Chapitre 65.

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Philesta sentit tout son corps frissonner de satisfaction.

L'entièreté des guérisseurs adultes les entouraient en formant un cercle de protection autour d'eux et libérait les humains de la servitude en brisant la chaine que représentait la puce.

Ils posaient leurs doigts sur leurs fronts et un à un les humains devenait libre, de nouveau.

Chaque pas qu'ils faisaient était un pas de plus pour l'humanité.

L'Illusion avait ses forces qui étaient non négligeables mais elle, elle avait cet atout immense et inconnu jusqu'alors de l'IA : les guérisseurs.

Les humains libérés s'enfuyaient aussitôt sentant sous doute arriver le combat final, l'affrontement du monstre.

Son sang pulsait dans ses veines et une puissance brûlante irradiait tout son corps. Le jour de la victoire était enfin arrivé.

La jeune femme lança un regard à Elyrian. Ses traits étaient tirés et sa mâchoire crispée. Lui aussi se préparait à l'inévitable.

Elle ne voulait pas penser à la possibilité que cela tourne mal, le principal était qu'à la fin de cette journée unique, de ce jour qui marquait la fin de leurs souffrances, l'Illusion soit détruite.

Elle devait atteindre son but et venger toutes les pertes humaines et les vies brisées au nom de l'humanité, non pas pour que l'Illusion ressente ce ressenti qu'elle avait, cette douloureuse sensation que son cœur ne battait plus depuis que sa mère avait été massacrée sous ses yeux impuissants par des hommes qui n'étaient même pas conscients de ce qu'ils faisaient, non, ce serait peine perdue puisque l'IA ne pouvait pas ressentir d'émotions, ce qu'elle voulait c'était la voir cesser d'exister, lui montrer que les humains ne se laisseraient plus jamais dominer par une machine, lui montrer que son règne était fini et qu'elle avait perdu.

Elle rejeta brusquement ses cheveux en arrière. Elle était prête à affronter le monstre pour sa mère, pour son père, pour Azaëlle, pour Konstan, et... pour Lorena.

La tension se faisait de plus en plus sentir à mesure qu'ils approchaient du bâtiment à l'intérieur duquel se cachait l'Illusion.

Le cercle de protection s'ouvrit soudain. Il y avait trop d'humains à libérer. Le vieillard qui lui avait sauvé la vie se tourna vers eux et leur dit :

— Nous avons fait notre maximum, nous continuerons mais sans vous, allez-y c'est maintenant que votre rôle commence.

Philesta acquiesça l'adrénaline montant jusqu'à son cerveau bouillonnant.

Aussitôt, les guérisseurs s'éparpillèrent pour être plus efficace.

Le bâtiment se trouvait à quelques mètres devant eux, imposant et impressionnant.

La jeune femme inspira et avança d'un pas assuré immédiatement suivi par Elyrian et le professeur.

Tout à coup un nuage sombre et bruyant se fit au-dessus de leurs têtes, grossissant un peu plus à chaque secondes.

Un faisceau de lumière les engloba aussitôt.

L'Illusion ne s'avouait pas vaincue.

Elyrian murmura :

— Elle a rassemblé tous ses drones, que compte-t 'elle faire ? Ils n'ont pas d'armes.

Philesta frissonna en répondant sur le même ton :

— Qu'est-ce que c'est que cette lumière alors ?

Elle tenta de sortir du faisceau qui les englobait mais ces jambes lui semblèrent étrangement faible et elle n'arriva pas à bouger.

Le professeur se retint à la jeune femme et dit :

— J'ai la tête qui tourne, cela ne me dit rien qui vaille...

Le jeune homme leva la tête et dit d'une voix qu'il voulait assurée:

— Les drones ne sont pas conçus avec des armes, leur fonction est uniquement de nous surveiller...

Une voix se fit soudain entendre :

— En principe, mais c'est faux. Ils sont tous dotés d'une arme de la plus haute technologie.

Philesta tourna la tête surprise et vit une jeune femme aux cheveux bruns légèrement bouclés et aux inoubliables yeux noisette les fixer. Elle leur sourit creusant ses joues de fossettes.

Elyrian s'exclama :

— Aliénor ?

La jolie brune s'approcha d'eux rapidement et les tira tant bien que mal hors du faisceau de lumière en disant d'une voix pressée :

— Nous avons détourné l'attention de l'Illusion mais pas pour longtemps alors dépêchez vous, suivez moi.

Philesta regarda le jeune homme. Ne devraient ils pas se méfier étant donné que la jeune femme était encore du côté de l'Illusion il y avait quelques mois ?

Elyrian croisa son regard et murmura :

— Aucun humain n'a jamais soutenu l'Illusion, le réseau de l'IA est uniquement composé de personne comme moi à l'époque, c'est-à-dire de pauvres gens qui ont un membre de leur famille emprisonné par l'Illusion.

Aliénor dit d'une voix grave:

— Tu as raison, l'Illusion détient mon frère et peut me faire chanter à sa guise... en principe, car je ne pourrai jamais rester les bras croisés et suivre ses ordres comme si j'étais de son côté, je suis en réalité agent double.

Le jeune homme s'approcha de la jolie brune et répondit :

— Je ne sais pas pourquoi mais je m'en doutais. J'ai toujours su que tu étais plus que ce que tu prétendais.

Le professeur Nehl se racla la gorge et demanda brusquement :

— Où nous emmenez vous ?

Aliénor se tourna vers le professeur et répondit :

— Dans une organisation dans laquelle j'ai été recueillis récemment : L'Onyx. Notre but est de détruire l'Illusion.

Elyrian se positionna à côté de la jolie brune et lui parla. Philesta un peu en arrière n'entendait pas ce qu'ils se disaient.

Aliénor, malgré sa tenue terne et légèrement abimée nettement différente à celle qu'elle portait la dernière fois qu'elle l'avait vu, était resplendissante.

Ses long cheveux soyeux et légèrement bouclés laissés en liberté sur son dos se balançaient dans un mouvement gracieux à chaque pas qu'elle faisait.

Elle était belle comme dans ses souvenirs, terriblement belle.

La jolie brune regardait avec attention Elyrian qui lui parlait et ses yeux noisette ombragés de longs cils foncés semblaient hypnotiser les yeux bleu du jeune homme.

Ses lèvres naturellement carmin s'étirèrent soudain en un sourire radieux qui irradia son beau visage.

Philesta accéléra le pas et se plaça à leur hauteur.

Aliénor glissa une mèche rebelle derrière son oreille dans un geste gracieux et désigna un bâtiment devant eux en disant simplement :

— Nous y voici. 

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