Hespérie et Ladon habitaient une vieille demeure en pierres sèches, au cœur d'un mythique jardin, celui des hespérides, qui était entretenu avec grand soin.On y trouvait notamment un verger, et en son cœur, un pommier fabuleux qui avait l'air d'être sans âge, et qui était chargé de précieux fruits dont la peau était si dorée qu'elle semblait comme refléter les rayons du soleil.
Au cœur de la ramure de cet arbre aux pommes d'or, raisonnaient les pépiements d'une grande variété d'oiseaux comme le rossignol philomène au chant flûté et mélodieux, le verdier au gazouillis doux avec son court chip-chip ou encore la remuante linote qui lançait, perchée bien en vue, son gazouillis mélodieux et désordonné avant de disparaître plus loin.
On y trouvait également un potager extraordinaire comportant un répertoire très varié de légumes, un coin de simples pour la pharmacopée et un autre encore pour les plantes qui étaient réputées magiques. On pouvait y rencontrer celles qui avaient des pouvoirs mortels comme le datura, la belladone, ou salvateurs comme la sauge et l'amarante. Il y avait encore un autre carré pour les plantes comestibles, un large espace pour les arbres à fruits, et même un carré de fleurs liturgiques, toutes consacrées à la célébration des différentes cérémonies qui rythmaient le cycle des saisons.
Le domaine était caché du monde, quelque part dans le pourtour méditerranéen, au cœur d'une forêt aux essences variées tels les arbousiers, lentisques et myrtes.
La maison jouxtait un vieil olivier. Son tronc large et noueux s'épanouissait avec grâce et robustesse en prenant appui sur de larges racines qui soulevaient la terre et une partie de la façade, dont on voyait que les pierres avaient été réagencées de manière à ne pas en gêner le déploiement.
Ses larges ramures, recouvertes de feuilles miroitantes et de fruits charnus, dessinaient de larges zones d'ombres qui dansaient sur la façade et offraient un halo de fraîcheur à un vieux banc en bois qui trônait paisiblement, attendant patiemment qu'un chat vienne s'y assoupir lascivement.
Le domaine, était cerné par un haut mur caillouteux et l'entrée s'y faisait en franchissant un vieux portail en fer forgé de très haute taille. Ainsi, était-il difficile de se figurer, depuis l'intérieur comme depuis l'extérieur, ce qui pouvait bien se cacher de part et d'autre de cette frontière.
Hespérie et Ladon avaient une fille, Sédah, à laquelle ils se montraient très dévoués, lui apportant amour et attention. Mis à part des amis de son âge et une curiosité insatiable pour ce qui se cachait derrière les hauts murs du domaine, Sédah ne manquait de rien et ne s'ennuyait jamais.
Le jardin et ses mille merveilles avaient réussi à toucher son cœur. C'est pourquoi elle avait chaque jour plus de mal à supporter la malédiction avec laquelle elle avait paradoxalement grandi. Alors que tout ce que ses parents touchaient se revitalisait, tout ce avec quoi ses mains entraient charnellement en contact se desséchait et mourait, ce qui l'avait d'ailleurs conduite à porter des mitaines en été comme en hiver.
Il ne s'agissait pas là de la seule dissemblance. Elle s'étonnait par exemple de voir combien elle était différente d'eux physiquement.
Hespérie était une femme aux formes pleines, au teint hâlé, aux yeux clairs et aux cheveux souples et cuivrés. Son père était un géant à la peau tannée et aux traits rudes.
Ses yeux étaient d'une inhabituelle couleur ocre et ses cheveux filasse, ressemblaient à de la corde, que Sédah se plaisait à tresser lorsqu'ils étaient à table.
Sédah, quant à elle, était de corpulence chétive, elle avait une longue chevelure d'un noir profond, qui faisait ressortir la pâleur de son teint que le soleil ne parvenait pas même à faire rougir.
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Sédah - La fille cachée d'Hadès - T1
FantasyDepuis sa naissance, Sédah vit loin du monde. Des ombres terribles grandissent en elle, menaçant toute forme de vie qui entre à son contact. Elle ne ménage pourtant pas ses forces pour tenter de les contenir. Accompagnée de sa grand-mère Cérès, une...