• CHAPITRE CINQUANTE CINQ •

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— A —

Je me précipite à sa suite en l'appelant. Il se fige, les mains profondément enfoncées dans ses poches.

— Quoi ? Tu viens de te souvenir que tu as un examen à passer ? ironise-t-il.

— Je sens une légère pointe d'exaspération.

— Sans rire, répond-il.

Ma petite voix, que j'essaie de tenir en laisse, hurle que j'ai été aveugle en ne voyant pas que je m'attachais gravement à lui depuis le début. Je la fais taire aussitôt. Ce n'est pas le moment de réfléchir à ça, au risque de me dégonfler. Je le fixe avec affront et je commence à déboutonner lentement la chemise que je porte et qui lui appartient. Ses yeux s'animent sur-le-champ et je comprends que nous sommes de nouveau sur la même longueur d'onde.

— Hum, tu sais quoi ? J'aimerais beaucoup connaître la signification du tatouage.

— Ça ne fonctionne pas ainsi, me répond-il impassible.

Je le défie du regard tout en refermant un bouton. Il sort une main de sa poche et passe pensivement ses doigts sur ses lèvres.

— Me fais-tu du chantage ? demande-t-il en souriant d'une façon si lascive que je doute fortement qu'un jour cet homme ait été sage avec une femme

— Hayden... Ma patience a des limites.

— Oh, Madame rend les coups. Très bien, je te propose donc un marché. Je te donne la signification de deux de mes tatouages en échange de celui qui t'intéresse.

Je ferme un autre bouton en balançant doucement ma tête de droite à gauche.

— Tous ceux du bras droit.

— Trois ! contre-attaque-t-il.

— Je suis dure en affaire et tu devrais le savoir, je proclame en refermant un nouveau bouton.

Il s'approche de moi en un battement de cil et attrape mon poignet qu'il bloque dans sa poigne de fer.

— Je t'ai déjà prévenu de ne jamais sous-estimer tes adversaires, Angelina, murmure-t-il.

Il me soulève rapidement du sol et un petit cri aigu s'échappe de ma bouche. Lorsqu'il me repose un instant plus tard dans sa bibliothèque et qu'il referme la porte d'un coup de pied derrière nous, je réalise amèrement que j'ai perdu. Je n'ai même pas tenu plus de deux minutes.

— À nous deux, lâche-t-il d'une voix rauque, défaisant ses propres boutons de chemise avec une lenteur considérable avant de l'extirper de son pantalon et de la jeter à terre.

— Attends ! je lance en reculant au fond de la pièce. Je te propose un marché à mon tour.

— Ah oui ? Lequel  ? demande-t-il malicieusement.

— Aucune idée, mais je sens que cela va venir !

Il s'approche de quelques pas en éclatant de rire, visiblement satisfait de l'effet qu'il a sur moi. Comment pourrais-je lui résister ? Sa silhouette athlétique donne envie d'être cajolée dans tous les sens et ses yeux ténébreux débordent littéralement de passion. Sa langue taquine avec tant de provocation ses lèvres que même une religieuse se serait jetée docilement à ses pieds le suppliant de la prendre sauvagement sur le premier mur venu. Calmos!

— Je t'ai mise en garde sur le fait de ne pas commencer des choses que tu ne pouvais pas finir. À croire que tu n'écoutes jamais les conseils que je te donne.

Je déglutis avec difficulté. Sa phrase sonne comme une douce menace pleine de nouvelles promesses. Je me reboutonne rapidement de façon fébrile sous son regard rieur.

BALLERINAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant