Chapitre 45 - Une découverte qui change beaucoup de choses - partie 2

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Ce que Sédah venait de découvrir la bouleversait.

Comment est-ce possible ? pensa-t-elle. 

Osmane la fixait avec une intensité chargée de colère. Elle venait de percer à jour l'un de ses secrets et manifestement, il s'en trouvait irrité. Il se releva et se dirigea vers l'un des cuisiniers.

— Ma camarade vient de se couper. Je l'accompagne à l'infirmerie.

Le cuisinier fit un geste de la main, les autorisant à y aller. Osmane  attrapa la veste et les mitaines de Sédah sans oublier la sienne au  passage, puis ils sortirent. L'infirmerie se trouvait juste à côté des  cuisines. Osmane suivait nonchalamment Sédah dont le doigt continuait de goutter. Madame Signor soupira en les voyant arriver. 

— Encore vous ! dit-elle, une pointe de dépit imprégnant sa voix tout en s'élançant vers Sédah.

Prise de panique à l'idée d'entrer en contact avec l'infirmière, elle recula, se heurtant au corps d'Osmane. Elle voyait le moment où elle allait être découverte. Le jeune homme la regarda et saisit sa main blessée dans sa paume, la  maintenant malgré elle. 

— De  quoi as-tu peur Sédah ! Enfin ! Comment veux-tu que je te soigne si tu  ne donnes pas ta main. Tiens-lui Osmane. Merci mon garçon, maugréa l'infirmière.

Finalement, Sédah se laissa faire, observant chaque geste de l'infirmière. Ses yeux remontèrent ensuite jusqu'au visage d'Osmane qui l'ignora, préférant rester concentré sur le doigt blessé de la jeune déesse.

Qui est-il ? se demanda-t-elle abasourdie. 

L'attention du jeune homme resta focalisée sur son doigt. Sans doute avait-il peur de deviner les questions qui s'agitaient derrière le regard de la jeune femme.

  — Tu ne t'es pas arrangée Sédah ! La coupure va jusqu'à l'os. Tu ne  t'es heureusement rien coupé de grave. Tu saignes beaucoup, mais tu  n'auras aucun séquelle, dit-elle en terminant de lui bander le doigt. 

  — Comme tu as quand même perdu beaucoup de sang, je vais demander à  Osmane de te raccompagner jusqu'à ta chambre. Je ne voudrais pas que tu  nous fasses un malaise. Tu es d'accord mon garçon ? lui demanda-t-elle.

Il lui fit un signe affirmatif de la tête. 

— Je te remercie. 

À ce moment-là, Numa fit son entrée dans l'infirmerie accompagnée  d'Aliénor et Anna. Numa les dévisagea et un rictus mauvais traversa subrepticement son visage. Elle ne tarda pas à se détourner d'eux.

  — Aliénor a fait un malaise. Nous l'accompagnons pour que vous  l'examiniez, dit Anna d'une voix tremblotante en regardant Osmane de manière appuyée. 

Ce dernier parut soudainement mal à l'aise. 

— Ça va ? demanda-t-il à Aliénor.

— Elle va bien merci ! lui répondit sèchement Numa en le fixant méchamment. 

— Tu peux raccompagner la princesse, ajouta-t-elle avec mépris. 

Numa s'approcha alors d'Osmane puis de Sédah, les toisant de son regard  le plus dédaigneux. Puis elle saisit brusquement la main de Sédah qui  sentit immédiatement son pouvoir se déverser hors d'elle. Numa grimaça  et se mit à pâlir. Osmane s'interposa immédiatement, attrapant les mains de l'une et de l'autre, ce qui eut pour effet immédiat de neutraliser le pouvoir de la jeune déesse. Sédah en eut  le souffle coupé. Comment était-ce possible ? Elle avait tant de  questions à poser au jeune homme ténébreux. Il la tira par le poignet  hors de l'infirmerie.

Sédah - La fille cachée d'Hadès - T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant