Chapitre 9.

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Elyrian la regarda de ses yeux désormais bleu clair et répondit rapidement :

— Je t'apprendrai au fur et à mesure mais partons d'ici, il va falloir que nous restions le moins possible sur place, il ne faut pas qu'on nous retrouve.

Le jeune homme se leva et lui fit signe de le suivre. Philesta se leva à son tour et demanda pâle comme un linge :

— Qui doit-on fuir ?

Elyrian se retourna et quelque chose d'indescriptible passa dans ses yeux, il souffla en avançant d'un pas rapide :

— Je ne peux pas te le dire, nous sommes observés partout.

La jeune femme tout en le suivant en tentant de ne pas se laisser distancer par ses pas rapides regarda autour d'elle.

Elle n'arrivait toujours pas à croire que ce qu'elle voyait était bien réel. Tout était d'une modernité qu'elle n'aurait même pas pu imaginer dans ses rêves les plus fous et les gens autour d'elle étaient habillés d'habits parfaitement taillés et de couleurs qu'elle n'avait encore jamais vu.

Philesta vit Elyrian devant elle ralentir jusqu'à être à sa hauteur. Son visage avait changé d'expression et elle n'arrivait pas à décerner s'il faisait semblant mais il avait l'air de maitriser la situation.

Le jeune homme désigna un bâtiment sur leur gauche, très éclairé et possédant une large fenêtre sur le devant et dit :

— Il nous faut des vêtements modernes si nous voulons passer inaperçu. Entrons dans ce magasin.

Ils entrèrent et Elyrian prit un pantalon de toile bleu et d'autres vêtements que la jeune femme n'arriva pas à identifier puis il en posa une partie sur les bras de Philesta en disant :

— J'ai pris un jean, des tee shirt et un sweet, j'espère qu'ils seront à ta taille. Va les mettre dans une cabine et n'oublie pas d'enlever les étiquettes.

La jeune femme entra dans une cabine au fond du magasin imité par Elyrian et ils se changèrent chacun rapidement.

Une fois que ce fut fait Philesta demanda :

— Que fait-on de nos anciens vêtements ?

Le jeune homme regarda autour de lui et répondit en fermant les cabines :

— Laissons les ici nous n'en auront plus besoin, ils vont nous encombrer pour la suite. Attend moi dehors je vais payer.

Philesta acquiesça et sortit du bâtiment. Elle vit à travers la vitre Elyrian discuter avec la vendeuse et celle-ci approuver vivement d'un mouvement de tête.

Elle se retourna et soupira en tirant sur le sweet qu'elle venait d'enfiler. Cela lui collait le corps mais ce n'était pas inconfortable et le tissu était doux.

La jeune femme vit tout à coup un jeune homme de son âge à peu près marcher dans sa direction.

Elle se décala pour le laisser entrer dans le magasin et tourna la tête pour cacher ses traits ne sachant pas de quelle menace parlait Elyrian.

Le jeune homme s'arrêta et se posta devant elle en riant. Il s'abaissa à sa hauteur et dit :

— Je te fais peur ?

Philesta croisa son regard et répondit aussitôt :

— Passez votre chemin.

Le jeune homme se redressa et posa sa main sur la tête de la jeune femme en riant puis il dit :

— Tu sors de quelle époque toi ?

Le cœur de la jeune femme s'accéléra elle répondit rapidement en regardant autour d'elle:

— De la même époque que vous.

Le jeune homme s'approcha plus près d'elle et dit :

— Et pourquoi tu me vouvoie ? On a le même âge ma belle.

Philesta fronça les sourcils et répondit menaçante :

— Allez-vous-en.

Le jeune homme haussa les sourcils surpris et une main se posa sur son épaule brusquement.

La jeune femme leva les yeux et vit qu'Elyrian était revenu. Imperceptiblement tous les muscles de son corps se relâchèrent.

Il était le seul qu'elle connaissait dans ce monde moderne, elle était bien obligée d'avoir confiance en lui.

Elyrian força le jeune homme à se retourner et lui dit :

— Pourquoi t'embête ma copine ? T'es en manque d'affection ?

Le jeune homme balbutia :

— Euh... quoi ?

Elyrian dit à l'adresse de Philesta :

— Allons-y.

La jeune femme le suivit et le regarda de travers. Elle dit finalement en riant légèrement ne sachant pas trop sur quel pied danser :

— Je suis passée de ta proie à ta copine à ce que je vois.

Elyrian rit légèrement également mais sans sourire et répondit sans la regarder :

— Nous sommes mariés après tout...

Philesta se racla la gorge gênée. Elle avait oublié ce détail.

Elle le fixa et se dit qu'elle ne devait plus désormais le considérer comme un ennemis mais comme un allié. Après tout il venait de ce monde moderne et n'était pas un vrai Gratsans. Tout ce qu'il avait fait avant de venir ici il l'avait fait en pensant être une personne qu'il n'était pas.

La jeune femme se tourna vers Elyrian et lui dit en souriant :

— Elyrian, j'ai bien réfléchi et je n'ai en fait plus aucune raison de te considérer comme mon ennemi et toi non plus, alors que dirais-tu qu'on prenne un nouveau départ et qu'on devienne amis ?

Le jeune homme sourit légèrement et répondit simplement :

— Si tu veux.

Puis il inspira en regardant autour de lui et dit à Philesta :

— Tu dois te poser plein de questions. Demande-moi si tu ne comprends pas quelque chose ici, je t'expliquerai.

Philesta sourit et répondit :

— D'accord. Comment as-tu retrouvé la mémoire ? Pourquoi l'avais-tu perdu ? Qui fuit-on ? Pourquoi tes yeux ont changés de couleur ?

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