Chapitre 1

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La gare de King's Cross était aussi bondée que d'habitude, tout le monde courait partout pour ne pas rater son train. Mais ce n'était pas le cas pour ma meilleure amie, Kiara, et moi.

Elle m'avait appelée la nuit dernière, suggérant que nous allions à King's Cross pour le jour des déguisements d'Harry Potter, maintenant que tous les sept livres étaient enfin publiés.

Mais étant donné que ma mère avait du travail et que mon père était en voyage d'affaires, la mère de Kiara avait accepté de nous emmener, même si il était dix heures quinze un samedi matin.

Nous ne pouvions pas conduire nous-même, n'ayant que quatorze ans.

Cela ne voulait pas dire que nous n'avions jamais secrètement essayé de le faire, pourtant. Nul besoin de préciser qu'il n'avait fallu que quelques minutes pour que nous nous retrouvions dans un arbre.

« Vous et vos fantaisies de sorciers bizarres, » dit sa mère en garant la voiture. « Les autres filles de votre âge sortent au cinéma et vont faire du shopping. Mais vous voilà toutes les deux, un samedi matin à onze heures. À quoi ça sert? »

J'hoquetai d'un air dramatique. « Madame, mais nous sommes le premier septembre, bien sûr. Notre train pour Poudlard va partir dans à peu près une demie heure, à exactement onze heures. »

« Nous ne manquerions ça pour rien au monde! » acquiesça Kiara avec un gloussement.

« Oh, pour l'amour de Dieu. Sortez de ma voiture avant que quelqu'un ne me voie avec vous, vos chapeaux pointus et vos fausses baguettes. Et ne pensez pas que je n'ai pas remarqué que ce sont nos baguettes chinoises, » dit-elle avec un visage sévère, essayant de son mieux de ne pas nous sourire.

« Nous n'avons aucune idée de quoi tu parles, » dit Kiara avec un haussement d'épaules, nous faisant toutes rire. Puis nous disons au revoir à sa mère avant de sortir de la voiture avec enthousiasme.

Kiara avait son appareil photo autour du cou et nous prenions des photos de la gare à chaque pas que nous faisions, prenant la pose avec nos fausses baguettes en l'air, comme si nous lancions des sorts.

« J'attends toujours ma lettre de Poudlard, » ai-je dit d'un ton taquin alors que nous parcourions la gare, recevant des regards étranges de la part de quiconque nous observait.

« Oui, nos hiboux ont dû se perdre, c'est sûr, » continua-t-elle en rentrant dans mon jeu.

« C'était probablement Errol, » ai-je dit, et nous avons toutes les deux éclaté de rire.

« Je suis tellement triste que les livres soient finis, par contre, » a-t-elle dit avec un petit froncement de sourcils.

« Oui, mais grâce au Ciel nous avons encore le reste des films à attendre. »

« D'ailleurs, » commença Kiara d'un ton excité. « J'ai lu un nouveau truc sur Harry Potter la nuit dernière. Tu savais que—»

« — Oui, probablement, » ai-je souri.

« Argh, est-ce que tu pourrais me laisser finir ma phrase pour une fois, Lexi? »

« Et bien, c'est parce que je les connais tous! Crotte, je suis presque sûre que si il y avait un quiz sur Harry Potter, j'obtiendrais un meilleur score que J.K. Rowling. »

« Si tu étais dans les livres, tu serais Hermione. » Elle me donna un petit coup de coude.

« Nan, » ai-je dit en secouant la tête avec un sourire. « De tout le monde, je serais Fred ou George. »

« Argh... Fred. Ne me rappelle pas! » Elle se plaqua une main sur le visage avec un grognement, se rappelant de sa mort tragique dans le dernier livre.

« Si tu pouvais sauver une seule personne, qui choisirais-tu de ramener à la vie? » ai-je demandé.

« Probablement Sirius, » dit Kiara après quelques secondes de réflexion. « Je veux dire... Harry venait juste de trouver une famille. »

« Oui, mais et pour Remus et Tonks? Ils venaient d'avoir un fils! Ou Fred... oh, pauvre George. J'ai tellement pleuré à ce passage. Même Dobby méritait une meilleure fin que ça. »

« Et Hedwige! »

« Regulus, aussi! » ai-je dit en soupirant. « Je ne sais pas pourquoi les gens n'arrêtent pas de l'oublier. Il est mort en héros, si tu veux mon avis. Je le ramènerais aussi. »

« Et bien, tu ne peux pas sauver tout le monde. »

« Tu ne peux m'arrêter d'essayer, » ai-je rit avec un haussement d'épaules, mais mon rire s'est rapidement transformé en couinement aussitôt que j'ai repéré les quais neuf et dix. « Regarde! Oh... je pourrais pleurer de joie tout de suite! »

« Quelle joie? » pouffa Kiara. « Nous sommes supposées retourner à l'école dans deux jours. »

« Ne pensons pas à notre école ennuyante pour le moment. Nous sommes supposées partir pour Poudlard dans exactement quinze minutes, » ai-je dit avec un clin d'œil. « Allez, donne moi ton appareil photo. Je vais te prendre en photo sur le quai. »

Et Kiara me le tendit, se positionnant à côté du mur, sa fausse baguette en l'air tandis que je la prenais en photo.

Bientôt, ce fut mon tour, et je fis de même. Mais une idée apparut dans la tête de Kiara et elle dit: « Hé, pourquoi ne faisons-nous pas une vidéo? Tu peux faire semblant de courir dans le mur et faire comme dans Harry Potter et la Chambre des Secrets. Tu sais? Quand ils ne peuvent pas passer la barrière? »

« Oui, ce serait hilarant de recréer cette scène, » ai-je rit, ne disant jamais non à des idées idiotes.

« Fais attention de ne pas heurter le mur, par contre, » dit-elle avec un sourire. « Ta mère nous tuerait toutes les deux si tu te brisais le cou et mourrais. »

« Merci pour la conversation, ma vieille, » ai-je dit avec un sourire en secouant la tête, en m'écartant de quelques mètres du mur. « Quand tu veux. »

« Très bien, » dit Kiara, se préparant à filmer. « Trois, deux, un... et PARTEZ! »

Je commençais à courir vers le mur. Je fermais les yeux, prête à le heurter, mais en m'assurant de ne pas le faire trop fort pour ne pas me blesser.

Mes yeux étaient fermés. D'une seconde à l'autre maintenant, ai-je pensée pour moi-même alors que je continuais à courir. Mais je courais depuis plus longtemps qu'il n'y était supposé y avoir supposé y avoir de distance entre le mur et moi.

Confuse, j'essayais d'ouvrir les yeux pour voir ce qui se passait et j'ai heurté quelque chose, et nous sommes tombés tous les deux.

Ce n'était manifestement pas le mur.

C'était quelqu'un.

« Regarde où tu va, sale petite garce! » dit une voix masculine, aussi rude que possible.

Pourquoi est-ce qu'elle me parait aussi familière? ai-je pensé, toujours trop étourdie pour ouvrir les yeux.

Mais alors, une chose encore plus étrange s'est produite.

J'ai entendu le bruit du sifflement d'un train, et quand j'ai enfin levé les yeux, j'ai vu le panneau au dessus de moi qui disait:

Poudlard Express, 11 heures

Moldue - Fred WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant