Ouroboros

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Le grondement de colère de Call fit trembler les murs à tel point que Sora en ressentit les vibrations jusque dans ses membres et à son grand étonnement aucun garde ne fit irruption dans la pièce.
Ce n'était définitivement pas bon signe pour lui. Mais tant pis, il y avait pire que de mourir de la main du Grand Limier.

La main qui lui saisit la gorge le réveilla de ses réflexions et il regretta de s'être perdu dans ses pensées lorsque son corps frappa brutalement la table. Le visage de Call n'était qu'à quelques centimètres du siens, leurs nez se frôlant tandis que les doigts larges du traqueur se resserraient plus encore sur la gorge du petit brun. De réflexe, Sora enroula le corps épais de son assaillant de ses jambes, rapprochant son bassin au plus près, bien qu'il n'eut aucun espoir de pouvoir se libérer.

_ Qu'est-ce que tu crois faire avec tes p'tites pattes de phasmes ridicule ?

Il n'était peut-être pas puissant mais l'oméga était souple et avait la particularité d'avoir de grandes jambes malgré sa taille modeste. Il resserra sa prise sous les rires moqueurs de Call et donna un violent coup de talon dans le rein de son assaillant. L'autre ne réagit pas mais c'est à la deuxième manœuvre que l'oméga vit apparaître sur le visage du Grand Limier une légère grimace.

La main du Lycan se desserra légèrement pour le plus grand plaisir du brun qui put reprendre son souffle.

_ Tu te rappelle de ce Sort dont je t'ai libéré au Canada ? Il est possible, murmura Sora, que son action soit limité dans le temps. C'est toujours là, caché ici-même, dit le brun en appuyant son talon de nouveau dans le dos. Ça attend son heure. Je n'aurais à prononcer que quelques mots. Pas besoin de plus. Ce que je t'ai fait prendre était un antidote d'urgence mais en vérité le Sortilège à une résilience de plusieurs mois. Tu n'as rien dit à Marius n'est-ce pas ? Tu m'as fait confiance et à lui non. Alors, si tu ne veux pas avoir à sortir de ta queue un vers gros comme mon mollet, lâche-moi.

_ Où alors, dit Call avec un calme impérieux, je t'fais fermer cette grande gueule. Ou mieux, à c'que j'sache, j'ai pas l'interdiction d'l'utiliser. T'y fourrer un truc massif pour te faire taire, ça c'est une idée qui m'plait.

_ T'as que de la gueule, tu seras incapable de la lever pour moi. Je ne peux jamais t'approcher sans que tu paniques et tu oses me menacer avec ta petite queue ridicule que j'ai dû sauver je te rappelle !

_ Ha, pouffa Call, pourtant t'en rêves, dit-il en balançant une pichenette dans l'entrejambe de Sora.

_ Suffit tout les deux, s'interposa Seren. Sora Craynes, représentes-tu un danger pour le Grand Suprême ?

_ Bien sur que non, râla l'oméga qui se redressait maladroitement. Qu'est-ce que ça peux bien faire que j'ai été élevé par une bande de végétarienne ?

_ Cela explique en grande partie ta mentalité, conclu Aaron.

Sora leva les yeux au ciel pour toute réponse.

_ Si vous voulez, bouda l'oméga. Elles m'ont donné une chance et une bonne éducation ! Choses que je n'aurais jamais reçu dans une meute et vous le savez très bien. Vous êtes hypocrite. Si elles ne m'avait pas trouvé dans cette forêt, je serai mort. Je suis un Lycan et d'après nos lois les orphelins sont confiés à la meute, blablabla. C'est de la connerie, regardez-moi ! On me maltraite juste parce que je respire alors j'avais qu'elle autre option ? Être une petite chose misérable et soumise, à dire merci à chaque coup de bâtons ou alors... Je voulais être utile et trouver ma place et c'est ce qu'elles mon permis d'obtenir.

_ Tu as quel âge sur cette photo ? demanda Aaron sans se soucier le moins du monde de ce monologue.

_ Je ne sais pas. Je ne sais plus depuis combien de temps j'étais avec elles. Je... vivais reclus... en dehors du temps. Disons une année. Mais ce meeting était vraiment pacifiste et nous n'avions rien fait de mal. C'était aussi la première fois que je sortais en publique. Les parfums de la ville, des restaurants et tout ces gens, c'était incroyable !