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Sora patientait devant les grandes portes des Grand Appartements de son Suprême depuis plus de vingt minutes déjà et pourtant, le Garde qui l'avait accompagné ne semblait pas vouloir faire marche arrière.

Il l'avait attrapé à la sortie de l'hôpital de très mauvaise humeur et n'avait pas hésité à le secouer à plusieurs reprises. Comme le brun travaillait dans les sous-sols depuis plusieurs jours il avait quelque peu perdu la notion du temps.

Le Garde Royal ne l'avait pas trouvé dans son service, personne ne l'ayant renseigné, le gars avait donc fait son job en ameutant tout le quartier jusqu'à ce que Hems ne le déniche accompagné de l'infirmière dont l'oméga ne parvenait pas à se rappeler leur rencontre.

Il était le derrière haut perché à se battre avec un carton à ranger tout en haut d'une fichue armoire quand le limier brisa l'un des pieds du miséreux tabouret de colère. La rencontre avec le sol avait été plus que douloureuse mais ce qui le gêna le plus Sora fut le sourire sournois de la femme.

Qui était-elle ? Lui avait-il fait du mal d'une manière ou d'une autre ? Venant de Hems, le comportement n'était pas inexplicable car ces deux là ne s'appréciait pas mais la bêta ? Il n'avait pas l'habitude de ne pas être aimé par les basses castes et cette femme était une Lycan tout ce qu'il y a de plus ordinaire, une Lycan parfaite pour obéir aux ordres.

Et puis sur le retour, il c'était fait tellement sermonner par le limier qu'il en avait encore les oreilles qui sifflaient.


                                                                      *

L'oméga priait tout les Dieux et Déesses connu pour pouvoir rentrer dans sa chambre mais le destin semblait contre lui ce soir. Il tremblait d'angoisse à tel point que ses dents claquaient seules, produisant un inconfortable bruit d'os et c'est à peine s'il parvenait à maîtriser ses paumes sur ses cuisses. C'était une catastrophe, ses émotions instables prenaient le contrôle de son corps dans un ballet lugubre, jetant un voile noir et épais sur ses peurs en ne faisant que nourrir d'avantage sa détresse, la ravitaillant de souvenirs, de douleurs et de larmes, elles formèrent une boule dans sa gorge qui étouffait sa trachée, rendant sa respiration sifflante et laborieuse jusqu'à l'étouffement.

Les portes s'ouvrirent soudainement, glaçant le sang du jeune dans ses veines qui ne fit pas un pas mais c'était sans compter sur son accompagnateur qui, dans un subit excès de colère l'y poussa.

L'oméga avança comme un automate jusqu'au bureau du Grand Suprême, les grandes baies vitrées totalement ouvertes sur les extérieurs laissaient passer le froid polaire qui avait saisi tout le pays.

De petites rigoles de neige c'étaient accumulées sur les seuils mais ne semblaient pas vouloir pénétrer dans la chambre. Comme Sora là comprenait, lui même aurait aimé ne jamais connaître cet endroit.

Les Gardes Royaux n'avaient pas bougé de leurs positions, droits et fières dans leurs missions, ne posant qu'un regard plein de défiance et insensible sur le brun. Leurs épaisses capes les protégeant du froid hivernal leurs apportaient cette sécurité et cette chaleur dont l'oméga avait pourtant tant besoin, lui qui n'était habillé que de haillon se sentait miséreux face à la toute grandeur de ces Mâles.

Le stratagème n'aurait pas dû le toucher. Mais il avait froid. Et peur. Et cet homme face à lui portait une cape en laine épaisse doublée d'une fourrure de loup, même à cette distance et humide de neige, elle semblait douce et chaude et son envie grandit plus encore.

Il baissa la tête, honteux en reconnaissant le Lycan qu'il avait défié du regard il y a peu, avait-il assisté à son dernier avilissement? Était-il présent lorsque le Grand Suprême avait écrasé son visage dans cet oreiller en perforant sa joue, en brisant sa dent, remplissant jusqu'à l'étouffement sa gorge de sang ? Est-ce qu'il avait assisté à son viol alors que son corps était inerte ?

OuroborosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant