Chapitre 74 : Le Poids du Pardon

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Pdv Martin

- Mathieu : Les gars, je... je suis encore sous le choc.

- David : Maman a toujours été dure, mais... de là à faire ça, c'est inimaginable. Elle a détruit des vies... notre propre mère.

- Marcos (calme mais grave) : Bonsoir. Les résultats des examens sont arrivés. L'état de votre mère est... critique.

- David (murmure) : Oh mon Dieu...

- Alejandro : Mais... mais il y a encore quelque chose à faire, non, Mathieu ?

- Mathieu : Mon collègue fait tout son possible, mais... je ne peux pas vous promettre grand-chose.

- Moi : Est-ce qu'on peut la voir ? Juste nous trois, ensemble.

- Infirmière : Excusez-moi... la patiente de la chambre 15 a demandé à voir Maître Marcos.

- Marcos : J'y vais tout de suite.

Je le suis malgré tout. Ma mère... celle qui m'a bercé, protégée, et maintenant... une meurtrière ? Les pensées se bousculent, je ne sais plus quoi ressentir. Mais elle reste ma mère, peu importe tout ce qu'elle a fait.

Pendant que Marcos entre dans la chambre, nous attendons dehors, perdus dans le silence. Les filles, elles, sont entre les mains de l'équipe de Mathieu. Je me dis qu'au moins, elles sont en sécurité.

- Marcos : Mathieu, tu peux amener les filles, s'il te plaît ?

- Mathieu : D'accord.

- Moi : Mais... elles ne sont pas en état !

- Marcos : C'est ce que votre mère veut. Vous pouvez aussi la voir, si vous le souhaitez.

On se regarde, incrédules, mais on entre quand même. Et là, allongée, branchée à des machines, se trouve notre mère. Son visage est pâle, marqué par la douleur et la fatigue, et pourtant... c'est toujours elle. Mon Dieu, pardonne-la. Même après tout ça... elle reste ma mère.

- Maman (d'une voix faible) : Les... garçons... c'est vous ?

- Alejandro (émotionnel) : Oui, maman. On est là. On est avec toi.

- David : Mais pourquoi, maman ? Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi détruire une famille comme tu l'as fait ?

- Maman (toussant) : David... mon fils, je...

- Moi : Doucement, maman, ne te fatigue pas.

- Maman : Non, je dois parler. Je dois vous dire la vérité à vous tous.

Marcos entre à ce moment avec les filles. Amelia est en fauteuil roulant, Veronica a l'épaule bandée, et Esmeralda s'appuie sur une béquille. Mon cœur se serre en voyant l'ampleur de tout ce que ma mère a causé. Comment a-t-elle pu... ?

- Maman (émue, d'une voix brisée) : Les filles... je... je suis désolée. La jalousie m'a dévorée... je... je ne voulais pas que ça arrive.

- Alejandro : Doucement, maman, ne te force pas.

- Maman : C'était... c'était un accident...

- Amelia (sanglotant) : Un accident ? C'est ça, votre excuse ? Vous avez brisé ma vie, celle de mes sœurs ! Vous nous avez enlevé notre famille ! Vous... sniff... vous êtes une personne terrible...

- Veronica : Calme-toi, Amelia. Laisse-la parler.

- Maman (haletante) : J'ai... j'ai eu une dispute avec votre père. Il avait découvert que j'avais acheté une partie de ses terres... votre mère est venue au ranch furieuse, le lendemain...

- Esmeralda (s'étranglant presque de douleur) : Pourquoi ? Pourquoi ce besoin de détruire ? Qu'est-ce qui vous a poussée à faire ça ?

- David (secouant la tête, la voix tremblante) : Maman, pourquoi ?

- Maman : J'avais... des sentiments pour votre père. Mais votre mère... elle ne me laissait pas le choix.

- Veronica (explosant) : Tout ça à cause de la jalousie ?! Vous avez tué mes parents par jalousie ?!

- Marcos : Veronica, calme-toi.

- Maman : C'était un accident, je le jure...

