Chapitre 17.

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Philesta passa sa main sur son visage, bouleversée.

Ses souvenirs avaient été manipulés pour une expérience mais comment ? Elle n'avait pas de puce.

Mais surtout par qui et dans quel but ?

La jeune femme leva les yeux vers Lorena qui la fixait déconcertée par ses réactions et elle sourit amèrement.

Elle avait malheureusement à présent la preuve qu'Elyrian n'était pas de son côté. Pourquoi lui aurait-il interdit de parler aux gens de son village si ce n'est pour qu'elle ne découvre pas la vérité ?

Philesta déglutit et demanda finalement :

— En quoi consiste cette expérience et qui la dirige ?

Lorena regarda autour d'elle et s'approcha de la jeune femme. Elle murmura tout proche de son oreille :

— Nous ignorons tous en quoi consiste au juste cette expérience on sait juste qu'elle est de nature « sociale » et que c'est pour le bien commun, nous ignorons même sa durée, mais tu sais tout ça peut être des mensonges, nous ne sommes jamais sûr de rien, elle se recula en soupirant et continua, mais vous étiez bien obligé d'y aller parce que c'était...

La jeune fille n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un laser sortit d'un poteau électrique et transperça son cœur à une vitesse fulgurante.

Philesta se mit à hurler et rattrapa Lorena qui tomba sans vie dans ses bras.

La jeune femme serra ses poings avec rage. Qui se permettait une telle violence ?

Elle regarda le visage livide de son amie d'enfance et son ventre se tordit de douleur. Peut-être que c'était pour cette raison qu'Elyrian ne voulait pas qu'elle parle aux habitants de Marienva ?

Parce qu'à cause de ses questions les gens mourraient ?

La mort de Lorena la touchait au plus profond de ses entrailles comme si elle venait de perdre un de ses membres les plus vitales. Même si sa mémoire ne rappelait pas d'elle, tout son corps s'en souvenait et ses muscles la lâchèrent un à un.

Elle tomba au sol avec le corps de Lorena dans les bras, le cœur brisé en mille morceaux.

Philesta lança un grand cris de rage, les larmes aux yeux. Elle aurait tout donné même sa propre vie pour que les yeux limpides de Lorena se réouvrent et que son sourire éclatant éclaire son visage.

Elle sentait au fond d'elle, même si cela lui semblait incompréhensible étant donné qu'elle ne se rappelait pas de la jeune fille, que Lorena lui était bien plus précieuse que Konstan et Azaëlle qui n'étaient que de pâles copies à côté d'elle.

La jeune femme prit avec délicatesse le corps de la jeune fille dans ses bras et se releva.

Elle la déposa sur un banc et la recouvrit d'un long tissu vaporeux qui venait de sa mère et qu'elle avait gardé dans sa poche durant tout ce temps en souvenir de son peuple et de sa vie en haut de l'Ercona.

Philesta s'éloigna lentement de son amie en serrant la mâchoire. Qui que ce soit, la personne qui avait osé tuer Lorena allait le regretter.

Elle rabattit sa capuche sur sa tête cachant de nouveau sa chevelure si particulière et elle courut hors du village.

Des larmes de rage perlaient de ses yeux. Il était impossible qu'à chaque fois personne n'ait vu les meurtres qui s'étaient produit sous ses yeux, les gens avaient sans doute eut peur et s'étaient cachés, mais peur de qui ? Qui se permettait tout cela ?

Elle vit devant elle un homme qui marchait en direction du village, elle s'approcha de lui et lui demanda :

— J'ai un trou de mémoire, qui dirige notre pays ?

L'homme ouvrit de grands yeux effrayés à l'entente de la question et partit en ne répondant rien.

Philesta sourit narquoise en le regardant partir. C'était bien ce qu'elle pensait. Le gouvernement ou le dirigeant était tyrannique.

Elle rangea ses mains dans ses poches et marcha en direction de la ville qu'elle avait quitté pour se rendre à Marienva.

Tout ce qu'elle savait et supposait pour l'instant était que le gouvernement voulait quelque chose d'elle et de toutes les personnes sélectionnées pour « l'expérience », une chose que ce même gouvernement ne voulait pas qu'elle découvre au point de tuer toutes les personnes pouvant la mettre sur la piste.

Ce gouvernement tyrannique avait également incrusté des puces dans le cou de toutes les personnes qu'elle avait vu pour l'instant, dont Lorena mais elle n'en avait pas et toutes les personnes sélectionnées pour « l'expérience » non plus. Serait-ce quelque chose qui se serait produit durant ces quatre années durant lesquelles elle était en haut de l'Ercona et donc à laquelle elle aurait échappé ?

Seulement pourquoi sa mère en avait une aussi ?

Philesta fronça les sourcils. Elyrian n'en avait pas non plus en ayant perdu et retrouvé la mémoire ce qui prouvait que la perte de mémoire n'était pas liée à la puce, donc qu'on avait manipulé ses souvenirs d'une autre manière.

Tout cela bien sûr ne pouvait rester que des suppositions car cela comprenait le fait qu'Elyrian ait dit la vérité, or rien n'était moins sûr.

La jeune femme redressa la tête et serra la mâchoire.

Elle allait trouver le dirigeant et le confronter. Elle n'était rien, elle était insignifiante mais elle savait à présent qu'elle et toutes les personnes faisant partit de « l'expérience » possédait quelque chose qu'il voulait.

Plus personne ne mourrait à cause d'elle, elle ne le permettrait plus.

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