Philesta attrapa brusquement le bras d'Elyrian et s'engouffra dans l'ouverture face à eux avant que celle-ci ne se referme.
Des multitudes de lumière s'allumèrent alors devant eux découvrant à leur yeux un escalier métallique qui descendait dans le sol.
Elyrian tourna la tête instinctivement derrière lui et déglutit lorsqu'il vit que le mur s'était refermé silencieusement.
Philesta attacha fébrilement l'insigne sur son sweet et descendit l'escalier le cœur battant à tout rompre.
Qu'est-ce que tout cela signifiait ?
Ils arrivèrent enfin, après une longue descente, devant une grande porte en métal sur laquelle était gravée l'insigne.
Elyrian se racla la gorge et murmura avant que la jeune femme ne tente de l'ouvrir:
— Tenons nous sur nos gardes, nous ne savons absolument pas qui peut se trouver derrière cette porte, d'autant plus que nous ne savons pas comment sortir d'ici.
La jeune femme posa sa main sur la poignée froide en serrant la mâchoire. Il avait raison mais la curiosité la brûlait tellement qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de chercher une réponse à ses questions. Il fallait qu'elle sache pourquoi son père lui avait dit ces mots, pourquoi il avait cet insigne et quel était cet endroit.
Elle répondit simplement :
— Allons jusqu'au bout.
Et ayant dit ces mots elle ouvrit la porte et se figea aussitôt.
L'endroit était immense. Il y avait près d'une centaine de personnes et des maisons anciennes construites un peu partout.
Le jeune homme souffla :
— C'est un village sous terrain.
Philesta s'avança lentement en regardant tout autour d'elle ébahit. Quel était cet endroit ?
Soudain, un homme les vit et une alarme stridente se fit entendre. En quelques minutes ils furent attrapés par trois hommes robustes qui les tirèrent devant tout le village effrayé jusqu'à un vieil homme portant une barbe blanche immaculée touchant presque ses pieds.
Le vieillard se leva péniblement de son banc à leur vue et fit signe aux trois gardes de les lâcher.
Il s'approcha de Philesta et fixa son visage en fronçant ses sourcils broussailleux puis dit tout en désignant son insigne accroché à son sweet :
— Comment as-tu eu notre insigne ?
La jeune femme répondit aussitôt :
— C'est mon père qui me l'a donné et qui m'a montré cet endroit il y a environ quatorze ans.
Le vieil homme le détacha du sweet de Philesta et dit :
— Chaque insigne est unique, chaque famille en possède un avec une particularité propre à elle que seul moi, qui suis le chef, peut discerner. Nous allons donc savoir à quelle famille tu appartiens ou bien si ce n'est qu'une copie d'un insigne volé, si c'est le cas, pour préserver notre existence secrète, nous devrons prendre des mesures regrettables vous concernant. Vous n'auriez jamais du mettre les pieds ici jeunes gens.
Elyrian et Philesta se regardèrent peu rassuré.
Le vieillard soupira et sortit une étrange loupe de son sac puis examina en détail l'insigne. Il redressa soudain la tête et dit finalement les joues légèrement colorés par l'émotion:
— Tes parents sont Angelin et Althaia ?
La jeune femme frissonna et acquiesça. L'insigne n'était donc pas une copie, en conséquent sa famille avait sa place ici. Qu'est-ce que tout cela signifiait ?
La vieil homme se redressa entièrement et dit :
— Dans ce cas, soit la bienvenue dans la Citée des Guérisseurs.
Philesta et Elyrian écarquillèrent les yeux. La jeune femme s'écria :
— Vous... vous avez tous le don de guérison ? Même les hommes ?
Le vieillard haussa les sourcils et répondit finalement :
— Je vois. Tu ne sais donc rien. Tu es ici dans la Cité des guérisseurs, un lieu inconnu de l'Illusion dans laquelle vivent des femmes, des hommes et des enfants qui comme toi possèdent le don de guérison depuis la naissance. Nous avons tous des puces pour le cas malheureux où l'un d'entre nous se ferait attraper par l'Illusion afin qu'elle n'ait pas accès à notre don ce qui serait extrêmement destructeur. Tes parents qui étaient jeunes mariés à l'époque et ne t'avait pas encore ont été découvert par des gens et ont dû partir d'ici afin de protéger le reste des guérisseurs comme d'autres avant eux en inventant des mensonges sur leur don afin de limiter les dégâts et cela a plutôt bien fonctionné.
Philesta sourit narquoise. Cela ne s'était pas passé comme prévu, l'Illusion avait finalement eut vent de leur existence mais de manière déformée, elle pensait que seule sa mère avait le don mais qu'il était bientôt en train de disparaître, car il serait transmis à sa fille le jour de ses vingt et un ans lorsque son cerveau aurait fini de se construire, l'IA s'était donc concentrée sur elle car le don de sa mère était en fin de vie et donc non utilisable sur la durée et l'Illusion pensait aussi que les guérisseuses ne pouvaient avoir que des filles car, elle s'en rappelait à présent qu'elle avait tous ses souvenirs, sa mère était atteinte d'une maladie qui ne lui permettait d'avoir que des filles.
La jeune femme frôla son cou. Le fait que ses parents aient été en quelque sorte bannis de la cité des guérisseurs expliquait le fait qu'elle n'ait pas de puce, car n'ayant plus accès aux puces protectrices, ils n'avaient pas pu de ce fait lui en incruster une.
Le vieil homme en la voyant pensive ajouta :
— Je pense que tes parents ne t'ont rien dit pour te protéger de l'Illusion.
La jeune femme regarda autour d'elle en passant sa main dans ses cheveux désormais courts et murmura :
— Sans doute...
Elle ne pouvait se faire à l'idée que ses parents avaient fait partis de cette cité et que toutes ces personnes hommes et enfants compris possédaient le même don qu'elle.
Philesta sourit légèrement, émue. Elle comprenait désormais les mots de son père. Elle n'était plus seule, d'autres, des centaines d'autres personnes étaient guérisseurs comme elle.
Cela lui enlevait également un énorme poids qui pesait sur sa poitrine depuis longtemps.
Son existence n'était pas la cause de tout ce chaos, l'Illusion aurait pu créer l'expérience pour n'importe lesquels de ces guérisseurs. Si elle n'était pas née une autre personne serait à sa place car elle n'était pas la seule guérisseuse.

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Illusion
ParanormalDepuis des siècles, deux peuples, les Katharos, détenteurs du pouvoir de guérison, et le puissant peuple des Gratsans se déchirent dans une guerre sanglante. Suite à de terribles circonstances, Philesta, une jeune guérisseuse Katharos, est capturée...