Philesta lança un regard noir au soldat qui serrait son bras avec une force qu'elle jugeait être intentionnelle, lequel ne s'en formalisa pas et l'emmena devant la table de procès derrière laquelle trônait le chef Gratsans paré de ses plus beaux habits.
Elyrian fut poussé devant également avant que tout le monde, y compris les soldats reculent pour les laisser au milieu d'un grand cercle face au chef des Gratsans.
Celui-ci prit un malin plaisir à faire durer le suspense puis s'humidifia les lèvres et dit d'une voix forte:
— Je déclare le procès ouvert ! Après une longue concertation d'une durée exacte de quatre jours mon conseil et moi sommes mis d'accord sur les sentences méritées par ces deux jeunes gens. Nous allons commencer par Elyrian que vous connaissez tous ici comme étant un héros qui a donné sa vie pour empêcher une prisonnière du peuple ennemis de fuir, il sourit étrangement en le regardant, mais cela n'est pas ce qu'il s'est réellement passé, il l'a plutôt aidé à fuir en fuyant avec elle. Il a trahis son peuple. J'accuse Elyrian de trahison aux Gratsans et de vol de prisonnière. Pour sanction comme il était un soldat Gratsans et qu'il a failli à sa parole, il mérite la mort selon notre loi mais comme il ramené la prisonnière et des femmes à notre peuple sa sanction va être amoindrie. Elyrian tu es dégradée, tu n'es plus accepté dans le rang de nos soldats, tu redeviens un simple civil et tu vas devenir forgeron car notre forgeron est mort. Si tu désobéis, cette fois nous ne serons pas indulgent et tu mourras.
Tout le monde applaudit pour montrer son soutien au chef Gratsans, puis celui-ci continua en se tournant vers Philesta :
— Quand à toi, une simple prisonnière qui a séduit un de nos plus fidèles soldat pour t'enfuir, tu mérites également la mort mais comme ton don nous est utile nous allons te laisser en vie pour l'instant, il fit signe à un soldat d'une trentaine d'année d'avancer, Roshan est à partir d'aujourd'hui ton époux toutes les formalités ayant été faites lors de notre concertation de quatre jour. Ton mariage avec Elyrian est donc déclaré nul et Roshan va continuer ce qu'Elyrian n'a pas fini. Vous vivrez dans la maison que je vous avais assigné à toi et Elyrian. Fin du procès.
La foule autour des deux jeune gens applaudit de nouveau pendant que le chef Gratsans se levait et partait suivi de ses conseillers.
Philesta regarda Roshan s'approcher d'elle terrifiée et tourna la tête instinctivement vers Elyrian qui fixait l'homme la mâchoire contractée.
Roshan attrapa brusquement le bras de la jeune femme et lui dit :
— Sache d'emblée qu'avec moi tu ne t'enfuiras pas et que les plans du chef seront suivis jusqu'au bout. Je t'attendrais ce soir dans notre maison.
Puis il la lâcha et rejoignit les autres soldats.
Philesta le regarda partir le teint blême. Elle avait l'impression d'être repartit à la case départ.
Plusieurs jours passèrent et la jeune femme ne se rendit pas une seule fois dans « leur maison ». Elle se cachait dans toute sorte de cachette le jour et ne ressortait que la nuit lorsque Roshan allait boire avec ses amis.
Philesta soupira en posant sa tête sur le mur de la boutique derrière elle. Cette fois-ci elle était cachée derrière un énorme tonneau rempli de vin espérant de tout son cœur que l'aubergiste ne vienne pas le chercher quand elle serait là.
Soudain, alors qu'elle commençait à s'assoupir la jeune femme entendit des pas se rapprocher d'elle. Son cœur bondit dans sa poitrine et elle coupa son souffle une main plaquée sur sa bouche.
Les pas s'arrêtèrent devant le tonneau et Philesta vit une main se tendre vers elle.
Elle leva les yeux et vit les yeux bleu d'Elyrian qui la regardaient avec inquiétude. Elle soupira de soulagement et se leva toute seule ignorant sa main tendue.
Le jeune homme fronça les sourcils et lui demanda brusquement :
— C'est à cause de lui que tu te caches ?
Philesta se dépoussiéra en répondant :
— Ce ne sont pas tes affaire.
Elyrian attendit qu'elle lève de nouveau son regard vers lui pour rétorquer :
— Je crois bien que si, je ne peux pas te laisser comme ça, viens dans la forge, tu y seras plus en sécurité qu'ici.
La jeune femme regarda autour d'elle et répliqua :
— Et s'il me retrouve ?
Elyrian fronça de nouveau les sourcils et répondit :
— Tu me fais confiance ?
Philesta tourna la tête vers lui et répondit sans hésiter :
— Non.
Le jeune homme ne put cacher la peine que lui procura la réponse de la jeune femme et se racla la gorge pour reprendre contenance avant de dire :
— J'aurais dû m'en douter, viens, en tout cas il fait plus chaud là-bas qu'ici.
La jeune femme se décida finalement, faute de solution, à le suivre.
Ils entrèrent dans la forge d'Elyrian et Philesta s'assit au fond de la grande pièce sur un haut tabouret grossièrement construit en bois.
Le jeune homme la regarda quelques instants puis prit finalement avec un outil la pièce de métal qu'il travaillait avant de la trouver dehors et il la plongea dans le feu pour l'amollir afin de lui faire prendre la forme qu'il souhaitait.
La jeune femme le regarda récupérer la pièce de métal du feu et la frapper à des endroits précis avec une sorte de marteau. Au bout d'un moment il enleva sa veste et essuya la sueur de son front puis recommença à tailler le métal faisant saillir les muscles de ses bras.
Philesta qui le fixait sans s'en rendre compte fascinée par la facilité avec laquelle il s'était accoutumé à ce métier qui lui était jusqu'alors inconnu, détourna le regard en haïssant son cœur qui s'emballa soudainement. Elle ne voulait pas flancher.
Elle passa ses doigts sur les creux laissés par les outils habituellement posé sur le tabouret sur lequel elle était assise et dit finalement :
— Notre expédition n'est franchement pas un succès, les Gratsans ne nous ont même pas laissé nous exprimer et nous sommes bloqués ici.
Elyrian se retourna et passa sa main dans ses cheveux pour les mettre en arrière en disant :
— On ne pourra pas les persuader par les sentiments, il leur faut des preuves, or nous en avons pas.
La jeune femme serra les lèvres contrariée puis se redressa tout à coup et rétorqua :
— Si ! Nous avons ta mère et tes sœurs !
Le jeune homme fronça les sourcils et demanda méfiant :
— Comment ça ?
Philesta croisa ses bras sur sa poitrine et répondit en souriant légèrement :
— Elles ont toutes les trois une puce de l'Illusion dans leur cou, or personne ici n'en a grâce à l'expérience et pour eux ce petit objet technologique leur semblera bien trop extraordinaire pour venir d'ici et puis tu as aussi ton téléphone je n'y crois pas que nous n'y ayons pas pensé plus tôt ! Nous avons aussi un autre argument, le plus simple, où as-tu bien pu retrouver ta famille s'il n'y a pas d'autres peuples ? Ils vont devoir se rendre à l'évidence non seulement qu'ils ne sont pas seuls au monde mais qu'en plus on les a manipulé.
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Illusion
ParanormalDepuis des siècles, deux peuples, les Katharos, détenteurs du pouvoir de guérison, et le puissant peuple des Gratsans se déchirent dans une guerre sanglante. Suite à de terribles circonstances, Philesta, une jeune guérisseuse Katharos, est capturée...