- Veronica (hurlant) : Ne nous promettez rien ! Vous avez détruit nos vies, vous ne méritez pas de faire des promesses !

- Alejandro (suppliant) : Veronica, écoute au moins ce qu'elle a à dire.

- Veronica (les yeux pleins de larmes) : Écouter ? Écouter quoi ? Vous avez tous eu vos parents auprès de vous. Nous, on a dû vivre avec la douleur de leur absence. Et maintenant, vous voulez qu'on accepte ça, que tout s'explique par de la simple jalousie ? C'est ça ?

- Moi (la gorge nouée) : Veronica, s'il te plaît... je sais que c'est dur, mais donne-lui au moins cette opportunité.

- Maman (toussant violemment) : J'étais piégée... Mon associé a vu combien j'étais dévastée. Il a saboté les freins de la voiture des Rodriguez... je n'ai pas pu les arrêter. Quand j'ai appris l'accident... il était trop tard. Je vous demande pardon. Je ne voulais pas que ça aille aussi loin. J'ai échoué... à vous aimer, à vous protéger. Je suis désolée.

- Alejandro : Maman, respire. S'il te plaît.

- Esmeralda (les larmes coulant sur son visage) : Julia Alvarez, je vous pardonne. Je ne pourrai jamais oublier, mais je vous pardonne. Dieu vous pardonne aussi.

- Amelia : J'ai grandi sans l'amour de mes parents... mais j'ai trouvé l'amour de Dieu. Ce soir, je vous pardonne, car Lui m'a appris à pardonner.

- David (retenant ses larmes) : Maman, peu importe ce qui s'est passé, tu restes celle qui m'a donné la vie. Et entendre tes aveux... ça me touche. Je te pardonne aussi.

- Alejandro (sanglotant) : Maman... tu seras toujours dans mon cœur. Que Dieu te pardonne et te guide.

- Moi (émotionnellement épuisé) : Tu as toujours été plus forte que tu ne le croyais, maman. Et aujourd'hui, tu le prouves. Que Dieu écoute nos prières, y compris les tiennes.

- Maman (faiblement, mais avec un sourire triste) : Merci... je me sens enfin en paix. Veronica... du plus profond de mon cœur... pardonne-moi.

- Veronica (le regard fixe, la voix tremblante) : Pendant des années, j'ai cherché à me venger. Je pensais qu'en trouvant ceux qui avaient détruit ma famille, je trouverais la paix en les punissant. Mais aujourd'hui, je comprends... ce n'est pas à moi de rendre justice. C'est à Dieu. Je vous laisse entre Ses mains.

- Maman (les larmes aux yeux) : Merci... merci à vous. Une dernière chose... les garçons, je suis désolée d'avoir voulu briser vos relations avec les filles. Elles sont des personnes formidables... je vous donne ma bénédiction.

Mon cœur se fige. C'est bien maman qui vient de dire ça ?  Elle, qui était si dure... qui refusait d'admettre la vérité. Merci, Seigneur... elle est enfin revenue à la raison.

- David : Maman... je ne sais pas quoi dire...

- Maman : Amelia, je sais que tu ne m'as jamais aimée. Mais mon fils t'aime, profondément. Depuis votre séparation, il n'est plus le même. Ne le laisse pas tomber. Martin, Esmeralda, je veux voir mon petit-fils...

- Moi (avec un sourire triste) : Bien sûr, maman. Mais seulement en photo. 

Je lui montre une photo de Martin Junior, et elle éclate en larmes.

- Maman (avec un murmure) : Il est magnifique... prenez soin de lui.

- Infirmière : Excusez-moi, mais un certain Monsieur Alvarez souhaite voir Madame Alvarez.

- Alejandro : C'est notre père... et son mari.

L'infirmière laisse entrer papa, suivi de Nessa.

- Marcos : Il y a trop de monde dans la chambre. Les filles, vous pouvez partir. Quant à vous, les garçons, dites vos adieux.

Ils sortent, et je me retrouve seul avec mes frères, face à une situation que je n'aurais jamais imaginée vivre un jour.

A suivre.....

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