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C'était vraiment stupide de s'être fait attraper si prêt du terminal de bus, pensait Sora. Bon, la petite course poursuite avait eu l'air d'avoir fait deux heureux et il se sentait un peu comme le père noël. Il se repassa la scène plusieurs fois dans la tête et ne comprit pas où il avait merdé. Mais bon, il avait un peu de mal à réfléchir aussi, vu que ça tambourinait comme une caisse à musique là-dedans.
Son visage avait gonflé, se disait-il aussi, surtout le bas de ses joues. Il regarda de travers le Lycan responsable de son état mais ce con tirait la tronche.

_ Je peux avoir un peu d'eau s'il vous plaît ?

Les deux hommes se contentèrent de rester bras croisés à ses côtés, façon gardes du corps.

_ Aller soyez sympa, c'est pas comme si ça allait changer quoi que soit.

Pour autant aucun de ces deux idiots ne répondit.

_ En plus, il faut que je pisse.

_ Fermes-la, marmonna le bœuf.

_ Aller, insista l'oméga. Juste un peu d'eau m'sieur, j'ai rien bu ni manger depuis hier.

Sora fit simplement face au silence des Lycan et dû se résoudre à patienter. Au bout de quelques minutes dans cette ambiance de cimetière, il commençait à se dandiner sur son banc, cherchant la position la plus adaptée à sa situation. Sa vessie lui intimait de se vider et ses bras tordus dans son dos tiraient sur ses côtes déjà malmenées. Il se releva d'un coup sec, faisant tressaillir le gifleur à ses côtés.

_ Il faut que je pisse les gars.

_ Tu fais chier, cria le bœuf.

Il le saisit par le coude, emmenant son prisonnier au bout du couloir en le plaqua devant une porte, lui ôta ses liens et le jeta dans la pièce.

_ Si tu me fais de la merde, j't'arrache ta petite bite et j'te l'a fait bouffer.

_ Elle est pas si petite que ça, rit Sora, toutes mes copines ont adorées.

L'alpha se contenta de grogner en quittant les toilettes. Le jeune se soulagea pour son plus grand plaisir, bu au maximum, s'essuya le visage pour tenter de reprendre une apparence correcte, puis mangea la barre de céréales en miettes qui se trouvait dans la poche arrière de son jeans. Le gros mâle débarqua au moment où il se lavait les mains, le saisissant par les cheveux sans préambule en le traînant à sa suite.

_ Ça va, j'ai rien fait, criait Sora.

_ Fermes là.

Le bœuf le traîna jusqu'au banc et au lieu de l'y rasseoir nos trois protagonistes s'engagèrent dans le bureau de l'Alpha de Toronto.


                                                                            *


_ Tu te fous de qui ? criait Sophia. J'ai fait le boulot, tu dois me payer !

_ Tu l'as juste surveillé et il est venu à moi tout seul. On m'avait prévenu que tu étais sur le déclin mais de là à ce que ce gamin te double de cette manière. C'est risible et pitoyable.

_ Fils de pute, cracha-t-elle.

Henry Mills se contenta de lui sourire.

_ Tu étais si belle dans ta jeunesse. Il y a dix ans, je t'aurais baisé sur mon bureau.

_ Il y a dix ans, je t'aurais estropié d'un revers de la main.

_ C'est pour ça que je t'ai engagé. Je pensais que ton esprit était resté vif mais ce petit oméga t'a coiffé au poteau. Pas de boulot, pas de salaire. Maintenant dégage avant que je t'arrache la trachée.

OuroborosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant