Ouroboros

21

C'est un très bel endroit pour mourir, pensa Sora, le désert s'étendait à perte de vue en jaunissant les paysages. Allongé sur le sol recouvert de terre ocre, il observait avec calme le soleil se coucher juste derrière cette montagne. Elle était artificielle bien sur, certainement causé par une bombe ou un Sort mais cela ne changeait rien à la beauté de cette vue.

Il respirait calmement tout en jouant du bout des doigts avec le sable chaud, son corps s'engourdissait lentement, ses jambes étaient soudainement devenu paresseuses. Le reste suivrait bientôt.

Il n'avait pas peur, ce sentiment concernant sa mort l'avait quitté dix ans auparavant. Il avait déjà vécu l'enfer alors ce calme couché de soleil et cette douce terre chaude était pour lui sa propre vision du paradis.

Il était née sur des terres glacées entourées de cruauté mais bien que Sora était un oméga qui aimait la chaleur, la forêt lui manquait. Ce froid matinal qui gelait vos poumons au réveil, cette odeur de terre et de pins, de champignons, d'humidité, le son du vent dans les branches, les rongeurs au printemps et la cueillette des châtaignes.

Si je devais ressusciter, pensa t'il alors, ce serait en renard, vivre dans une forêt est si apaisant.

C'était dur à admettre mais il avait fait de la merde. Cette vie ne l'avait pas épargné et comme tout un chacun il avait des regrets, ceux d'une vie trop brève. Une vie courte mais pas dénué de sens. Son sasser d'os. Son chemin de croix.

Mais même s'il avait la sensation d'avoir fait son maximum, il ne se voila pas la face sur ce qui l'attendait une fois son cœur éteint. Il ne trouverai pas la Grande Déesse dans les Cieux, mais les Démons de l'Enfer eux l'attendaient certainement de pieds fermes.

Il avait échoué.

Enfin, échoué en partie seulement mais il c'était laissé aller à ce bonheur qu'avait été sa vie de ces derniers mois et avait délibérément choisit de remettre à plus tard certaines actions qu'il regrettait amèrement.

S'il avait refusé de rester auprès de Renata par exemple, elle serait toujours en vie. Son village s'en porterait bien et les Gardiens continueraient de faire ce qu'ils savaient le mieux faire. Tout ce petit monde vivrait tranquille et apaisé.

Sora en pleura de colère, un enfant du malheur c'est tout ce qu'il était. Si il avait été plus soumis, plus doux il aurait pu passer inaperçu et vivre pour sa croisade. Mais il avait été égoïste et cupide. Il avait adoré cette pause, cet amour reçu et il avait donné sans arrière pensée, sans crainte, un amour honnête et sincère. Ses larmes de regrets coulaient à gros flots désormais et la terre cupide comme son cœur absorbait tout.

Il déplaça lentement sa main sur son ventre à l'endroit où la Wiccan l'avait touché. Il avait d'abord pensé qu'elle l'avait juste égratigné mais elle avait enfoncé ses griffes dans sa chair et ça lui faisait un mal de chien. Il avait appliqué la fin d'un baume sur la plaie en espérant que cela suffise mais c'était avant de se rendre compte de sa bêtise.

Quand bien même pensa t'il encore, aurait-il sût que son choix aurait été différent concernant le Grand Bêta ? Il avait fallut le soigner, même si ce type était venu sauver Sora avec une idée pas clair derrière la tête, sa partenaire elle, n'avait pas à subir les conséquences d'un trop plein de confiance en sois.

L'égarement de Sora avait masqué ses propres problèmes. La Wiccan l'avait contaminé avec un Sort particulier de Magie Noire, un Sortilège impur qui avait été interdit depuis la Grande Guerre.

Son nom, Forze Vitali Morte, était une condamnation. Une condamnation pour eux deux et ceci avait expliqué pourquoi l'état de cette salope c'était soudainement aggravé.