Chapitre 19.

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Philesta s'éloigna du parc d'attraction, épuisée émotionnellement.

Soudain, elle vit au loin dans une ruelle très lumineuse, une personne aux habits déchirés endormie, assise contre un mur.

La jeune femme soupira et la rejoignit. Elle s'assit et posa sa tête lourde d'émotions sur le mur derrière elle puis elle ferma les yeux et tenta de ne penser à rien, de faire le vide dans sa tête.

Tout à coup une voix l'appela. Ses paupières tremblèrent. Elle n'osait pas ouvrir les yeux de peur que la personne à qui appartenait cette voix au timbre si reconnaissable ne soit finalement que le fruit de son imagination.

Seulement cette même voix l'appela une seconde fois, plus fort.

— Philesta !

La jeune femme ouvrit les yeux brusquement et se redressa. Elle lança un cris de stupeur à la vue de la personne qui l'appelait et des larmes montèrent à ses yeux. Elle s'écria en se levant :

— Maman !

Sa mère car c'était bien elle, s'approcha de sa fille et lui demanda :

— Je t'ai cherché partout ! Personne ne t'as fait de mal ?

Philesta répondit en essuyant ses larmes :

— Maman, ça n'a pas été facile mais tout ça c'est du passé, maintenant que tu es là tout vas mieux, tu m'as tellement manqué, mais comment as-tu fait pour survivre ? Je t'ai vu te faire poignarder sous mes yeux ?

Althaia, la mère de la jeune femme, répondit :

— J'ai bien été poignardée malheureusement mais j'ai toujours eu sur moi une petite fiole d'eau guérisseuse pour guérir au plus vite les malades que je rencontrais c'était plus rapide que d'extraire l'eau de leur corps et ça ma permit de sauver bien des vies, et comme je n'étais plus guérisseuse au moment où j'ai été poignardée, cela m'a sauvé la vie également, je l'ai bu et mes plaies se sont refermées aussitôt. Je suis cependant restée au sol pour ne pas être tuée pour de bon et tu ne peux pas t'imaginer à quel point se fut dur de te voir partir avec eux.

La jeune femme regarda autour d'elle et dit plus bas :

— Nous sommes ici dans le monde moderne et nous ne sommes pas en sécurité. Un danger nous menace et il ne faut pas qu'on reste trop longtemps au même endroit. Ici les murs ont des oreilles et des yeux.

Sa mère fronça les sourcils et rétorqua :

— Qu'est-ce que tu racontes ?

Philesta ouvrit la bouche pour répondre mais la referma aussitôt. Elyrian ne lui avait-il pas dit à peu près la même chose qu'elle-même à sa mère lorsqu'il avait recouvert la mémoire ?

Était-il à ce moment là dans la même position qu'elle-même actuellement ? Si oui, il ne l'avait alors pas du tout manipulé mais protégé au contraire.

Elle ne comprenait hélas, qu'à présent qu'il n'était plus là, le sens de ses mots. En réalité, depuis le début, il l'aidait à fuir l'IA mais ne pouvait pas la nommer ou parler d'elle de peur de mourir transpercé par un laser et le fait qu'il lui avait interdit de parler aux gens de son village était sans doute pour éviter qu'ils ne meurent en répondant à ses questions.

Tout semblait logique à présent.

Pourquoi, alors Konstan lui avait dit qu'il était dangereux ? Ce serait-il trompé ?

Althaia se racla la gorge face au silence de sa fille et dit :

— Je ne comprend pas trop de quoi tu parles mais je te fais confiance et ... j'ai quelque chose à te dire.

Philesta acquiesça pour l'enjoindre de continuer. Althaia se mit face à elle soudain et dit :

— Je ne suis pas la seule survivante du massacre. Après qu'ils soient partis, je me suis levée et j'ai cherché des survivants pour leur donner le reste de ma fiole d'eau guérisseuse et je n'en ai malheureusement trouvé qu'une mais une qui t'es vraiment précieuse: Azaëlle.

La jeune femme écarquilla les yeux et son visage se fendit en un large sourire. Elle s'exclama :

— Où est-elle ?

Althaia répondit en souriant :

— Sans doute pas très loin, on s'est séparé pour te chercher mais on s'est donné rendez vous devant une très grande statue de métal. Suis-moi.

Tout en suivant sa mère Philesta se mit à réfléchir. Konstan lui avait pourtant dit à demi-mot qu'il avait vu Azaëlle morte ?

Elles arrivèrent peu de temps après devant la grande statue de métal et Philesta frissonna. Elle n'était jamais allée ici. Elle leva la tête et vit que la statue représentait l'IA tyrannique.

Sa mère l'appela soudain et elle tourna la tête pour voir Azaëlle courir vers elle en pleurant de joie.

Elle s'arrêta face à elle et s'exclama :

— Je suis tellement heureuse qu'on t'ai retrouvé ! J'ai tellement eu peur pour toi...

Philesta regarda son amie émue et lui demanda finalement :

— As-tu croisé Konstan peu après le massacre ?

Azaëlle la regarda étonnée et répondit :

— Non, absolument pas. Il est... sans doute mort lors du massacre... malheureusement.

La jeune femme sourit tristement, cela ne servait à rien de préciser à son amie qu'il était mort ici et non lors du massacre car de toute façon il n'était plus en vie.

Elle plissa le yeux. Konstan aurait-il menti ? N'aurait-il pas croisé Azaëlle ? C'était ce qui était le plus probable étant donné qu'Azaëlle ne pouvait pas mentir, le simple fait qu'elle soit en vie prouvait qu'elle disait vraie.

Si Konstan, donc, avait menti pour cela, il pouvait également avoir menti concernant la supposée dangerosité d'Elyrian ?

Mais pourquoi avait-il mentit ? Cela ne lui ressemblait pas.

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