Sédah - La fille cachée d'Hadès - T1

Chapitre 11 - Un climat hostile - partie 2

Ils descendirent ensuite les escaliers qui étaient encore plus impressionnants en descente qu'en montée. Après le hall d'entrée, ils débouchèrent sur une grande esplanade donnant sur ce qui ressemblait curieusement à l'entrée d'un vaste jardin de style anglais, mais ce qui attira immédiatement l'attention de Sédah, c'est la façade d'un immense manoir de sept à huit étages.

— Et voilà notre cour, et ici, le manoir de La Valette, le bâtiment de notre lycée, déclara Georgios.

Son architecture était somptueuse, des balcons colorés en dessinaient la structure avec rigueur, équilibre et harmonie. Une grande entrée de style néo-gothique surmontée d'un escalier large et cérémonieux accueillait les visiteurs.

Une autre façade reteint son attention. Elle était de style très différent, davantage à l'image des ruelles de la ville qui abondaient en balcons colorés s'avançant de façon anarchique sur la façade tant en relief qu'en hauteur. Cela présupposait une distribution des étages dont la logique échappait à la compréhension de Sédah.

— Combien y a-t-il d'étages ? Comment est-ce possible ? demanda-t-elle à Georgios.

— C'est compliqué de répondre à ta question. Je n'ai jamais réussi à les dénombrer. Mais tu arriveras rapidement à t'y repérer.

En fait, il y a des étages et des demi-étages. Ça paraît étrange de l'extérieur, mais finalement, tu verras que ça fonctionne assez bien quand on pratique le bâtiment.

Il s'agit de la bibliothèque. Et cette distribution permet de s'isoler lorsque tu y étudies.

On peut trouver des endroits pour travailler à trois ou quatre et d'autres, plus petits, où l'on peut s'isoler lorsqu'on a besoin de calme.

J'aime beaucoup cet endroit.

J'ai une préférence pour une salle en particulier, je te la montrerai, lui dit-il.

— Par ici, au rez-de-chaussée de nos dortoirs, se trouve la salle des bains communs. C'est un endroit incroyable ! Et par là, tu trouveras les toilettes et les cuisines.

Puis Georgios pointa du doigt le péristyle du bâtiment principal.

— Par là, l'entrée vers le réfectoire, le salon commun et la salle des professeurs au rez-de-chaussée, et les salles de classe aux étages supérieurs. Pour le moment, je vais t'accompagner au réfectoire, car c'est l'heure de déjeuner.

Il salua plusieurs groupes de lycéens et ils se dirigèrent vers le bel escalier. À ce moment-là, une petite dame râblée, affublée de petites lunettes rectangulaires de couleur rouge qu'ils venaient à peine de croiser s'arrêta net et s'adressa à eux en caquetant avec une voix de poule :

— Bonjour monsieur Céryces et mademoiselle... ?

— Mordoh, lui répondit Sédah avec un soupçon d'appréhension.

— Je suis enchantée, mademoiselle Mordoh, fit-elle sèchement.

Et elle disparut aussi promptement qu'elle était apparue. Sédah était saisie par la manière avec laquelle cette petite dame trapue s'était adressée à elle.

— Madame Mortensen. Professeur en histoire des religions et des mythes. Elle vient du Danemark et elle est un peu sourde.

C'est pour ça qu'elle parle aussi fort.

Quand tu la connaîtras, tu verras qu'elle est plutôt sympathique.

Attention, elle lit très bien sur les lèvres.