Chapitre 23 - Une aura malfaisante - partie 2

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Comment vas-tu ce matin ? J'ai essayé de passer te voir plus tôt dans la matinée, mais tu n'as pas répondu, lui demanda Georgios.

Il la regardait droit dans les yeux.

Il cherche à me sonder.

Avec une aisance qui la surprit elle-même, elle visualisa immédiatement les signaux chimiques responsables du stress qu'elle éprouvait en cet instant. Elle ne choisit pas de les bloquer ou de les neutraliser, mais de les dévier. L'exercice était grisant. Elle avait vraiment réussi à débloquer un mécanisme fascinant en elle-même.

Merci Angèle ! pensa-t-elle.

Ha... Je n'ai rien entendu... Je suis rentrée ici vers neuf heures et puis je me suis rendormie. Vers quelle heure es-tu venu ? répliqua-t-elle innocemment.

Il devait être onze heures. Peu importe... Le professeur Thoth m'avait demandé de t'escorter jusqu'à son bureau pour que tu puisses appeler ta protectrice ou ta parente, jeta-t-il l'air de rien.

Cérès n'est pas une parente. Elle m'a pris sous son aile, voilà tout. Pour tout dire, elle n'est pas très agréable et assez collante. Et avec du recul, je crois que j'aurais préféré qu'elle me laisse là où j'étais. En tout cas, je veux bien te suivre pour l'appeler, mentit-elle avec aplomb.

Je t'y accompagnerai après le déjeuner. Tu as faim ? lui demanda-t-il avec un grand sourire.

Je suis tellement affamée, que je mangerais un golem !

Pourquoi ai-je dit cela !

Elle remarqua alors la réaction de Georgios dont le sourire mourut instantanément sur ses lèvres. Le temps s'était comme suspendu. Georgios la fixait, d'un air hébété, comme si elle venait de lui donner un coup sur la tête. Il était en état de choc et soudain, elle comprit. Elle en fut immédiatement soufflée.

C'est tellement énorme ! Comment cela a-t-il pu m'échapper ! Le rêve ! Mais bien sûr ! Le jeune dragon noir pour Osmane, le golem de pierre manipulé par la créature presque-humaine pour Georgios. Et l'autre pour qui alors ? Pour le professeur Thoth ? Ce serait logique.

Tout cela lui remonta dans le cerveau de manière fulgurante. Tout s'éclairait.

Mais oui ! C'est ça ! L'enveloppe n'était qu'un test qui a malencontreusement échoué. Le professeur Thoth cherche à vérifier si je suis ou non une déesse. Si j'avais moi-même attrapé l'enveloppe, je ne me serais pas évanouie comme Pilar et j'aurais ainsi confirmé son intuition. Mais pourquoi y avait-il un narcisse ? Qu'est-ce que ça pouvait bien signifier ?

Elle se souvint alors de son rêve et du golem qui tenait un narcisse dans sa main. Mais elle n'en comprit pas le sens. Elle devinait bien que cela avait un lien avec sa mère, mais qu'est-ce qui se tramait précisément ? Cette partie-là de la machination lui échappait encore.

Le visage de Georgios s'était crispé. Il ne disait plus un mot. Elle feignit de ne rien remarquer et lui demanda :

Georgios, je vais passer à l'infirmerie.

Pour quoi faire ?

Je crois que j'ai oublié quelque chose...

Il fit un petit geste affirmatif de la tête. Dans les escaliers, ils croisèrent Anna qui remontait en courant.

Comment vas-tu, Sèdah ? Contente de te retrouver sur pieds ! Tu nous as manqué ! déclara-t-elle avec un grand sourire.

Je suis pressée, j'ai oublié un truc dans ma chambre !

Sédah - La fille cachée d'Hadès - T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant