Chapitre 32

165 12 7
                                    

J'étais prise par surprise, mais je fermais les yeux et me fondis dans le baiser. Mes bras s'élevèrent et s'enroulèrent autour de son cou tandis que les siens m'attrapaient par la taille, me tenant plus près de lui que jamais.

Nous nous écartâmes enfin, mais en restant dans les bras l'un de l'autre. Il posa son front contre le mien et j'ouvris enfin les yeux, le fixant dans les siens, voulant savourer chaque moment.

Mais comme si je retrouvais soudainement mes esprits, je m'écartais de lui, la tristesse envahissant mon visage.

« Qu'est-ce qu'il y a? » demanda-t-il d'un ton hésitant.

« Je ne veux pas être égoïste avec toi, Fred, » commençai-je, me mordant la lèvre. « Je ne sais pas quand je vais repartir. Mais si nous nous lançons là dedans... il va y avoir une fin, tôt ou tard; que nous le voulions ou non. »

« Alors, nous ferions mieux de profiter pleinement de chaque moment, tu ne pense pas? » sourit-il avec un haussement d'épaules.

« Je ne veux pas te briser le cœur, Fred, » murmurai-je.

« Et bien, ce n'est pas vraiment de ton ressort, n'est-ce pas? » Il s'écarta légèrement, se penchant pour déposer un rapide baiser sur mes lèvres.

« À suivre? » lui souriais-je, et il acquiesça.

Sur ce, nos mains se joignirent parfaitement et nous retournâmes vers la maison en silence.

« Je ferais mieux de remercier George de ne pas avoir apporté la boîte comme il était censé le faire, hein? » plaisanta Fred, et nous éclatâmes de rire avant de nous souhaiter bonne nuit.


*****


Je ne parvenais pas à m'endormir, cette nuit là, et je fixais le plafond avec un sourire, sentant toujours le fantôme de son baiser sur mes lèvres.

Le lendemain matin, je fus réveillée par Ginny qui me secouait, mais je souriais simplement et, presque automatiquement, je la pris dans mes bras.

« Woaw, doucement, » sourit-elle, et je m'écartais, souriant toujours d'un air idiot. « Qu'est-ce qui t'arrive? »

« Je ne sais pas, » dis-je avec un haussement d'épaules. Je sortis du lit et m'étirais joyeusement. »

« Et bien, quelqu'un a bien dormi cette nuit, » gloussa-t-elle.

« Je ne pense pas avoir dormi plus d'une heure, » dis-je, m'approchant de son miroir pour constater à quel point j'avais l'air désordonnée.

« Maman a dit que le petit déjeuner était prêt, » dit-elle, ouvrant la porte de sa chambre. « Descends quand tu aura réalisé que tu es revenue dans la réalité. »

Sur ce, elle me laissa seule et referma la porte.

Elle avait raison. C'était réel. Et c'était la meilleure réalité dont je puisse rêver.

Changeant de vêtements après une douche rapide, je descendis dans la cuisine. Mais mon sourire idiot revint quand je repérais Fred.

Tout le monde était présent, à part Percy et Mr Weasley, qui avaient apparement dû retourner au Ministère tôt.

« Nous allons manger dehors, » dit Mrs Weasley, sortant des cookies fraîchement cuits du four à l'aide de sa baguette.

« Fred, George, allez installer les tables dehors, s'il vous plaît, » dit Mrs Weasley. « Les filles, prenez les assiettes, s'il vous plaît, » ajouta-t-elle. « Et Ron, va chercher Bill; il va dormir jusqu'à minuit si on ne le réveille pas. »

Nous quittâmes tous la cuisine, et Ginny et moi sortîmes dans la cour en portant les assiettes. Fred et George installaient magiquement les tables et bientôt, le reste des Weasley arriva, et nous nous assîmes tous.

Chaque fois que Fred et moi levions les yeux et que nos regards se croisaient, nous souriions bêtement et détournions le regard, nous attirant des coups d'œils étranges de George. Mais il décida de ne pas poser de questions pendant le petit déjeuner;

« Fred, tu ne peux pas manger que des cookies pour le petit déjeuner, » le réprimanda Mrs Weasley.

« Je te supplie de changer d'avis, » dit Fred, prenant une nouvelle bouchée de son cookie au chocolat.

À ce moment là, je réalisais que c'était exactement la même odeur que je pouvais sentir dans le philtre d'amour.

« Ron, est-ce que tu a envoyé un hibou à Hermione, comme je te l'ai dit? » demanda Mrs Weasley, déposant des œufs brouillées dans toutes les assiettes.

« Oui, » acquiesça Ron, la bouche pleine. « Elle a dit qu'elle serait là dans quelques jours. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi tu ne me laisse pas dire à Harry—»

« Je te l'ai dit, Ronald, » dit fermement Mrs Weasley. « Dumbledore a précisément dit de ne pas encore l'impliquer. »

« Mais il—»

« Fin de la discussion, » dit-elle d'un ton définitif, le réduisant enfin au silence. « Enfin, je ferais bien de vous couper les cheveux à tous, après le petit déjeuner. »

« Non, merci, » dit Bill, qui gardait toujours ses longs cheveux roux en catogan.

« Mais ils sont vraiment longs, mon chéri. Si tu me laissais juste les raccourcir un peu—»

« —Non, Maman. »

Après avoir aidé Mrs Weasley à nettoyer la table du petit déjeuner et la cuisine, elle força les garçons à rester immobile tandis qu'elle leur coupait les cheveux à l'aide de sa baguette. Mais peu importe à quel point elle essayait, Bill s'en fichait.

« Et bien, ça ira, je pense, » dit-elle enfin, lançant un dernier regard à Fred, George et Ron. « Maintenant, allez faire vos devoirs, d'accord? Vous ne voulez pas avoir à les faire le dernier jours, n'est-ce pas? Allez-y! »

« Vous-Savez-Qui est de retour et nous devons toujours faire nos devoirs, » dit Ron d'un ton grincheux alors que Ginny et lui suivaient Mrs Weasley hors de la pièce, vers l'étage.

Depuis la veille au soir, Fred et moi n'avions pas eu la chance de nous retrouver de nouveau seuls. Alors nous étions encore dans la position gênante de nous lancer simplement de rapides regards, sans dire un mot.

George fronça les sourcils, nous regardant d'un œil suspicieux, avant de lancer enfin, d'une voix forte.

« Vous l'avez fait, n'est-ce pas?! »

Moldue - Fred WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant