sourire étire mes lèvres avant que je le rejoigne mais Espen me bloque la route avec son bras musclé.

— Je le connais, je soupire avant de le contourner.

J'escalade la barrière et trotte dans la direction de Georges avant de l'enlacer.

— J'ai cru que je ne te verrai plus jamais. Tu es partie si rapidement, me chuchote-t-il, la voix rouillée.

— Les circonstances m'ont forcé à m'en aller sans dire au revoir. Comment tu vas ? Tu prends toujours tes médicaments ?

Il hoche la tête et son regard se fixe derrière moi. Je pivote légèrement ma tête avant de tiquer quand je distingue que le diable s'approcher de nous.

— C'est un ami de mon père, il est là pour me surveiller.

— Je sais qui est ce type, Mira, fais attention. Il pourrait te brûler tes ailes.

— Et j'ai bien l'intention de m'éloigner de lui une fois quand...

Les mots restent suspendus à mes lèvres, intriguant le vieil homme.

Georges est le fermier qui vit à côté de nous et est aussi notre ami. Il m'a vu grandir et il m'a appris à faire du cheval, comment tenir une arme et pleins d'autre chose. Mon papa le considérait comme son père et moi comme le grand-père que j'aurai voulu.
Je m'en veux d'être partie en le laissant seul. Tout est passé si vite que je n'ai pas pu dire au revoir à mes proches.

— Quand ? Mira, qu'est-ce que tu mijotes ? se doute Georges alors qu'Espen se poste à côté de moi.

Un frisson me parcoure et je me frotte le bras.

Enchaînée au diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant