Chapitre 85

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PDV Espen

Les yeux écarquillés, je l'observe comme si elle venait de m'annoncer le plus sombre secret qu'elle puisse bien me cacher. Elle veut divorcer. De moi.

Me déteste-elle à ce point ?

Pourquoi prendre des mesures aussi exagérées ?

Je sais que j'ai mal fait les choses mais il est hors de question que je signe un divorce avec elle. Elle peut me haïr autant qu'elle souhaite mais jamais je lui offrirai un divorce. Elle devra me supporter aussi longtemps qu'elle peut.

— Almira, je gronde en la repoussant un peu.

Elle cligne des yeux et bredouille :

— Enfin je veux dire que...

— Tu veux t'éloigner de moi, dis-le franchement, je l'interromps froidement.

Dégoûté, je m'apprête à quitter le bain mais elle me force d'y rester et me tient fermement le bras.

— Écoute-moi imbécile ! Je veux un vrai mariage avec toi et non un mariage basé sur les affaires.

Je repose mon regard sur elle et elle soupire longuement.

— C'est-à-dire ? Je crains de ne pas comprendre, dis-je avec confusion.

— Je veux un mariage basé sur nos sentiments, Espen. Ce mariage actuel qui noue lie est tout sauf basé sur nos sentiments. Je veux tout recommencer avec toi. Je veux un mariage féerique et inoubliable. Je veux prononcer mes vœux et je veux passer la bague à ton doigt. Je veux célébrer notre amour avec nos proches.

Oh...

Pourquoi je n'y ai pas pensé à cela plutôt ?

Son point de vue me paraît logique mais je garde quelques hésitations. Et si c'était un leurre ? Non, elle n'en serait pas capable.

Jusqu'à aujourd'hui, Almira a toujours été honnête avec moi.

Son idée n'est pas mauvaise et j'ai promis à son père de la rendre heureuse.

— Ce mariage est basé sur des mensonges et tu m'as déjà partagé ton avis sur le mariage. J'ai ruiné un de tes plus grands rêves, je soupire en caressant tendrement sa joue. Si c'est ce que tu désires, alors j'accepte.

— Vraiment ? Tu déconnes pas ? me demande-t-elle avec les yeux brillants.

J'opine avec un léger sourire.

— On signera le divorce une fois quand on sera de retour au Mexique.

— Je t'aime, Espen, chuchote-elle en m'enlaçant doucement.

Je me fige quand j'entends à nouveau cette petite expression.

Je n'étais pas fou. Avant qu'elle prenne l'avion, la gamine m'a bien déclaré son amour.

Te amo.

Je t'aime.

Un sentiment étrange m'empare alors que mon cœur prend une autre allure. J'ouvre ma bouche mais aucun mot n'y sort. Je n'arrive pas à le dire et j'ai beau m'y forcer, c'est comme si c'était des mots interdits à prononcer.

Putain mais comment ça se fait que trois petits mots peuvent me rendre dingue comme ça ?!

Et ce qui m'énerve le plus c'est que je ne peux pas lui répondre la même chose. Je n'y arrive pas.

Je me contente de l'enlacer et caresser son dos nu.

— T'es la première personne à me dire ça, je lui avoue.

Enchaînée au diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant