Chapitre 59.

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Elyrian murmura :

— Ne devait-il pas être à moitié fou ?

Philesta fronça les sourcils et répondit sur le même ton :

— Je pense que c'est parce que nous sommes arrivés plusieurs années avant le moment où elle l'a retrouvé, il n'a pas encore eu le temps de devenir fou et visiblement... il n'est pas seul.

Le professeur Nehl fit descendre lentement le filet de liane et s'approcha à quelques centimètres des deux jeunes gens en disant sur un ton menaçant :

— Vous ne semblez pas effrayé par mes paroles. Vous doutez peut-être du danger qui vous attend ? Vous parlez même entre vous... de qui s'agit-il ? Qui m'a retrouvé dans le futur ?

Les deux jeunes gens se regardèrent interloqués. Il avait compris si vite qu'ils parlaient du futur...

La jeune femme se racla la gorge mal à l'aise et répondit :

— Nous ne sommes pas venu pour vous tuer mais pour détruire l'Illusion... avec votre aide.

L'homme recula et se mit à rire puis il planta son regard dans celui de Philesta et rétorqua :

— Si vous étiez venu pour me tuer, me le diriez-vous dans cette situation ? Et j'imagine que vous allez me demander de vous libérer pour discuter ?

La jeune femme laissa échapper un hoquet de surprise. C'était justement ce qu'elle allait proposer...

Elle lança un regard inquiet à Elyrian. Le professeur ne les croyait pas.

Le jeune homme se redressa et dit calmement :

— Vous avez raison. Quelqu'un est bien venu vous chercher sur cette île dans le futur qui est désormais notre passé mais si vous voulez savoir qui, il va falloir nous libérer, il regarda autour de lui, vous ne craignez rien de toute façon car nous ne sommes pas armés à la différence de vos hommes.

Le professeur Nehl répondit aussitôt :

— Comment pourrais-je vous faire confiance ? Si vous êtes envoyé par l'Illusion elle vous aura donné des instructions précises pour réussir à me manipuler et me tuer, alors même sans armes vous auriez gagné et moi perdu jeune homme.

Philesta se saisit du filet, approcha son visage jusqu'à toucher les lianes et dit finalement :

— Professeur Nehl... vous ne me reconnaissez pas ?

L'homme fronça les sourcils et ses lèvres tremblèrent imperceptiblement. Il croisa ses mains dans son dos et dit brusquement :

— Et voilà, qu'avais-je dis ? Vous me manipulez ! Je vais vous tuer et l'Illusion verra qui a le dernier mot.

La jeune femme serra ses doigts sur le filet et souffla :

— Pourquoi chercherait-elle à vous tuer tout à coup ? Ne l'aurait pas fait depuis longtemps si elle en avait la possibilité ? Vous êtes son créateur en conséquent non seulement elle ne peut pas vous tuer mais elle ne peut pas non plus en donner l'ordre à un humain. Nous ne sommes pas là pour vous tuer, nous avons besoin de votre aide et vous seul êtes en capacité de nous l'offrir.

Le professeur frémit légèrement et répondit simplement :

— Je ne vous crois pas, ne perdez pas votre temps. Avec l'aide d'un humain ayant de bonnes connaissances en informatique elle peut tout à fait contourner les instructions que j'ai mises dans sa carte mère en conséquent elle peut me tuer.

Elyrian se leva brusquement dans le filet le faisant tanguer et serra les lianes qui l'entourait dans ses poings.

Philesta sursauta. Il inspira et dit en plantant son regard fulminant de colère dans les yeux fuyants de l'homme :

— Vous ne croyez pas que vous devriez être plus coopératif ? Vous êtes tout de même à l'origine de tout cela ! Vous rendez-vous seulement compte de tous les morts que vous avez causé pour assouvir vos désirs de nouveautés ? Du nombre de vies que vous avez détruite ? Avez-vous vu votre famille mourir sous vos yeux ? Vous n'avez rien vécu... Vous étiez dans votre petite île protégée du monde extérieur et de l'Illusion durant tout ce temps ! Par votre faute le monde court à sa perte... et vous ne voulez pas nous aider ? Vous ne voulez pas nous croire alors que vous avez reconnu Philesta que vous avez connu enfant ? Tout... est de votre faute. Vous avez plongé l'humanité dans le chaos alors à vous de l'en sortir ! Vous seul pouvez arrêter le monstre que vous avez déchainé sur le monde alors... faite-le. Aidez-nous.

Le professeur Nehl le regardait sans rien dire les yeux brillants et les mains tremblantes.

Il se racla la gorge et baissa les yeux pour prendre quelque chose à sa ceinture puis l'approcha brusquement du cou du jeune homme. La jeune femme sentit ses poils se hérisser quand elle vit le couteau car s'en était bien un, à quelques centimètres de la peau d'Elyrian, lequel ne bougeait pas d'un pouce son regard planté dans celui de l'homme.

Le professeur fit un mouvement brusque. Philesta cria.

Le filet céda aussitôt sous leurs pieds et ils tombèrent à terre dans un bruit mat.

L'homme rangea son couteau encore parsemé de morceau de lianes dans sa ceinture et dit :

— Suivez-moi.

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