Illusion

Chapitre 13.

Lorsque Philesta entendit enfin la porte du salon s'ouvrir, elle tendit l'oreille, tous les muscles de son corps tendus.

Elle entendit des pas monter l'escalier puis elle entendit Alienor désigner une chambre à Elyrian puis ses talons claquèrent sur le plancher pendant quelques minutes avant de finalement d'arrêter. Elle entendit une porte s'ouvrir et se fermer.

La jeune femme retint son souffle mais n'entendit que le silence. Elle expira profondément et ouvrit la porte de sa chambre.

Elle vit que la porte de la chambre juste à côté de la sienne était entrouverte. Elle toqua légèrement et entra.

Philesta vit Elyrian assit sur son lit un objet lumineux dans les mains. A sa vue il sursauta et fronça les sourcils en disant :

— Pourquoi tu entres comme ça ?

Philesta se racla la gorge et demanda en fixant l'objet lumineux dans le creux des mains d'Elyrian :

— Qu'est-ce que c'est ?

Le jeune homme regarda ses mains et répondit :

— Ca ? C'est un téléphone, ça sert à parler à quelqu'un à distance par oral ou par écrit.

La jeune femme se rappela qu'elle avait vu un homme parler avec un objet similaire à portée de lèvres.

Elle se rapprocha et rangea ses mains dans ses poches en demandant doucement :

— Pourquoi...tu m'aides ?

Elyrian la regarda et un voile de tristesse presque imperceptible passa devant ses yeux, il baissa le regard et quand il le releva il souriait calmement et il répondit :

— Pourquoi pas ?

Philesta le fixa et rétorqua :

— Tu aurais de multiples raisons de ne pas le faire.

Le jeune homme posa ses bras derrière lui de façon à s'adosser sur eux et répondit en plongeant son regard dans celui de la jeune femme :

— Tu ne me fais pas confiance ?

Philesta déglutit et répondit presque instantanément :

— Si...

Elyrian la coupa en souriant :

— Alors ? Qu'est ce qui t'inquiète ?

La jeune femme soupira et répondit :

— J'aimerai savoir comment tu fais pour ne jamais répondre à mes questions, ça devient un talent à ce stade-là.

Le jeune homme se redressa et dit :

— Ce n'est pas que je n'ai pas envie d'y répondre, c'est que je ne peux pas.

Philesta retira ses mains de ses poches et s'approcha plus près d'Elyrian puis elle dit finalement en le fixant sans ciller :

— Répond au moins à cette question : quand vas t'on arrêter de fuir ?

Le jeune homme se leva et la jeune femme dû lever les yeux pour ne pas décrocher son regard de celui d'Elyrian.

Il répondit simplement en souriant :

— Bientôt. Tu as d'autres questions ?

Philesta s'apprêtait à lui demander qui étaient « elles » et « elle » mais elle se retint à temps. Elle ne voulait pas en comprenant qu'elle avait écouté aux portes qu'il prenne plus de mesures de sécurité et qu'elle n'ait plus la possibilité de découvrir ce qu'il lui cachait.

Elle demanda finalement :

— Qui est cette Alienor ?

Elyrian répondit les yeux dans le vague :

— Elle est précieuse.

La jeune femme fronça les sourcils mais finalement se força à sourire car elle n'avait aucune raison d'être vexée et dit en sortant de la chambre :

— Je vais me reposer dans ma chambre en attendant le dîner.

Puis elle entra dans sa chambre et s'allongea sur son lit.

Elle ferma les yeux et finit par s'endormir.

Philesta fut réveillée par les chauds rayons du soleil entrant par sa fenêtre dont elle n'avait pas tiré les rideaux avant de s'assoupir.

Elle s'assit et vit un plateau avec son repas posé sur sa table de nuit.

Elle comprit qu'elle avait loupé le dîner et donc potentiellement des informations importantes et elle soupira en entamant son dîner.

La jeune femme se doucha rapidement, rangea ses lourdes mèches blondes dans une queue de cheval haute et descendit l'escalier pour rejoindre ses hôtes et Elyrian dans la cuisine.

A sa vue Alienor resplendissante dans sa robe bleu nuit, sourit découvrant des dents blanches et parfaitement alignées et lui demanda tout en lui désignant un siège à côté d'elle:

— Avez-vous bien dormis ?

Sa question était très aimable mais Philesta crut déceler une once de moquerie en rapport avec son absence de la veille.

La jeune femme ne lui rendit pas son sourire et répondit sans s'assoir :

— Parfaitement, je vous remercie, je n'ai pas faim.

Elyrian haussa un sourcil en regardant les deux jeunes femmes puis se leva et dit :

— Nous avons une grande route à faire, merci de nous avoir accueillis, nous allons y aller.

Alienor se leva à son tour et répondit :

— Nous avons été très content de te revoir Elyrian après tout ce temps et... de faire votre connaissance Philesta.

Puis elle se rapprocha du jeune homme et murmura tout près de son oreille, en posant une main sur son épaule:

— On reste en contact.

Elyrian acquiesça et Alienor laissa glisser sa main de l'épaule du jeune homme puis elle avança de son pas gracile jusqu'à la porte qu'elle ouvrit.

Philesta fronça les sourcils. Elle était de mauvaise humeur et voulait sortir au plus vite de cette maison dont elle n'aimait pas l'atmosphère.

Elle remercia d'un sourire le couple qui les avaient accueillit et sortit de la maison sans un regard pour la jeune femme aux yeux noisette.

Elyrian la rejoignit après un dernier signe d'adieu à leur hôtes et après avoir fait quelques pas il lui dit :

— Cette fois ci mes amis se trouvent assez loin, nous allons devoir y aller en taxi, une sorte de chariot roulant. Nous allons nous rendre dans un village appelé Marienva et il faudra que tu me fasses confiance et que tu ne parles à personne.