Illusion

Chapitre 33.

Elyrian acquiesça et répondit pensif:

— Tu n'as pas tort mais ce sera plus compliqué que tu ne le penses parce que déjà je n'ai pas mon téléphone comme tu le pensais, je l'ai jeté car cela ne me semblait pas intelligent de l'emmener avec un monstre de technologie à nos trousses et concernant les puces incrustées dans le cou de ma mère et mes sœurs ils nous sera difficile de leur prouver leur existence à moins d'ouvrir le cou de mes sœurs et de ma mère ce qui les tuerait à tous les coups, en revanche je pense que nous avons tout de même une chance de les convaincre car tu as raison, la simple présence de ma famille ici prouve déjà qu'ils ne sont pas seuls au monde mais en plus que tout ce à quoi ils croient est faux puisque dans « l'expérience » j'avais perdu mes parents à mon plus jeune âge et je n'ai jamais eu de sœurs.

Tout à coup la clochette de la porte d'entrée se fit entendre. Les deux jeunes gens tournèrent la tête dans un même mouvement et virent un homme de haute taille et assez bien bâti chercher dans sa ceinture une bourse de pièce d'or.

Philesta n'arrivait pas à voir son visage mais pâlit immédiatement en reconnaissant sa voix quand il se mit à parler et demanda à Elyrian :

— Je voudrais une nouvelle arme réglementaire, j'ai cassée la mienne.

Il tendit sa bourse à Elyrian qui écarquilla les yeux à la vue de son visage ce qui n'échappa à Roshan car c'était bien lui, parce qu'il tourna immédiatement la tête et croisa le regard terrifié de Philesta.

Il se craqua les poings et dit d'une voix sourde :

— Mais qui vois-je ? Je te cherche depuis plusieurs jours petite garce ! Dépêche-toi de venir avant que je ne me déchaîne sur toi !

La jeune femme agrippa ses mains à son tabouret et secoua la tête blême comme un linge.

Roshan se mit à rire sans sourire faisant frissonner Philesta. La tension était presque palpable dans l'air.

Elyrian observait la scène la mâchoire contractée et les yeux rivés sur le soldat qui s'approchait à présent de la jeune femme en serrant les poings.

Roshan sourit méchamment en voyant le regard apeuré de Philesta et allait l'attraper quand un poing lancé avec force dans sa figure le fit basculer et s'écraser au sol.

Philesta regarda stupéfaite Elyrian masser avec satisfaction son poing rougit par l'énorme droite qu'il venait d'assener à son ancien collègue. Elle ne l'avait jamais vu faire preuve d'autant de violence.

Roshan se releva péniblement en crachant du sang et hurla :

— Sale traître tu ne tiens donc pas à ta vie ?!

Le soldat craqua avec force ses poings et s'approcha d'Elyrian les yeux brillants de rage.

La jeune femme compara visuellement la force des deux hommes et eut soudain peur pour le jeune homme, elle se leva brusquement et dit :

— C'est bon ! Je vais vous suivre, pas besoin de vous battre.

Elyrian laissa tomber ses bras prêts à se battre et serra la mâchoire. Il attrapa le bras de Philesta qui rejoignait Roshan et dit fermement :

— Ne le suis pas !

Philesta sentit son cœur s'accélérer tandis que le jeune homme se plaçait devant elle pour faire face à « son mari » en disant :

— Regarde, je t'ai pris ta femme, je te l'avoue donc conformément à la loi des Gratsans tu ne dois pas faire preuve de violence et tu dois demander un procès, et tu es obligé d'obéir à la loi car tu es soldat.

Roshan donna un violent coup de poing sur la table sur laquelle travaillait Elyrian faisant voler tout ce qu'il y avait dessus et s'écria :

— Non seulement tu trahis ton peuple mais en plus tu tombes amoureux d'une Katharos ?! Elyrian je vais effectivement te faire un procès comme tu me l'as demandé et je vais faire en sorte que tu ne ressorte pas vivant cette fois-ci !

Puis il ouvrit brusquement la porte faisant tomber la clochette accrochée dessus et partit.

Philesta se plaça aussitôt devant le jeune homme et s'exclama :

— Tu es fou ? C'est quoi ton but au juste ? Mourir ? Et c'est quoi cette histoire de loi ?

Elyrian s'essuya le front et répondit en s'adossant à sa table de travail :

— Un homme qui a une liaison avec la femme d'un autre et qui l'avoue a le droit à avoir un procès et ne pas être tué tout de suite par le mari.

Philesta s'empourpra mais se racla aussitôt la gorge, Elyrian ne l'avait sans doute pas protégée sans une idée derrière la tête puisqu'il ne l'aimait pas. Il ne fallait pas qu'elle se fasse de fausse idées, elles ne s'en feraient plus jamais.

La jeune femme s'assit à son tour sur le tabouret qu'elle avait quitté quelques minutes plus tôt et demanda :

— Quel est ton plan ?

Le jeune homme croisa ses bras et répondit:

— Le procès sera public, il y aura donc tout le village, ce sera notre dernière chance de nous exprimer et on aura peut-être la possibilité de tous les convaincre mais si on échoue...

Philesta le coupa :

— Nous n'échouerons pas.