Chapitre 9 - L'arrivée au lycée - partie 2

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À la sortie de l'aéroport, Sédah et sa grand-mère étaient attendues par un nouveau chauffeur qui allait les conduire vers leur adresse, située dans le quartier historique de La Valette. Sédah apprécia particulièrement le trajet, et notamment à partir du moment où ils pénétrèrent dans la ville.

L'architecture était stupéfiante avec ses nombreuses ruelles étroites qui montaient ou descendaient et ses balcons anglais aux couleurs vives. Elle aima également tout particulièrement les vieux modèles de bus jaunes qui transportaient les voyageurs dans la ville.

Elles arrivèrent devant une ruelle. Elles descendirent, récupérèrent leurs valises et s'enfoncèrent dans la ruelle Triq-l-Alikja jusqu'à une porte bleue de Prusse surmontée par un balconnet de la même couleur en un peu plus pâle.

Il s'agissait d'une maison d'hôte, dans laquelle il y avait un petit autel dédié à Proserpine. Une personne les y attendait. Cérès s'avança alors vers elle en lui tendant chaleureusement les bras :

Ivanie !

Cérès !

Elles se serrèrent avec émotion.

Ça fait si longtemps ! ajouta Cérès avec un enthousiasme sincère qui étonna sa petite fille.

Ivanie vivait seule dans cette maison d'hôte. C'était une femme âgée d'une cinquantaine d'années aux formes généreuses et aux cheveux longs et grisonnants. Elle avait des yeux sombres, un teint hâlé et son visage se caractérisait par des pommettes rebondies et un sourire solaire.

Je te présente ma protégée Sèdah.

Sédah s'approcha et lui serra la main. Ivanie la prit par les épaules, plongea ses yeux dans les siens, et une surprise se mit à luire dans la prunelle de ses yeux. Elle se tourna vers Cérès, puis son regard s'appesantit de nouveau sur Sédah. Elle lui déclara alors, avec un sourire chaleureux :

Bienvenue Sédah !

Venez, je vous conduis à votre chambre, elle se trouve à l'étage.

La chambre était assez modestement meublée. Il y avait deux lits séparés par une petite commode. Une salle de bain et des toilettes étaient attenantes, pourvoyant aux nécessités. La décoration était sobre, mais l'endroit était entretenu avec soin.

Deux serviettes et un gant étaient déposés sur chaque lit. Une petite armoire était humblement dressée dans un coin de la pièce, ainsi qu'une petite table en bois et une chaise qui devait servir d'espace de bureau.

Sédah avait libéré Brune et lui avait donné de l'eau et de la nourriture que Cérès avait pris soin d'empaqueter pour elle dans sa valise. Cette attention avait  beaucoup touché Sédah qui regarda de nouveau sa grand-mère avec étonnement.

Elles laissèrent la belette dans la chambre. Puis, après avoir déposé une offrande à Proserpine, Sédah et Cérès sortirent se promener dans les rues animées de la ville. Pour Sédah, tout n'était que ravissement. Son regard s'attachait à tout ce qu'elle voyait, les balcons colorés créaient une atmosphère joyeuse, et les gens qui déambulaient dans les rues ou qui étaient attablés en train de manger ou de boire dans les ruelles donnaient une tonalité légère et festive.

Elles s'achetèrent un sandwich, et marchèrent jusqu'aux remparts où elles s'installèrent avec une vue imprenable sur la mer méditerranée. Sédah observait tout avec avidité. Au détour d'une rue, alors qu'elles étaient en train de rentrer, elles rencontrèrent de nouveau le jeune homme de l'avion.

Sédah ne put s'empêcher de rougir en voyant qu'il la reconnaissait également. Ils se saluèrent, se sourirent, se retournèrent discrètement, avant de se perdre de vue. Sédah repensa à lui en se couchant. Elle se disait que peut-être ils seraient amenés à se recroiser.

Sédah - La fille cachée d'Hadès - T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant