Chapitre 23

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Mais avant que Fred n'ait pu dire quoi que ce soit d'autre, une voix cria derrière nous. « HÉ! Qu'est-ce que vous pensez faire ici?! »

Nous retournant, nous vîmes Hagrid qui s'approchait de nous d'un air furieux. D'un bond, nous nous levâmes et nous mîmes à courir, riant en quittant la forêt vers le château.

« C'était génial! » s'exclama George d'un ton enthousiaste quand nous fumes revenus dans la salle commune, alors que l'horloge sonnait trois heures.

Nous restâmes assis là pendant de longues minutes, parlant de notre soirée et de comment nous avions eu peur, mais ni Fred ni moi n'osâmes mentionner le petit moment que nous avions partagé dans la forêt.

Il était presque quatre heures du matin quand nous décidâmes finalement d'aller nous coucher.

J'avais eu la peur de ma vie, cette nuit là, mais alors que mes yeux commençaient à se fermer, j'avais un sourire sur le visage.


*****


Les semaines passèrent, et les professeurs nous donnaient plus de devoirs que jamais. Les gens commençaient enfin à se montrer suspicieux sur pourquoi je ne faisais aucun travaux pratiques en Sortilèges ou en Métamorphose. Mais McGonagall et Flitwick parvenaient toujours à trouver des excuses pour me venir en aide.

Il m'était bien plus facile de cacher ma nature de Moldue en Astronomie, Botanique, et Soins aux Créatures Magiques, étant donné que ces matières ne requéraient pas de travail avec la baguette magique.

Malgré l'humeur de Rogue, j'appréciais tout particulièrement les potions. Comme j'étais une Gryffondor, par nature, Rogue faisait de son mieux pour se plaindre de mes travaux et trouver des erreurs dedans.

Mais à cause de la rancune qu'il avait toujours pour la farce du Professeur Rogguy, il finissait souvent par se taire, esquisser un sourire mauvais et lancer d'un ton narquois: « J'enlève cinq points à Gryffondor parce que vous pratiquez et étudiez à l'écart du reste de la classe! »

Pendant une semaine entière, la mort de Barty Croupton était le seul sujet de conversation. Chacun y allait de sa théorie sur le sujet, toutes plus invraisemblables les unes que les autres.

Je me forçais à rester silencieuse sans répliquer quand j'entendais quelqu'un suggérer que quelqu'un l'avait assassiné puis avait rapidement transplané hors de Poudlard avant d'avoir été attrapé.

Mais heureusement, alors que nous approchions du mois d'Avril et qu'une nouvelle sortie à Pré-au-Lard était organisée, les murmures sur le meurtre mystérieux semblèrent se taire.

À Pré-au-Lard, nous passâmes la moitié de notre temps dans la boutique de farces et attrapes de Zonko, et une fois que je me fus assurée que Fred et George étaient occupés avec les boules puantes, j'achetais quelques affaires pour l'anniversaire proche des Weasley.

Hermione avait été assez gentille pour échanger ma monnaie Moldue contre quelques Gallions.

« Et si nous allions prendre de la Bièreaubeurre? » suggéra Lee, et nous acquiesçâmes tous, nous dirigeant vers les Trois Balais.

L'endroit était bondé d'élèves de Poudlard, tous occupés à rire et à boire. Nous nous assîmes à une table éloignée, car nous voulions discuter de la nouvelle idée de Fred et George.

« Je vais chercher les boissons, » dis-je, me levant et marchant vers le comptoir.

« Tu ne va pas pouvoir les apporter seule, » dit Fred, se levant à son tour. « Je vais t'aider. »

« Bonjour, qu'est-ce que je peux vous servir? » demanda Madame Rosmerta quand nous l'atteignîmes, nous souriant chaleureusement.

« Quatre Bièreaubeurres, s'il vous plaît, » dit-je, déposant l'argent sur le comptoir.

Madame Rosmerta acquiesça et posa quatre verres devant nous, les remplissant une par une.

Me retrouvant enfin seule avec Fred depuis un mois, j'y vis l'opportunité de parler avec lui de quelque chose qui me préoccupait depuis un bon moment.

« Écoute, Fred, » commençai-je, évitant de croiser son regard. « À propos de cette nuit dans la forêt—»

Mais comme si il m'ignorait volontairement, il saisit deux verres et adressa un signe de tête à Madame Rosmerta.

« Merci. » Puis il revint vers notre table.

C'était bizarre, pensais-je amèrement pour moi-même.


*****


Le matin du premier avril, je retrouvais les jumeaux dans la salle commune, entourés de leurs amis alors qu'ils leur souhaitaient un joyeux anniversaire.

« Qu'est-ce que ça fait d'être enfin majeurs? » dis-je, leurs têtes se tournant dans ma direction.

« Lexi! » sourirent-ils vers moi.

Je m'approchais et les pris tous les deux dans mes bras, m'écartant avec un sourire. « Joyeux anniversaire! »

Puis je sortis deux petites boîtes de la poche de ma robe et les leur tendis.

« Oh, Lexi, tu n'avais pas à faire ça, » dit George, faisant comme si il rougissait.

« Et bien, ouvrez-les, alors, » dis-je. « Je meurs de faim. Je vais descendre dans la Grande Salle pour prendre mon petit déjeuner. Dites-moi plus tard si vous les avez aimé, d'accord? »

Leur adressant un clin d'œil, je me dirigeais vers l'entrée de la salle commune.

Au moment où je passais le trou du portrait, le bruit d'une explosion remplit la pièce et un instant plus tard, deux vois rugirent. « LEXI! »

« Oui... c'est le signal qu'il faut que je mette à courir. »

Je courus jusqu'à la Grande Salle, m'attirant quelques regards étranges. Je m'assis à la table des Gryffondor, me versant un peu de jus d'orange, attendant que le silence se transforme en tempête, d'un moment à l'autre.

Et, bien sûr, quand les jumeaux Weasley entrèrent dans la Grande Salle, des éclats de rire emplirent la pièce.

Leur lançant un regard, je vis Fred et George s'approcher de moi, fronçant les sourcils, leur peau affichant une teinte bleu.

Il m'était presque impossible de retenir mon éclat de rire, mais je parvins à garder un visage impassible quand ils m'atteignirent, croisant les bras.

« Bonjour, les garçons, » leur souris-je d'un air innocent. « Est-ce que vous avez aimé mon cadeau? »

« Tu a commencé un jeu malsain, Hooper, » dit George, plissant les yeux vers moi.

« Oh, pourquoi être aussi violet, Georgie? » Je continuais à sourire.

« Tu veux dire violent? » ricana Fred.

« Non! » souriais-je d'un air malicieux, regardant leur peau bleue foncée et violette.

« C'est fini pour toi, Hooper, » dit sombrement Fred.

« C'est un peu ambitieux, ne pensez-vous pas, Mr Weasley? » Puis je prétendis jeter un regard à la montre que je ne portais pas, et je me levais brusquement. « Oh, mon Dieu. Regardez l'heure! Je ferais mieux d'y aller, ou je vais manquer mon cours imaginaire! »

Et sur ce, sans un regard en arrière, je marchais vers les portes de la Grande Salle.

« Tu va regretter ça, Hooper! » crièrent-ils derrière moi, mais je ne fis que rire, les laissant sans réponse.

Moldue - Fred WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant