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Juliette, la tutrice Wiccan de Sora, lui avait tout appris des pratiques interdites de la Magie. Elle était une pacifiste dans l'âme mais stupide, certainement pas, consciente que la connaissance était un pouvoir et heureuse de partager son savoir lorsqu'elle avait compris à quel point le petit Lycan qu'elle avait recueilli, contre l'avis de ses sœurs, était unique. La quête de Sora s'engageait définitivement cette nuit et puisque les Lycan et les Wiccans étaient toujours en guerre malgré les accords internationaux, il leur donnerait du grain à moudre.

Le Wiccan possédé se releva soudainement, titubant légèrement sur ses pieds au grand dam du Lycan qui n'avait pas l'habitude d'un tel acte et puis ce corps était plus robuste que le siens, plus lourd et plus grand.

Il sortit de la chambre, passant dans le couloir principal en se dirigeant désormais d'un pas plus sûre vers les vestiaires. Il ne c'était même pas retourné, ne souhaitant éprouver aucun regret ni aucun dégoût de lui même à contempler son corps inerte, presque mort. Sora trouva facilement le badge de l'infirmier ainsi que la clef d'un véhicule, c'est donc d'un pas sûre qu'il s'engagea sur le parking en quittant l'hôpital.

Il devait faire vite mais ne pas se faire attraper, n'ayant pas besoin d'une carte pour retrouver le chemin des grandes forges car les mantras gravés dans le bois face aux grands fourneaux agissaient comme une balise. Il lui fallut tout de même plus de deux heures pour y parvenir parce que la conduite n'était décidément pas son fort et au-delà de la fatigue physique que cela avait provoqué, il sentait que le corps de l'infirmier lui pompait toute son énergie.

Ce sale bâtard tente de reprendre le dessus, pensa le brun.

Tant pis, il ferait avec, désormais il était arrivé et sa mission prendrait fin rapidement.

Il trouva étonnant que le lieu ne soit pas gardé mais en y réfléchissant, que pouvait bien attiré sur eux des gardes si ce n'est une attention malvenue ? Actuellement, ce n'était que de la poterie qui cuisait n'est-ce pas ?

Sora sourit pour lui seul, il adorait être sarcastique mais le problème c'est que le Wiccan ne semblait pas apprécier son humour et avait désormais reprit suffisamment de force pour inonder son esprit fantomatique d'insultes et le gars avait une sacrée imagination !

Bref, c'est à pas de loup aussi discret que put l'être l'infirmier possédé qu'il s'approcha au plus prêt possible des hauts fourneaux. Il observa son environnement, cherchant les cruches qu'il avait repéré lors de sa visite précédente et les trouva stockés sous le hall où il avait eu l'occasion de prendre son repas. Le possédé brisa l'une d'entre elles suffisamment pour l'ébrécher et laissa l'huile se repartir sur le sol pavé, l'odeur ne devrait pas attirer trop vite les gamma qui surveillaient certainement le lieu de nuit.

Puis d'un pas agile il se dirigea vers l'immense four sur mesure à moitié enterré dans le sable et dans lequel cuisait lentement la statue du Grand Suprême recouvert de son sarcophage de terre compacte et de sa structure métallique.

La pipelette au service d'Aaron avait raison, le fer contenu dans la glaise qui représentait la moulure du Grand Dirigeant faisait rougeoyer le ciel et par cette nuit d'hiver au temps dégagé, le spectacle valait le détour.

Sora repensa au discours de leur guide et chercha les points d'encrage. C'est donc armé d'une barre métallique qu'il brisa un gond d'un habile coup. Le bruit se répercuta à travers tout l'espace dans un sifflement strident qui résonnait désormais comme celui d'une cocotte minute. Immédiatement, le possédé actionna le briquet trouvé dans la poche de l'infirmier et mit le feu à l'huile habillement renversé sous la tonnelle de bois.

Les Lycan gamma alertés par l'embrasement arrivèrent trop tard car les flammes se rependaient tout autour. Ils cherchèrent dans un premier temps à les contrer avant de se rendre compte que l'infirmier possédé s'attaquait de nouveau au moule en cuisson.

OuroborosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant