Ouroboros

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Sora patientait sagement dans la salle de réunion, mal à l'aise sous les regards insistant de ses nouveaux collègues. Il avait déjà revêtu sa tenue de travail rose et n'avait pas été épargné par quelques commentaires à ce sujet. Le rose allait aux oméga, tout le monde le savait. Son chef de service était en congés mais son premier assistant, un Méta lion blond entre deux âges ne lui avait pas caché son hostilité dés le départ.

L'oméga se doutait bien des difficultés qu'il allait rencontrer et essayait de paraître le plus professionnel possible mais c'était sans compter sur ce qui ornait son visage et son corps. Le lion avait même fait plusieurs remarques déplacées à ce sujet, devant tout ses collègues, lui affirmant qu'il devait porter des caches-tétons car ce n'était pas convenable de laisser apparaître ses anneaux de marquages.

Sora avait acquiescé d'un signe de tête mais n'avait pas répondu. Il avait couvert au matin ses mamelons de deux compresses et d'une large bande qui lui passait sous les aisselles jusqu'aux côtes, il savait donc pertinemment que rien n'était visible.

Les rumeurs c'étaient vite répandus et Sora se doutait que le perceur ne devait pas y être pour grand-chose, il ne restait donc que la Sirène. Quelle belle salope, pensa le jeune, et surtout, quel manque de professionnalisme !

Bref, il n'était pas le bienvenue et on ne le prenait pas au sérieux, à lui de faire donc le nécessaire pour se faire adopter. Ce qui ne se réaliserait pas mais Sora était amoureux de l'espoir.

Il travaillerai sous la tutelle de son équipe au complet, c'était à qui voudrait bien s'occuper de lui ou qui pourrait lui accorder du temps, au choix.

C'est ainsi que la première journée passa durant laquelle le jeune ne fit que remplir les fichiers médicaux des patients. On ne l'autorisa pas à les rencontrer, à prodiguer des soins ou même des toilettes. Il se contenta de rester sagement assis derrière le bureau d'accueil, son badge bien en évidence sur le haut de son épaule.

Oméga – Sora – Sage-femme. Il c'était également retrouvé affublé du brassard rose des oméga et ce fut le retour du collier de cuir. « Pour sa protection » avait dit Call en le regardant droit dans les yeux, mais le jeune homme n'avait pas broncher. Il n'avait pas eu le choix, une combinaison audacieuse de honte et de statut assumé, il était un oméga oui, mais il garderait la tête haute.

Lorsque dix-sept heures sonna, sa collègue lui suggéra qu'il était temps de partir, car, lui rappela t'elle, il n'était qu'à mi-temps. Il salua son responsable qui ne dédaigna pas lui répondre et quitta l'hôpital.

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Ce petit joint fut le bienvenue, pensa Sora. Il c'était tout d'abord arrêté au réfectoire pour se goinfrer et avait fini par venir ici, puisque personne ne lui avait indiqué le contraire.

C'est ainsi qu'une semaine passa. Il n'avait toujours pas rencontré son responsable et se sentait mal dans son service. Ses collègues chuchotaient à son passage, sous-entendaient que les fichiers patients étaient mal renseignés, ils allèrent même jusqu'à soupçonner la disparition de prescriptions. C'est le moment où Sora s'emporta et répliqua pour la première fois en huit jours. Qu'ils osent se plaindre, cela ne posait pas de problème, il y avait des caméras de sécurité partout. Il gagna une journée de tranquillité mais les intimidations reprirent dés le lendemain. Il avait travaillé dix jours d'affilés sans coupure. Comme ses journées ne faisait que six heures, le rythme de travail ne lui avait pas parut soutenue et il comprenait à quel point son implication devait se ressentir. Ce n'était pas une chose voulut non plus mais plusieurs membres du personnel c'étaient fait porter pâle, Sora pensa qu'on lui accorderait alors une chance mais ce ne fut pas le cas. C'est pourquoi, ce petit joint de fin de journée était toujours opportun, tout comme cette part de gâteau au chocolat.