Moldue - Fred Weasley

Chapitre 61

George et Harry quittèrent le terrain, furieux, et quand Madame Bibine eut éloigné Malefoy, les filles relâchèrent Fred, qui respirait lourdement.

« Désolée, Luna. Mais— je dois y aller, » lui dis-je, et avant d'entendre sa réponse, je quittais les gradins et courut vers le reste de l'équipe, qui marchait amèrement vers la salle commune.

« Que s'est-il passé? » dis-je en atteignant Fred. « Je pensais vous avoir dit de ne rien faire! »

« Tu n'a pas entendu ce que cet abruti disait sur nos parents! » répliqua-t-il. « Tu aurais fait la même chose. »

Je me mordis l'intérieur des joues pour m'empêcher de dire que maintenant, tous les trois allaient être interdit de Quidditch à vie devant Angelina, Alicia et Katie jusqu'à ce que nous ayons atteint la salle commune, où nous fûmes rejoints par Ginny et Hermione.

Nous restâmes en silence, attendant Harry et George, qui arrivèrent enfin après ce qui nous sembla être des heures.

« Qu'est-ce qui s'est passé? » demanda Angelina rapidement, sautant sur ses pieds.

« Elle nous a interdit de Quidditch à vie, » murmura amèrement Harry. « George, moi et Fred. »

« Fred aussi? » dit Hermione, les yeux écarquillés.

« Interdits à vie, » dit Angelina d'une voix caverneuse. « Interdits à vie. Plus d'attrapeur, plus de batteurs... Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire? »

« C'est tellement injuste, » dit Alicia d'un air hébété. « Et Crabbe qui t'a envoyé un Cognard après le coup de sifflet final? On ne lui a pas interdit de jouer, à lui? »

« Non, » dit Ginny d'un air accablé. « Il a simplement eu des lignes à copier. Ça faisait beaucoup rire Montague pendant le dîner. »

« Et interdire Fred alors qu'il n'a rien fait du tout! » s'exclama Alicia avec fureur.

« Ce n'est pas ma faute si je n'ai rien fait, » assura Fred avec une expression redoutable sur le visage. « Si vous ne m'aviez pas retenu, toutes les trois, j'aurais réduit ce petit fumier en charpie. »

Le silence nous envahit de nouveau, tout le monde maudissant Ombrage dans sa tête.

« Je vais me coucher, » dit Angelina en se levant lentement. « On va peut-être s'apercevoir que tout ça n'était qu'un cauchemar... peut-être qu'en me réveillant demain matin, je réaliserai que le match n'a pas encore eu lieu... »

Elle fut bientôt suivie par Alicia et Katie.

Je restais là, regardant Fred et George d'un œil noir, les bras croisés.

« Quoi? » dit George, mais au moment où j'ouvris la bouche, il me coupa la parole. « Et ne dit pas que tu nous l'avais dit! »

« Mais je vous l'avais dit! » rétorquai-je en soufflant. « Écoutez, j'ai brisé ma promesse à Dumbledore en vous avertissant pour Malefoy, et vous êtes quand même allés le frapper. Je vous avais dit de le laisser tranquille! »

« Pourquoi essaye-tu de le protéger? » dit Fred en fronçant les sourcils.

« Quoi?! » m'exclamai-je, réalisant que c'était une erreur de lui avoir dit que j'avais le béguin pour le personnage de Drago auparavant.

« Écoute, » commençai-je en baissant la voix. « Je vous ai avertis parce que je savais qu'elle allait vous interdire de Quidditch et je ne voulais pas que cela arrive, parce que je sais à quel point le Quidditch compte pour vous. Et tu m'accuse d'essayer de le défendre? »

Il y eut une pause tandis que George, Ginny, Hermione et Harry nous regardèrent, jusqu'à ce que le visage de Fred se détende et qu'il m'adresse un regard d'excuse.

« Tu as raison, » soupira-t-il, m'adressant un petit sourire coupable. « Je suis désolé. »

*****

Le mois de Décembre arriva rapidement, apportant avec lui la neige blanche et plus de devoirs pour les cinquième année.

Le lac avait gelé, et la neige recouvrait tout Poudlard.

Les leçons de l'Armée de Dumbledore continuaient, et chaque fois que je me retrouvais seule dans la salle commune de Gryffondor, je m'asseyais près de la fenêtre avec ma fausse baguette et je pratiquais les mouvements et les sortilèges, même si je savais que rien n'allait se passer.

Ce jour là, j'étais assise dans mon coin habituel, en étudiant les Potions, quand Fred m'arracha mon livre des mains.

« Hé! » m'exclamai-je, sautant sur mes pieds. Je vis Fred et George qui me regardaient d'un air malicieux. Je levais les yeux au ciel. « Ugh... quoi, encore? »

« Nous avons décidé que tu avais assez travaillé, » dit George.

« Ah bon? » dis-je en haussant un sourcil vers eux.

« Tu devrais apprécier la vie un peu plus, Lex, » dit Fred. « On s'inquiète pour toi. »

« Vraiment? » pouffais-je.

« Oui, » répondirent-ils en chœur et sur ce, ils marchèrent vers moi et me prirent chacun par un bras, me tirant comme d'habitude.

« Vous ne voudriez pas arrêter de faire ça? » dis-je d'un ton sec.

« Non, » répondirent-il.

« Au moins, vous pourriez me dire où est-ce que vous m'emmenez? »

« Non. »

******

Les jumeaux me relâchèrent enfin quand nous atteignîmes le Lac Noir, où des élèves patinaient sur l'eau gelée.

George sortit sa baguette et la pointa vers ses chaussures qui, un instant plus tard, se transformèrent en patins à glace.

« Allez, Lex, » dit Fred, se tournant vers moi après avoir fait de même avec ses chaussures. « Lève le pied que je puisse lancer le sort sur tes chaussures.

« Oui, mais non, je ne crois pas, » dis-je en secouant la tête, reculant en arrière.

« Pourquoi pas? » dit Fred en haussant un sourcil, s'approchant de moi avec un sourire.

« Je ne sais pas patiner. »

« Tu n'as pas à t'inquiéter, mon cœur, » répondit-il en secouant la main d'un air rassurant. « Je t'aiderai. »

« Non, je vais tomber! Je ne sais pas comment faire! »

« Tu vas apprendre! »

« Mais je n'aime pas ça! »

« Comment pourrais-tu le savoir si tu n'as jamais essayé! »

« Je le sais! »

« Ce que tu peux être têtue! »

« C'est toi qui es têtu! »

« Donne-moi ta jambe! »

« Non! »

George poussa un grognement, levant les yeux au ciel. « Vous ressemblez à un vieux couple marié, je vous jure. »

« Oh, tais-toi, » dis-je avec un sourire. « Je sais que tu le ship, Weasley. Ne le nie pas. »

« Ship? » demanda George, l'air confus. « Qu'est-ce que tu veux dire? »