• CHAPITRE QUATRE-VINT-UN •

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– A –

Je monte les marches quatre à quatre en cherchant désespérément les mots à dire aux garçons une fois là-haut. Un peu d'honnêteté ne serait pas de refus! Excellent... toujours là aux meilleurs moments cette conscience à la con. Je suis furieuse contre Jamie, contre les paparazzis, contre Hayden, contre moi-même, contre tout le monde ! Merde, merde, merde! J'accélère la cadence en veillant à assurer mes pas, je ne vais pas en plus me casser une cheville. J'ai eu ma part de sensations fortes pour ce soir. J'arrive essoufflée sur le palier et comme si Evan l'avait pressenti, c'est à ce moment précis qu'il ouvre en grand la porte, mon chien à ses côtés.

— Oh, Angy ! Tu tombes bien, je comptais prome... Angelina ? Ça va ? demande-t-il troublé.

— Non Evan.

Voilà de la franchise. Mais jusqu'où pourrais-je aller dans les confessions tandis qu'il me regarde comme si je m'apprêtais à me briser d'un moment à l'autre ? Qu'ai-je envie de lui dire ? Je suis moi-même horrifiée par cette histoire, alors qu'en sera-t-il de lui ? Alec arrive à son tour, une part de pizza à la main.

— Tu as de la chance que mon frère ait insisté pour que nous te laissions de la... Angy ?

J'imagine que mon tourment doit se lire sur mon visage et qu'il doit en déformer le moindre trait. Je ne pourrais clairement pas leur cacher mes préoccupations. Je croise les doigts pour que tout ceci soit derrière moi lundi afin que je puisse aller travailler sans déclencher une catastrophe, mais pour le moment, je dois me focaliser sur l'essentiel.

— J'ai besoin de récupérer quelques affaires.

— Qu'est-ce qui se passe Angy ? demande Evan anxieusement.

— Je suis poursuivie par des paparazzis, je lâche sans préambule.

— Qu'est-ce que tu racontes ? me répond-il, incrédule.

— Des journalistes ou des policiers ? s'amuse Alec. Parce qu'à voir ta tronche, on dirait que tu vas prendre de la perpétuité.

— Alec ! s'agace Evan.

— Très bien... si l'on ne peut plus détendre l'atmosphère, dit-il en levant ses mains en signe de reddition.

— Mais pourquoi Angy ? revient Evan à la charge.

— Parce que...

Je m'arrête là, car en vrai je ne sais même pas par où commencer.

— Alec, tu te souviens de Jamie ? Le gars devant le club qui m'a agressée le soir où tu voulais fêter ton nouveau job ?

— Quoi ? rugit Evan. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? demande-t-il en tournant vivement la tête vers son frère.

— Hum. J'ai le droit à la parole maintenant ? lui répond Alec avec désinvolture.

— Arrête de faire le mariole ! s'emporte Evan.

— Oui Angy, je me souviens parfaitement de ce connard. Pourquoi ? me demande-t-il en ignorant ouvertement son grand frère.

Je ne peux pas lâcher cette bombe pour le moment, je dois essayer de limiter la casse.

— Il a divulgué aux médias quelque chose qu'il n'aurait pas dû.

— Quel est le rapport avec toi ? me demande Alec, intrigué.

— Mais qui est ce mec ? nous interrompt Evan.

— Un gars qui s'est fait virer à cause d'Angy, résume Alec.

— Charmant Alec. Vraiment !

— Oh, mais vas-y, je t'en prie, raconte donc à mon frérot ici présent pourquoi ce jeune homme a été licencié, sourit-il diaboliquement.

BALLERINAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant