Sora dépendait le linge rapidement avant que la pluie n'arrive en pliant le tout sommairement, le déposant aussi délicatement que possible dans le bac en plastique usé par le temps. Il détestait ça mais n'aimait pas non plus faire la vaisselle ou encore passer l'aspirateur. Cette oméga était un esprit libre qui s'imaginait que les objets pouvaient bien se laver seul. Dans un monde parfait, ils le feraient, riait t'il.
Même s'il parvenait à détendre ses nerfs, il ne pouvait s'empêcher de jeter des petits coups d'œil discret vers la loge occupée par les deux Lycan, pensant que cette histoire de crevaisons était bien étrange.
Il repéra la Wiccan qui faisait une ronde autour du restaurant, juste par précaution, et ne put empêcher son cœur de battre plus fort. Si cette situation était anodine, cette Gardienne ne serait pas là.
Le dîner se fit silencieux, malgré la présence d'Emett comme tout les vendredis soirs, l'ambiance n'était pas à l'amusement.
Sora partit se coucher tôt, laissant aux aînés l'intimité nécessaire, mais pas trop pensa t'il. Hors de question d'entendre des bruits suspects venant de la chambre de Rena. Il rit pour lui seul en rabattant l'épaisse couverture sur son cou, il connaissait parfaitement bien ce défaut, son comportement de dominant, mais même s'il estimait qu'il n'avait pas son mot à dire sur les fréquentations de la Lycan, il n'accepterait pas certaines choses ! Comme entendre ce mec couiner de plaisir par exemple, ça non ! Il le foutrait dehors à coup de pieds dans le derrière.
Sora se rassit brusquement en ouvrant le fin rideau de dentelles, plongeant son regard dans la nuit. La lune serait bientôt haute et l'astre opérait sur les Lycan un pouvoir particulier, une ombre dans leurs cœurs que les enfants apprenaient à maîtriser tout petit, bien que Sora, née avorton, n'avait jamais eu l'occasion de le faire.
Dans la majorité des cas, un nourrisson naissait avec un attribut, un sous-genre, une hiérarchie déclarée. Un alpha, un grand dominant, un bêta et ainsi de suite.
Mais parfois la Déesse était joueuse et il arrivait qu'à la puberté, vers l'age de treize ou quatorze ans un attribut se modifie.
C'est ce qui était malheureusement arrivé à Sora qui était née avorton puis c'était réveillé un matin, le ventre perclus de douleur par ses premières chaleurs. Il n'avait donc jamais appris à contrôler l'animal qui était en lui car les oméga ne mutaient pas, leurs gênes fragiles et instables ne leur permettant pas.
Cependant, une oméga disposait de sa propre particularité nommé Lune, elle était tout simplement la représentation de leur âme Lycan, une ersatz de la grande Déesse en personne.
Pour une oméga de haute lignée aux attraits de dominant on parlait même de Grande Lune. Cette moitié de sois caché au fond de son être apportait à sa détentrice un don unique offert par la Déesse mais pour un avorton comme Sora qui c'était révélé bien trop tard, bien qu'il ait un sous genre de dominant, il n'y avait pas de Lune.
Enfin, ça c'était la version qu'il avait raconté à Jonah lors d'une confidence sur l'oreiller face aux questions de son amant beaucoup trop curieux.
Non, Sora avait quelque chose d'autre, d'unique ainsi qu'une putain de bonne conscience qui l'invitait à ne pas écouter les deux vieux se bécoter dans le salon.
Il fixait le ciel dégagé en faisant le vide dans son esprit lorsque tout à coup, les lumières de la loge s'allumèrent. Un homme sortit sur le porche et même à cette distance, l'oméga pu distinguer le rougeoiement d'une cigarette. Il aurait juré que le fumeur regardait droit dans sa direction.
*
Accrocher, décrocher, remettre le linge, l'oméga avait l'impression de passer son temps à pendre les nappes et les serviettes du restaurant. Renata avait sourit en lui tendant le panier, elle savait ! Mais il avait trouvé tout au fond une sucette ronde parfumé à la cerise.
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Ouroboros
WerewolfTout ce que souhaitait Sora c'était vivre une vie normale et être utile aux autres. C'est pourquoi, une fois le diplôme de Sage Femme en poche, il prévoyait de s'exiler au Canada pour y exercer son métier et pourquoi pas, un jour, de faire le tour d...