Sédah - La fille cachée d'Hadès - T1

Chapitre 6 - Le terrible secret - partie 1

Lorsqu'elle s'éveilla de nouveau, sa chambre était inondée de lumière. Cérès s'y tenait debout, l'air pensif, les mains dans le dos.

— Grand-mère ?

Celle-ci s'approcha.

— Comment vas-tu Sédah ? Tu m'as fait vraiment très peur. J'ai cru que nous te perdions.

— J'ai tellement mal partout. Que s'est-il passé grand-mère ? Mes poignets... le noir... Il n'y avait plus de lumière...

— Je sais oui...

J'ai sous-estimé l'ampleur de ton don. Et j'ai fait l'erreur de le convoquer en pensant que j'allais réussir à le contenir...

C'était une terrible erreur de ma part.

Je suis tellement désolée Sédah...

Tu es restée plusieurs jours entre la vie et la mort. Mais Ô grâce soit rendue à Gaïa, tu t'en es sortie ! s'exclama-t-elle avec un soulagement sincère.

— Et Irina et Hylas ? Comment vont-ils ? Je les ai vus... gisant sur le sol... au moment où je me suis évanouie...

— Irina est toujours endormie. Elle m'a beaucoup aidée... sans elle... sans eux...

Sédah la coupa :

— Et Hylas ?

— Hylas s'est réveillé, mais pas sa mère. Il est très inquiet pour elle...

Lorsque je me suis métamorphosée pour te ramener à la lumière et à la vie, Irina et Hylas ont été exposés à des forces surnaturelles très puissantes.

Irina était déjà très affaiblie et son corps n'a pas supporté d'être de nouveau soumis à un tel régime. Elle a sombré dans un profond coma. Irina ne s'en sortira peut-être pas.

Des larmes coulèrent des yeux de Sédah.

— J'aurais mieux fait de ne pas naître. Je suis un fléau. Tu aurais dû me laisser mourir grand-mère !

Cérès planta des yeux d'une extrême sévérité dans ceux de sa petite fille.

— Je ne pouvais pas te laisser mourir. L'absence de ta mère m'est déjà tellement pénible... Je ne survivrai pas à une nouvelle perte.

Ô Gaïa ! Plutôt mourir que de revivre un tel arrachement ! Et puis... Ta mère ne me le pardonnerait pas non. Je lui ai promis... concéda-t-elle, le regard perdu dans le lointain.

— Tu ne peux le comprendre Sédah, mais tu serais bien plus néfaste morte que vive.

Tu n'as pas le droit de mourir. Pas encore en tout cas...

À la seconde où ton âme s'enfoncera dans les limbes de l'enfer, ton père, le puissant seigneur de tous ceux qui ont trépassé, pourra prendre possession de toi et t'asservir.

Mourir n'est pas une option pour toi mon enfant. Il est impératif que tu contrôles ton don, que tu parviennes à le contenir. Tu ne t'en es sans doute pas rendue compte, mais ces seize années passées auprès de tes gardiennes et gardien dans le jardin des Hespérides ont posé les fondements de ta formation.

T'apprendre à aimer la vie sous toutes ses formes...

À reconnaître les plantes, leurs propriétés, leur parfum...

À en apprécier les saveurs...

À t'émerveiller pour les animaux quelle que soit leur taille...