BALLERINA

• CHAPITRE QUARANTE SIX •

— A —

Je m'installe avec grâce sur son canapé, le regard résolument fixé en direction du couloir. Mon cœur s'emballe à l'approche de l'ascenseur, mais je m'efforce de maîtriser ma respiration. Soudain, Monsieur bleu acier apparaît dans l'embrasure, avançant d'un pas sûr. Il défait sa cravate et passe devant moi sans même s'arrêter. La musique remplace rapidement le silence qui s'est installé, comblant l'espace d'une tension palpable. Ses goûts musicaux éclectiques me surprennent, mais ce n'est pas vraiment le moment de penser à ce genre de détails.

— Dis-moi... puisque tu sembles être la responsable en charge ce soir, que faisons-nous maintenant ? me lance-t-il d'un ton provocateur.

Hum... Je n'avais pas prédit qu'il réagirait de la sorte et j'en reste interdite un moment. Une expression séduisante et arrogante orne son visage et la seule fossette qui s'est creusée ajoute à son charme irrésistible. L'air aguicheur qu'il dégage est une invitation à laquelle il me laisse le choix de succomber ou non. J'aimerais lutter ou au moins faire preuve de plus de retenue, mais il m'est tout bonnement impossible de rester de marbre en sa présence. Toutes mes bonnes résolutions volent en éclats lorsque je suis près de lui. Il attend patiemment ma réponse, remontant ses manches avec un geste lent et sensuel, comme s'il s'apprêtait à réaliser une opération ardue. Une idée aussi saugrenue que lumineuse me frappe tout d'un coup et je retire ma veste avec assurance, nouant autant que possible mon chemisier sur mon ventre.

— Et maintenant, nous dansons.

Je récupère mon téléphone et je déambule avec grâce vers sa station d'accueil pour changer la musique. Je peux sentir son regard brûlant sur moi, mais je ne cède pas à la tentation de me retourner. Au lieu de cela, je laisse mes hanches se balancer de façon sensuelle au rythme de la musique. Soudain, sa main chaude se pose sur ma taille, éveillant en moi des sensations intenses. Je lui fais enfin face et nos regards se verrouillent. La lueur de désir que je lis dans ses yeux m'envoûte. Je me laisse emporter par le moment, abandonnant toute retenue. Nos corps se rapprochent, nos souffles se mêlent, nos mouvements deviennent audacieux et nos caresses plus intimes. Ses mains glissent le long de mon dos, provoquant des frissons sur ma peau. Sa bouche effleure mon oreille, susurrant des mots à peine audibles qui embrasent mon imagination. Je m'abandonne à son toucher expert. La tension entre nous atteint son paroxysme. Nos lèvres se rejoignent en un baiser enflammé, empreint de désir et de sensualité. C'est un mélange électrisant de douceur et de passion. Nous nous abandonnons pleinement à cet instant, laissant nos désirs les plus profonds s'exprimer. Nos mains explorent avidement tandis que nos souffles se mêlent dans un rythme effréné. La musique continue de jouer, créant une bande-son enivrante à notre étreinte. Nos corps se fondent l'un dans l'autre, ne faisant plus qu'un et chaque sensation semble décuplée.

La musique change en fond sonore, mais je suis entièrement concentré sur lui. Ses yeux ténébreux m'envoûtent et font de moi leur captive. Il glisse une main dans mes cheveux et y emmêle ses doigts. Cette sensation me grise plus que de raison. J'avance à mon tour les miennes avec plus de confiance que la dernière fois pour défaire les boutons de sa chemise et les laisse partir à la découverte de ses larges épaules. Il m'attire à lui, sa bouche cherchant la mienne avec une ferveur presque désespérée. Nos lèvres se scellent dans un baiser passionné et tout mon corps se délecte du plaisir à venir. Il quitte mes lèvres et dépose de petits baisers plus doux que de la soie sur mes clavicules. Je retiens mon souffle alors qu'il bataille avec le bouton de mon jean quelques secondes avant que celui-ci ne cède aussi facilement et lamentablement que moi. J'ose retirer sa ceinture, car une partie de moi aime fliter avec le danger lorsqu'il s'agit de lui. Cette passion qui nous emporte m'excite et me trouble.

— Angelina, me met-il en garde.

Ma docilité n'est pas mon fort, j'ignore donc sa supplique et je commence une caresse enfiévrée. Sa respiration saccadée et indomptable me confirme que je suis sur la bonne voie. Le voir ainsi sous mon emprise est exaltant, mais je n'ai pas le loisir de profiter du spectacle car il attrape mon poignet et le serre si fort que je lâche prise instantanément.

— Non, Angelina ! tonne-t-il.

Il sort de sa poche un préservatif et je me demande quand il a trouvé le temps de le placer là.

— Je ne serai plus pris au dépourvu avec toi, s'amuse-t-il.

Il coince l'emballage entre ses dents et me libère de tout ce qui entrave sa progression. Une sensation étrange m'envahit. J'ai l'impression qu'il me connaît de la tête aux pieds, qu'il me déchiffre entièrement sans recourir à aucun manuel. D'un geste de la tête, il me fait comprendre ses intentions sans même avoir à les énoncer. Je déchire l'emballage avec soin et lorsqu'il le récupère en me glissant un baiser fugace au passage, j'entraperçois tant de promesses que je déglutis péniblement. Mon désir de sentir son corps contre le mien est ardent. Il saisit mes hanches et me soulève sans effort. Sans réfléchir, je croise mes jambes derrière lui, attendant la suite avec hâte. Mes gestes doivent trahir mon impatience, car il s'arrête avec un sourire espiègle aux bords des lèvres. Je suis en feu, complètement sous son emprise.

— Où sont donc passées tes bonnes manières Angelina ? Et le « s'il te plaît » ? demande-t-il taquin.

— Tu peux rêver, je susurre dans son oreille.

— Pas de s'il te plaît alors, conclut-il.

Son corps m'enveloppe entièrement et je me demande si j'arriverai un jour à oublier ce sentiment de bien-être intense. Le regard fixé sur le mien, il me pénètre lentement, faisant naître en moi des sensations explosives. La mélodie que forment ses grognements est si électrisante que je perds pied. La sincérité de ses gestes voluptueux me transporte dans des contrées lointaines et je me retrouve très vite au bord d'un précipice sans fond. Chaque caresse, chaque baiser, chaque contact nous rapproche de l'extase. Monsieur bleu acier est focalisé sur sa mission et nous emmène toujours plus haut. Les sensations sont indescriptibles et dépassent toutes mes attentes. Je n'arrive presque plus à respirer correctement alors j'enfonce mes ongles dans sa peau.

— Aïe... doucement, geint-il.

Un sourire fend son visage de part en part et moi qui croyais déjà être sous son emprise totale, je me rends compte qu'il est possible d'être bien plus prisonnière encore. Je balaie cette réflexion de mon esprit. Les prises de conscience devront attendre, car mon ventre se tord littéralement de plaisir et bientôt des milliers d'étoiles dansent devant mes yeux.

— Regarde-moi, me gronde-t-il gentiment.

Je me soumets à sa demande avec diligence et son expression enfiévrée m'assène un dernier coup de poignard. Mon corps s'abandonne entièrement contre le sien et je suis submergée par une multitude de sensations. Les mots me manquent pour décrire l'intensité du moment présent. Il me rejoint dans cette tornade de plaisir et j'ai le sentiment étrange que nous ne formons plus qu'un à l'instant présent. Monsieur bleu acier demeure immobile un instant, son front appuyé contre mon cou et il murmure si doucement que je dois tendre l'oreille pour l'entendre.

— C'était assez sympathique pour toi ? sourit-il.

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J'ai encore beaucoup à raconter et j'espère que vous continuerez à me suivre dans cette aventure.

Littérairement votre,
Freeasart 🖤