Chapitre 4 - La transformation de Cérès - partie 1

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Lorsqu'elle se réveilla, elle était couchée dans un lit à une place, qui se trouvait dans une chambre petite et modeste, sans décoration. Il y avait une fenêtre et une lumière laiteuse inondait la pièce. Elle portait encore ses vêtements et avait été recouverte d'une couverture de laine très douce qui était parsemée à plusieurs endroits de poils bruns et courts, qui appartenaient probablement à Brune.

Elle se releva, et s'assit sur le bord du lit. La porte de la chambre était entrebâillée. Sédah s'approcha discrètement de l'embrasure et jeta un coup d'œil. La chambre donnait sur un couloir lumineux qui était vide.

Elle sortit et le plancher craqua. Une femme aux cheveux courts, à l'allure plutôt austère, vêtue avec simplicité d'un pantalon beige et d'un chemisier blanc, sortit alors d'une pièce située en face. 

Ça y est ! Vous vous êtes réveillée ! Cela fait trois jours que vous dormez. Nous nous réjouissons de votre arrivée. Vous êtes en sécurité ici. Cérès se trouve en bas. Vous devriez revêtir ces chaussons. Vous risquez des échardes, le plancher est un peu vieux et abîmé. Prenez-les, je vous en prie.

Sédah accepta la proposition de la femme et chaussa les pantoufles. 

Merci, répondit-elle. 

Puis elle la suivit. Elles arrivèrent dans une vaste salle, qui devait être un réfectoire au milieu duquel trônait une longue table rustique. De chaque côté de cette dernière étaient flanqués deux bancs avec des petits coussins plats de couleur vert pâle. Son regard s'accrocha sur un petit téléviseur éteint qui trônait modestement sur un meuble haut et rustique accolé à un mur. Sa grand-mère esquissa un sourire qui mourut aussitôt sur ses lèvres. Elle l'invita à s'asseoir afin de déjeuner. 

Tu dois avoir faim. Après avoir dormi trois jours sans boire ni manger. J'ai laissé sortir Brune. Elle doit probablement chasser. Elle ne t'a pas quittée jusqu'à il y a une heure environ. Irina l'a nourrie, rassure-toi, mais je crois qu'elle a quand même eu besoin de se dégourdir les pattes.

Sédah prit subitement conscience de sa faim. Son estomac gargouilla bruyamment. Elle s'approcha de la table qui était abondamment recouverte de fruits. Il y avait du fromage, une miche de pain, une bouteille de lait, du jambon, et des pots de confiture.

Elle s'assit et se régala, avalant goulûment un peu de chaque mets.

Personne ne parlait.

Seuls les bruits de mastication, ou de cuillère qui raclaient le fond de son bol, ou de son couteau qui découpait le pain résonnaient dans la pièce.

Le décor était simple, comme dans le reste de la demeure. Il y avait une pendule qui indiquait dix heures, des accessoires réalisés en vannerie, un vaisselier de style simple et ancien. Le sol était recouvert de tomettes brutes, tout avait l'air propre et soigné.

Elle devina un espace de cuisine où s'agitaient d'autres personnes qui restèrent en retrait. Des odeurs appétissantes de légumes frits s'en dégageaient, même si elle était désormais parfaitement rassasiée, l'odeur délicieuse lui chatouilla les narines.

Après un long moment encore, Sédah se retrouva seule avec Cérès. Celle-ci lui déclara alors : 

Nous l'avons échappé belle sur notre trajet nous menant au monastère. Nous nous trouvons au monastère de Zoodochos Pigi dans les montagnes de Pateras à l'ouest de l'Attique.

Mon frère avait déjà flairé ta présence, ou plutôt l'aura de ton don. Il va falloir que tu apprennes à la contenir davantage.

Pour cela, il faut que tu t'ancres dans le présent, que tu écoutes tes sens : l'odeur des essences qui t'entourent, la qualité des textures que tu touches, le poids de ton corps, le volume qu'il occupe dans l'espace, la relation de tes pieds avec le sol.

Sédah - La fille cachée d'Hadès - T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant