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Sora avait certainement perdu connaissance et que ce soit en minutes ou en heures n'avait pas d'importance mais le soleil se levait et la brume hivernal c'était répandu partout dans le village. Le restaurant de Renata brûlait encore partiellement et le corps d'Emett jonchait toujours le bitume à ses côtés. Cette immobilité mortuaire glaça le sang de l'oméga qui fixa à jamais dans sa mémoire le visage remplit de tristesse du guerrier.

Le blessé se releva lentement en se dirigeant vers le centre du bourg, la douleur cuisante entre ses cuisses et sa tête qui résonnait en pulsation à chacun de ses pas lui rappelèrent l'urgence de la situation. Après une éternité à ramper dans cet état pitoyable, il arriva enfin à ce qu'il restait du Convent des Wiccans. La bâtisse était elle-même en ruine et une partie du garage avait prit feu bien qu'il tenait encore en partie debout.

Il s'introduisit dans la partie résidence et laissa les bureaux de côté pour entreprendre des fouilles méticuleuses de chaque chambres pour finir par tomber sur ce qu'il recherchait désespérément.

C'était le dortoir de cette femme, celle qui était accro au sport avec des bras aussi larges que des cuisses. Elle était également une Elémentalienne mais si l'on pouvait comparer les capacités à des niveaux, Emett était de niveau quatre et cette femme, à peine de deux. Bien que cela n'avait plus d'importance en cette heure, ce qui intéressait Sora c'était ses facultés liées à la Terre.

Les Wiccans qui maîtrisait les Éléments avaient tous une spécialité et il était de notoriété public que les dons liés à la Mère Terre étaient souvent associés à la médecine.

Il fit sauter le coffre qu'il trouva sur une armoire à l'aide d'une clef magique tiré de son sac qu'il s'empressa de camoufler dans sa fameuse boite métallique, puis trouva avec soulagement son bonheur.

La pièce était attenante à une salle de bain et c'est le pas lourd qu'il s'y dirigea. Quelques minutes plus tard, il en ressortait nu, de minces filets de sang coulant d'entre ses jambes et de sa tête.

Il appliqua les soins de premières urgences trouvés, les Sortilèges sous leurs formes de papiers rectangulaires furent placés à la vertical à l'intérieur de ses cuisses et un autre sur son crâne qu'il banda rapidement. Pour le reste, il n'y avait que de la crème en stock.

Il s'allongea doucement dans le grand lit en se recouvrant de l'épaisse couverture, le froid s'installait dans la maison presque démolie mais cela n'avait pas d'importance. Plus rien n'avait d'importance désormais.

Sora relâcha toute la pression retenue et ses larmes inondèrent les draps. Personne ne vint le consoler et il n'y eu pas de douce caresse dans son dos pour lui dire que tout irait bien.

Il était seul.



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Au matin, l'oméga se releva avec difficulté, sa tête le faisait souffrir et son corps était aussi raide qu'une planche. Il s'habilla avec ce qu'il avait mis dans son sac, bandant d'une couche supplémentaire ses cuisses, puis fit un rapide tour de la maison en prenant au passage tout ce qu'il lui paraissait utile.

Le garage était en partie démolie, le vent s'y engouffrait en balayant les odeurs de caoutchouc et d'essence. Sora se saisit d'une pelle et son sac sur l'épaule, se dirigea vers la maison de Renata.


Le sol avait commencé à geler mais l'oméga n'abandonna pas et creusa plus profondément encore. Il enterra en premier lieu Emett et réalisa une rapide prière en déposant sur l'amas de terre un bouquet de fleurs sauvage qui avaient survécu par miracle.

OuroborosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant