Chapitre 28

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Je continuais de fixer le Magicobus devant moi, m'attendant à ce qu'il disparaisse hors de ma vue à tout moment. Mais il ne le fit pas.

« T-tu es sûre que tu peux le voir, ma chérie? » demanda nerveusement Mrs Weasley.

« Oui, » murmurai-je.

« Mais tu es une—»

« —Je sais. »

« Et vous n'êtes pas supposés pouvoir voir—»

« —Je sais. »

Il y eut un long moment de silence tandis que Fred, George, Ron et Ginny montèrent dans le bus, et un jeune homme — que je supposais être Stan Rocade — les aidaient avec leurs malles.

« Peux-tu — peux-tu me le décrire, s'il te plaît, Lexi? » dit Mrs Weasley, comme si elle n'arrivais toujours à croire que je pouvais le voir.

« Et bien, » commençais-je, déglutissant. « Il est violet et immense, à double impériale. Je peux même voir un chandelier à l'intérieur, par la fenêtre.

« Mais— mais c'est impossible, » murmura Mrs Weasley, pour elle-même. Elle s'approcha de Stan, qui montait la dernière malle à bord.

« Excusez-moi! » appela-t-elle.

« Oui, madame? » répondit Stan, baissant les yeux vers elle.

« Est-ce que— est-ce que les Moldus peuvent voir le bus? » demanda Mrs Weasley d'une voix nerveuse.

« Les Moldus? » répéta Stan, et il pouffa. « Les Moldus ne voient rien du tou, n'est-ce pas, Ernie? » lança-t-il au conducteur.

« Je veux dire... les règles n'ont pas changé, par exemple? Peut-être qu'il n'y a plus de magie qui le protège? »

« Non, ça marche comme d'habitude, » dit Stan avec un haussement d'épaules. « Pourquoi demandez-vous? »

Mrs Weasley secoua la tête et se tourna vers moi. « Peut-être que Dumbledore a une explication pour tout ça. Nous lui demanderons plus tard. Aucune raison de s'inquiéter, » me dit-elle à voix basse.

Mais elle ne paraissait pas le penser alors qu'elle m'accompagnait à l'intérieur du bus. Nous étions toutes les deux confuses, tout comme les autres enfants Weasley qui avaient observé la scène.

« Loutry Sainte Chaspoule, dans le Devon, s'il vous plaît, » dit Mrs Weasley à Stan, le payant avant de nous rejoindre.

« Pourquoi as-tu demandé ça, Maman? » demanda Ron avec un haussement de sourcils alors que nous montions à l'étage. « Tu sais que les Moldus ne peuvent pas le voir! »

Comme si il venait tout juste de réaliser ce qui se passait, Fred me lança un regard interrogateur, comme si il se demandait comment j'avais fait pour monter dans le bus. Mais je haussais simplement les épaules, mettant un terme à ce moment étrange.

Nous devions nous accrocher à tout ce qui était à notre portée qui pouvait nous empêcher de tomber alors que le bus se mettait en marche, à une vitesse incroyable.

Il ne fallut pas très longtemps avant que nous arrivâmes à notre destination. Le Magicobus violet s'arrêta devant une route qui était la plus proche du Terrier.

Attrapant nos malles, nous nous dirigeâmes vers la maison, voyant des champs verts à perte de vue.

Et enfin, dans le lointain, je repérais la maison des Weasley. Un sourire se forma sur mes lèvres alors que je l'observais. Elle était exactement comme décrite dans les livres.

Elle avait l'air d'avoir été, il y a longtemps, une porcherie de pierre, mais des chambres supplémentaires avaient été ajoutées çà et là jusqu'à ce que la maison soit haute de plusieurs étages, et tellement penchée qu'elle semblait ne tenir que par magie.

« J'adore cet endroit, » murmurai-je pour moi-même alors que nous atteignions le jardin, rempli de gnomes et de poulets.

« Bienvenue dans notre humble demeure! » dit George d'un ton dramatique alors que nous entrions dans ce qui semblait être la maison la plus confortable qui puisse exister.

« Ne laisse pas ta malle ici, Ron. Monte-la dans ta chambre. Dépêche toi! » lança Mrs Weasley à Ron, qui se servait une part du gâteau qui se trouvait sur la table. « Et pose ça! Nous allons bientôt dîner. »

Je regardais autour de moi d'un air embarrassé, attendant que Mrs Weasley me dise où j'allais dormir. Mais voyant qu'elle ne disait rien et qu'elle était aller couper des patates avec la magie, je m'éclaircissais la voix pour attirer son attention.

« Euh, excusez-moi, » commençai-je, désignant ma petite valise. « Où puis-je poser ça? »

« Dans notre chambre, bien sûr, » dit Fred avec un sourire.

« Bien essayé, Fred, » dit Mrs Weasley, les mains sur les hanches, avec un air de connivence. « Mais Lexi va dormir avec Ginny. »

Les sourires des jumeaux disparurent mais Ginny eut un petit rire. « Viens, Lexi, » dit-elle, me prenant la main. « Je vais te montrer ma chambre.

« Oh, merci, Ginny, » souris-je, la suivant à l'étage.

Le nombre d'escalier semblait être infini alors que j'essayais de porter mon sac là-haut, même si il n'était pas lourd.

« Comment — arrives-tu à — monter — à ta chambre — à chaque fois? » demandai-je, haletante, quand nous atteignîmes enfin sa chambre.

« Et bien, si tu avais passé quatorze ans à être pourchassée par les farces de Fred et George, tu t'y serais aussi habituée, » dit-elle avec un haussement d'épaules.

Aussitôt qu'elle ouvrit la porte de sa chambre, une odeur de fleurs emplit mes narines. Je gloussais pour moi-même, me souvenant que c'était probablement l'odeur que Harry sentait dans les Philtres d'Amour.

« Tu a une chambre agréable, » dis-je, observant la pièce et déposant mon sac dans un coin.

« Merci, Lexi, » sourit-elle, se laissant tomber sur son lit.

Je m'approchais de sa fenêtre, regardant l'extérieur. Mais quand je repérais Fred et George dans la cour, repoussant les gnomes avec leurs baguettes, je restais à les observer encore un peu.

Mais quand je me retournais, je vis que Ginny était assise sur le bord de son lit, me fixant avec un sourire joueur sur les lèvres.

« Quoi? » demandai-je, m'écartant de la fenêtre.

« Alors, Fred et toi, hein? »

Je m'étranglais presque, la regardant avec horreur alors qu'elle éclatait de rire.

« Q-qu'est-ce que tu veux dire? » dis-je, détournant le regard comme si j'observais les affiches qu'elle avait accrochées sur les murs.

« Oh, allez, Lexi, » pouffa-t-elle. « C'est évident. »

Je déglutissais. « Qu'est-ce qui est évident? »

« Je te jure, vous êtes tous les deux des idiots! » sourit Ginny en roulant des yeux. « Même des trolls y arriveraient plus vite que vous. »

Moldue - Fred WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant