Philesta regarda la péniche s'éloigner du rivage en soupirant. Aurait-elle avoué ses sentiments à Elyrian s'ils n'étaient pas monté dessus ? Aurait-elle eut le même courage sur la terre ferme ? Elle inspira et se força à sourire, de toute façon cela ne servait à rien de se torturer l'esprit ce qui était fait, était fait.
Elle se tourna soudain vers Elyrian qui tapotait sur son téléphone consciencieusement et fronça les sourcils. Le jeune homme lui avait révélé la veille savoir où se situait l'Illusion, alors pourquoi étaient-ils monté sur la péniche ?
Elyrian se sentant observé leva le regard et dit :
— Je viens de trouver un restaurant proche d'ici, nous y mangerons pour prendre des forces et après nous nous mettrons à la recherche du bâtiment dans lequel se cache l'Illusion.
La jeune femme acquiesça et le suivit jusqu'au restaurant en question en silence.
Elyrian choisit une table au fond de la pièce, près d'une fenêtre et s'assit. Philesta ne put s'empêcher de penser au moment où elle était venue le convaincre de suivre son plan dans l'auberge du peuple Gratsans et sourit légèrement en s'asseyant à son tour.
Le jeune homme tourna la tête vers la fenêtre et joua nerveusement avec son verre.
Philesta serra les lèvres en le regardant. Il était nerveux et c'était normal, rien ne certifiait que tout allait bien se passer. Elle aussi avait peur de rencontrer l'Illusion, mais, elle planta son couteau dans sa viande, la colère prenait le dessus et elle avait finalement hâte de la voir pour comprendre ses raisons et la détruire.
La jeune femme posa soudain ses deux bras sur la table et demanda :
— Quel est le plan ?
Elyrian tourna la tête vers elle et répondit en soupirant :
— Cela ne sert à rien de faire un plan car l'Illusion est constituée d'algorithmes, elle saura exactement à cause des probabilités ce que nous voudrons faire pour l'arrêter et puis tu oublies que nous ne sommes plus sur l'océan, ici les murs ont des oreilles. Notre plan sera de ne pas avoir de plan. Nous saurons quoi faire dans le feu de l'action.
Philesta acquiesça, il avait raison. Elle finit de couper sa viande et la mangea en silence.
Le jeune homme posa soudain ses couverts et dit sans doute pour changer de sujet :
— Je crois que je ne te l'ai jamais dit mais je vivais dans le même village que toi avant tout cela. Je suis né à Marienva.
La jeune femme arrêta de manger surprise mais se dit que c'était plutôt logique. L'Illusion avait sans doute prit les habitants d'un seul village pour son expérience.
Elle lui demanda aussitôt :
— Et on se connaissait ?
Elyrian acquiesça en souriant. Philesta le regarda en plissant les yeux. L'avait-elle connut enfant ? Elle essaya de l'imaginer avec des grosses joues et une petite tête mais n'y parvint pas. Elle sourit légèrement et lui demanda :
— On s'entendait bien ?
Philesta vit le visage du jeune homme se détendre quand il répondit en souriant amusé:
— Nos parents étaient de très bons amis, nous avons donc souvent été amené à nous voir quand nous étions petits mais nous ne sommes jamais devenu amis car tu me détestais parce que je bougeais beaucoup et je t'embêtais et puis plus tard en grandissant j'ai déménagé un peu plus loin, nos parents se sont éloignés et nous ne nous sommes plus revus.
La jeune femme le regarda perplexe, quels étaient les souvenirs qu'elle avait, elle de lui ? Le détestait-elle vraiment ?
Elle lui demanda finalement :
— Pourquoi tu ne m'as pas dit plus tôt qu'on se connaissait ?
Elyrian haussa les épaules et répondit simplement :
— Cela ne m'a pas paru utile.
Philesta se sentit piquée dans son orgueil. Elle sourit narquoise, il était vrai qu'elle n'était pas importante pour lui, il se moquait donc du fait qu'elle souffre de ne plus avoir aucun souvenirs. Elle rétorqua :
— Et maintenant ça l'est ?
Le jeune homme leva les yeux vers elle et un voile de tristesse passa devant son regard aussitôt effacé par son sourire habituel. Il baissa la tête et répondit en finissant de manger :
— Non, pas spécialement, j'avais juste envie de te le dire.
La jeune femme le regarda en soupirant. Elle n'arrivait pas à le détester.
Elyrian se leva soudain et dit :
— Tu as finis de manger ? Allons-y.
Philesta sentit son cœur s'accélérer. C'était maintenant, le moment tant attendu était arrivé, ils savaient où se trouvait l'Illusion et elle allait enfin découvrir pourquoi elle avait vécue tous ces malheurs.
Elle se leva à son tour et rejoignit Elyrian qui finissait de payer. Ils partirent du restaurant et le jeune homme sortit son téléphone. Il montra une carte à Philesta et dit :
— J'ai identifié à l'aide de mon téléphone la statue que m'avait décrite Mayelis, notre hôte de la campagne, et il nous suffit de suivre le chemin qui est en bleu sur la carte.
La jeune femme sourit impressionnée par la technologie du petit appareil et répondit en essayant de prendre un ton naturel :
— Eh bien je te suis, qu'attendons-nous ?
Elyrian la regarda quelques secondes puis répondit tout en se remettant à marcher :
— Tu as raison allons-y.
Quelques minutes plus tard ils s'arrêtèrent face à un immense bâtiment fait de béton armé à côté d'une statue en marbre représentant l'Illusion.
Philesta inspira et dit à Elyrian en prenant une voix assurée tout en appuyant sur le bouton demandant l'ouverture de la porte d'entrée :
— Logiquement elle nous laissera entrer car nous sommes parti de son expérience, elle a donc besoin de nous.
La porte s'ouvrit effectivement au grand soulagement de la jeune femme et les deux jeunes gens entrèrent dans le grand bâtiment en silence.
Ils prirent un ascenseur en se regardant dans les yeux toujours silencieusement. On pouvait presque sentir dans l'air la nervosité qui se dégageait d'eux.
Les portes s'ouvrirent devant eux et ils entrèrent dans une pièce d'une blancheur immaculée complètement vide et très peu éclairée.
Une voix se fit soudain entendre :
— Je t'attendais Philesta. Si tu es là c'est que tu veux discuter. Approche dans le cercle blanc au milieu de la pièce pour me faire apparaître.
Philesta frissonna. Pourquoi l'Illusion ne s'adressait qu'à elle ?
Elle regarda autour d'elle et vit un cercle blanc dessiné sur le sol de marbre. Son cœur s'affola dans sa poitrine tandis qu'elle avançait vers celui-ci.
Elle se tourna vers Elyrian pour chercher du réconfort dans son regard mais vit qu'il n'avait pas bougé. Pourquoi n'avançait-il pas ? N'avait-il pas pleins de questions lui aussi ?
La jeune femme ne le voyait pas très bien, il était dans l'ombre et elle vit juste sa main trembler légèrement lorsque ses pieds entrèrent dans le cercle blanc qui s'illumina aussitôt faisant apparaître à leurs yeux l'Illusion.
Le visage superficiel de l'IA se fendit d'un sourire métallique et elle dit en tournant la tête dans la direction d'Elyrian :
— Ce fut difficile mais tu t'en es mieux sortit que je ne l'aurais pensé, bravo Elyrian, tu as réussi à me l'amener.

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Illusion
ParanormalDepuis des siècles, deux peuples, les Katharos, détenteurs du pouvoir de guérison, et le puissant peuple des Gratsans se déchirent dans une guerre sanglante. Suite à de terribles circonstances, Philesta, une jeune guérisseuse Katharos, est capturée...