Chapitre 8.

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Philesta se racla la gorge et descendit la pente d'herbe givrée du haut de laquelle ils observaient l'étrange paysage devant eux, et entra suivit d'Elyrian dans ce qui semblait être une ville.

La jeune femme regarda tout autour d'elle ébahie. Les bâtiments qui les entouraient brillaient de mille feux et avaient une taille démesurée.

— On pourrait croire qu'ils touchent le ciel..., murmura Philesta.

Elyrian cligna des yeux et dit d'une voix étrange :

— Sommes-nous réellement encore vivants ?

Philesta regarda le jeune homme et émit un rire narquois en répondant :

— Oui nous le sommes et ce n'est pas grâce à vous.

Elyrian fronça les sourcils et répondit tout en continuant de regarder autour de lui :

— Ne me cherche pas...

La jeune femme haussa les épaules et allait continuer à avancer lorsque soudain une sorte de charrette lumineuse arriva à toute vitesse dans sa direction.

Philesta sauta sur le côté et manqua de peu l'objet roulant.

Elyrian s'exclama :

— Qu'est-ce que c'est ?! Comment cela peut-il aller si vite ?

La jeune femme se releva pâle comme un linge et dit :

— Sinon ça va merci je vais bien.

Le jeune homme baissa ses yeux bleu foncé vers elle sans rien dire puis tourna les talons.

Philesta s'éloigna rapidement de l'endroit où de nombreuses charrettes lumineuses roulaient à une vitesse vertigineuse et se dirigea vers une ruelle sombre.

Un homme habillé d'un étrange pantalon d'un jaune lumineux et d'une courte cape de la même couleur avec de longues manches et des poches parlait tout seul, un objet rectangulaire et émettant de la lumière, dans la main.

La jeune femme passa devant lui et l'homme leva son regard vers elle, il sourit et dit la bouche proche de l'objet lumineux :

— Raccroche mec, j'ai autre chose à faire.

Philesta qui s'était arrêtée impressionnée par l'objet que l'homme tenait dans sa main qui vraisemblablement lui permettait de communiquer à distance avec une autre personne, frémit lorsque celui-ci le rangea dans sa poche et dit en souriant :

— T'es grave belle, tu veux venir avec moi ? Tu le regretteras pas t'inquiète...

La jeune femme cligna des yeux et regarda autour d'elle. Ils étaient tout seul. Elle se racla la gorge et répondit :

— Où voulez-vous m'emmener ?

L'homme se mit à rire et s'exclama :

— Ah ouais ça parle soutenu et tout ! T'inquiète ma belle fais-moi confiance et suis-moi.

Sa voix devenait de plus en plus ferme et il s'approcha de Philesta.

La jeune femme recula en fronçant les sourcils. Au même moment Elyrian arriva en marchant lentement les bras croisés.

Il vit l'homme et comprit immédiatement la situation.

Il attrapa brusquement le bras de la jeune femme et dit à l'homme :

— C'est ma proie, dégage.

Puis il tira Philesta jusqu'à un endroit remplis de monde.

La jeune femme détacha la main du jeune homme de son bras et dit sèchement :

— Ne t'avise plus jamais de me toucher.

Puis devant le silence d'Elyrian elle leva le regard vers lui et vit qu'il fronçait les sourcils en la fixant d'un air indéchiffrable.

Philesta se recula brusquement et déglutit. Les yeux d'Elyrian étaient étranges, différents, ils étaient bleu clair. Elle cligna des yeux. Elle était persuadée qu'il avait les yeux bleu foncé jusqu'à présent alors pourquoi étaient-ils bleu clair ?

Elyrian passa une main dans ses cheveux et regarda autour de lui un étrange voile de tristesse couvrant ses yeux clair.

La jeune femme se rapprocha du jeune homme le cœur battant. Que se passait-il ?

Depuis quand avait-il les yeux aussi clair ? Et surtout pourquoi ?

Elyrian se tourna brusquement vers elle et attrapa son bras en soufflant :

— Suis-moi.

Philesta se dégagea de sa poigne et secoua la tête en disant :

— Je ne sais pas où tu comptes aller mais je ne pars pas avec toi. Je ne suis plus ta prisonnière.

Le jeune homme la regarda avec un mélange de détresse, de colère et de peur et s'écria en serrant son bras :

— Tu me suis ou je te promet que tu vas le regretter !

La jeune femme sentit son sang se glacer dans ses veines. Que lui arrivait-il ?

Elyrian la tira jusqu'à un parc abandonné puis il la força à s'assoir sur un banc avant de dire en regardant fréquemment autour de lui :

— Nous sommes dans ce qu'on appelle le monde moderne et moi je viens d'ici.

Philesta écarquilla les yeux en s'exclamant :

— Pardon ?!

Le jeune homme lui fit signe de se taire et continua plus bas en s'asseyant à côté d'elle :

— C'est tout autant compliqué à comprendre qu'à expliquer. Ce que tu dois savoir c'est que j'avais perdu la mémoire et je pensais donc être né dans le peuple des Gratsans mais ils ont du en réalité me recueillir il y a à peine quatre ans. J'ignore comment je me suis retrouvé en haut de l'Ercona ni comment j'ai perdu la mémoire mais ce que je sais c'est que nous sommes en danger ici.

La jeune femme fixa Elyrian éberluée. Pourquoi avait-il perdu la mémoire et comment avait-il pu la retrouver aussi facilement en revenant dans « le monde moderne » ?

Et puis...puisqu'il n'était pas un Gratsans cela signifiait qu'ils n'étaient pas ennemis?

Philesta posa ses mains froides sur son visage brûlant comme pour se réveiller d'un rêve trop absurde mais elle ne se réveilla pas. Tout cela était bien réel.

Elle se tourna brusquement vers le jeune homme et lui demanda :

— C'est quoi « le monde moderne » et ... de quel danger tu parles ?

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