Sédah - La fille cachée d'Hadès - T1

Chapitre 47 - Les événements se précipitent - partie 2

C'est alors que Sédah et Osmane furent de nouveau interrompus. L'espace dans lequel ils évoluaient se mit à s'assombrir d'une façon anormale avant qu'il ne se mette à faire totalement noir. Instinctivement, elle serra la main d'Osmane qu'elle tenait déjà dans la sienne. Ils ne voyaient plus rien. Osmane se pencha à son oreille et lui souffla :

— Il va falloir que tu montres ce que tu sais faire.

Étaient-ils piégés dans une illusion ou dans un songe ? Étant donné qu'Osmane était encore sous sa forme humaine, elle pensa qu'ils étaient plutôt victimes d'une illusion qui falsifiait leur perception de la réalité. Quelqu'un avait créé une illusion de nuit.

— S'agit-il d'une créature des ombres ? Ou bien de quelqu'un dans l'école ? Comment est-ce possible ? Se demanda la jeune déesse intérieurement.

— Nous étions visiblement attendus, lui répondit Osmane mentalement.

Ils se mirent alors à sentir le sol se ramollir sous leurs pieds. Ils s'y enfonçaient doucement. Sédah se mit à paniquer.

- Tu attends quoi pour faire quelque chose ! hurla Osmane.

- Vas-y toi ! T'es incroyable ! Même dans cette situation tu arrives à me mettre hors de moi ! Mon chante-cri ! pensa-t-elle, l'attrapant et commençant à le porter à ses lèvres.

- Non ! Pas pour ça !

Il abaissa la main de Sédah.

— Cherche !

Sa voix irradiait cette confiance qu'elle avait sentie lorsqu'ils étaient ensemble dans le songe façonné par Umbra. La jeune déesse sentit l'énergie d'Osmane passer dans sa main. Elle se souvint alors de la lumière qui avait émané de Maddy. Elle se mit à transformer l'énergie dégagée par Osmane en lumière. Elle sentait le sol les engloutir lentement. Elle se représenta des nuages se déplaçant haut dans le ciel. Elle ferma les yeux et les visualisa. Dans son esprit, elle se mit à voir le soleil émerger derrière les nuages et deux dragons se mirent à fendre l'air, leur fonçant droit dessus.

— Osmane ! Ils viennent pour nous ! hurla-t-elle.

Les deux dragons se saisirent d'eux et ils s'envolèrent dans le ciel. Puis, Sédah ordonna aux dragons de les déposer sur une montagne située plus haut. C'est alors que l'illusion se dissipa. Il y avait les professeurs Beaucerf, Sérapis, Lunare et Thoth. Ils félicitèrent la jeune élève qui comprenait à peine ce qui venait de se passer.

— Merci Osmane, commença le professeur Thoth.

— Normalement, c'était à votre tuteur de vous accompagner dans ce test. Mais vues les circonstances et l'état de fragilité de Georgios, nous avons profité de la présence opportune d'Osmane à vos côtés, continua-t-il.

— Nous sommes tous très impressionnés. Vous avez réussi à déjouer l'illusion très rapidement et sans l'aide de votre camarade qui a déjà passé ce petit examen de passage avec succès.

Osmane regardait Sédah avec une pointe d'amusement. Elle ne savait pas si elle devait se sentir vexée ou satisfaite de ce qui venait de se passer.

— Quelle bonne idée que de transformer l'énergie d'Osmane en lumière ! Vous avez beaucoup d'instinct mademoiselle Mordoh et de réelles capacités. Je pense que l'on fera de grandes choses ensemble, surenchérit le professeur Lunare sur un ton excité.

— Vous manipulez excessivement bien les ombres Mordoh. C'est rare, déclara Sérapis d'un air suspicieux qui fit froid dans le dos Sédah.

Cybèle Beaucerf ne dit rien. Elle observa la jeune élève sévèrement, comme si ce qui venait de se passer confirmait ce qu'elle suspectait.

— Ah ! Au fait mademoiselle Mordoh, sachez que votre tuteur Georgios est rentré hier. La séance a été pour le moins instructive. Il a été très éprouvé par l'opération, mais il se remet très vite. Il se repose dans sa chambre. Madame Signor l'a autorisé à reprendre les cours dès demain. Je pensais que vous seriez intéressée d'avoir de ses nouvelles, déclara Thoth sur un ton faussement badin.

Il la scruta ensuite, lui donnant l'impression de se faire fouiller intérieurement. Osmane serra sa main et Sédah détourna le regard vers lui. Elle y lut une gravité inhabituelle.

— Vous pouvez maintenant raccompagner mademoiselle Mordoh à sa chambre Osmane, dit le directeur sur un ton particulièrement monocorde.

Ils partirent tous les deux. Osmane avait lâché sa main et se tenait légèrement en arrière, comme s'il faisait barrage entre les professeurs et la jeune fille. Ils sentirent les regards qui continuaient de les darder malgré la distance.

— Tu le savais ? demanda Sédah.

— Je l'ai suspecté au moment où nous sommes sortis de l'infirmerie. Ne dis rien. Surtout ne dis rien.

— Pourquoi ?

— Pour une fois, fais moi confiance et ne parle pas.

La jeune femme se tut. Elle retira l'une de ses mitaines car elle sentit que quelque chose lui piquait tout en continuant d'avancer. Il lui fallait du temps pour comprendre ce qui venait de se passer. Elle sentait le sens des événements lui échappait et elle n'aimait pas du tout ça.

Dans les escaliers, ils croisèrent Aka qui descendait seul. Il était toujours aussi sombre, ses yeux étaient toujours zébrés de noir. Aka regarda sa camarade d'un air glaçant. Puis d'un coup, il la surprit en se précipitant sur elle. Il attrapa sa main nue. Elle n'eut pas du tout le temps d'esquiver, ni de retenir son don qui se déversa en Aka. Aussitôt, elle sentit qu'elle absorbait son énergie vitale. Il s'effondra sur les genoux, comme si son squelette ne pouvait plus le soutenir. Osmane le rattrapa avant qu'il ne s'effondre et qu'il ne roule dans les escaliers.

— Je le savais, souffla-t-il dans un dernier effort avant de s'évanouir.

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Merci d'avoir lu !

B. 🖤