Chapitre 40

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Le lendemain, beaucoup de membres de l'Ordre allèrent chercher Harry comme prévu, et le ramenèrent en sécurité.

Nous avions vécu paisiblement au Square Grimmaurd jusque là, mais nous fûmes tous sortis de force de nos zones de confort le lendemain, quand Mrs Weasley nous rassembla tous pour l'aider à nettoyer la maison et nous débarrasser des Doxies, avec l'aide de Ron, Harry, Hermione, Ginny, Fred, George et moi.

« Couvrez vos visages et prenez un spray, » nous dit Mrs Weasley au moment où nous fûmes tous dans le hall, désignant deux bouteilles de liquide noir qui étaient posées sur une petite table. « C'est du Doxycide. Je n'ai jamais vu une telle invasion de ces bestioles. On se demande ce que cet elfe de maison a bien pu faire au cours des dix dernières années. »

Le visage d'Hermione était à moitié caché par une serviette, mais je vis nettement le regard de reproche qu'elle lança à Mrs Weasley.

« Kreattur est très vieux, il n'a sans doute pas pu... »

« Tu serais surprise de voir ce que Kreattur peut faire quand il le veut, » répliqua Sirius, qui venait d'entrer à son tour dans la pièce, chargé d'un sac taché de sang apparemment rempli de rats morts. « Je viens d'aller donner à manger à Buck, » ajouta-t-il en posant le sac dans son fauteuil.

Sur ce, après un dernier regard rapide dans ma direction, Sirius quitta la pièce. Peut-être que j'étais simplement paranoïaque, mais j'avais l'impression qu'il m'évitait depuis le soir où nous avions parlé, par peur, peut-être, que j'aborde à nouveau le sujet.

« Faites bien attention, vous tous, » commença Mrs Weasley. « Les Doxies peuvent mordre et leurs dents sont venimeuses. J'ai un flacon d'antidote, mais j'aimerais mieux que personne n'ait à s'en servir. »

Elle se redressa, alla se poster devant les rideaux et fit signe à tout le monde d'approcher.

« Oh, ça va être super, » grognais-je.

« Tu n'a pas idée, » marmonna sombrement George, me faisant glousser.

« À mon signal, vous commencerez tout de suite à pulvériser, » dit Mrs Weasley. « Ils vont sûrement se précipiter sur nous, mais d'après ce qui est écrit sur les bouteilles, un bon jet de liquide devrait suffire à les paralyser. Quand ils seront immobilisés, jetez-les dans le seau. »

Elle fit un pas prudent pour se mettre hors de portée de la ligne de tir et brandit sa propre bouteille. « Prêts? Allez-y! »

Nous nous exécutâmes et, un par un, les Doxies surgirent de derrière les rideaux poussiéreux avant de s'immobiliser dans l'air.

À ce moment là, Fred en attrapa un d'un geste vif, mais Mrs Weasley l'avait vu.

« Fred, qu'est-ce que tu fais? » demanda sèchement Mrs Weasley. « Arrose-le tout de suite et jette-le! »

« D'acc! » dit-il d'une voix claironnante en envoyant à la créature un jet en pleine tête. Mais dès que Mrs Weasley eut le dos tourné, il le glissa rapidement dans sa poche avec un clin d'œil.

« On veut faire des expériences avec du venin de Doxy pour nos boîtes à Flemme, » expliqua George à Harry à voix basse.

Harry se rapprocha de George, et murmura du coin des lèvres.

« Qu'est-ce que c'est, des Boîtes à Flemme? »

« Un choix de sucreries qui rendent malades, » chuchota George en surveillant d'un œil prudent le dos de Mrs Weasley. « Pas très malade, bien sûr, juste assez pour être dispensé de cours quand on en a envie. Avec Fred, on y a travaillé tout l'été. Chaque friandise comporte deux moitiés de couleur différente. Par exemple, si tu manges la partie orange d'une Pastille de Gerbe, tu te mets à vomir. Dès qu'on t'a envoyé à l'infirmerie, tu avales la partie violette... »

« ... Qui te remet aussitôt d'aplomb. Tu peux alors te livrer à l'activité de ton choix au lieu de passer une heure à t'ennuyer en pure perte. C'est ce qu'on explique dans nos publicités, » murmura Fred, qui s'était glissé hors du champ de vision de Mrs Weasley et ramassait sur le tapis quelques Doxies inanimés qu'il s'empressa de fourrer dans sa poche.

« Mais ce n'est pas encore tout à fait au point, » dit George. « Jusqu'à maintenant, nos cobayes ont eu du mal à s'arrêter de vomir suffisamment longtemps pour avaler la moitié violette de la pastille. »

« Les cobayes? » dit Harry en haussant un sourcil.

« Nous, » dit Fred, et j'eus un ricanement.

« Nous faisons ça à tour de rôle, » dit George.

« George a essayé les Petits Fours Tourndelœil et nous avons expérimenté tous les deux le Nougat Néansang. »

« Maman croyait que nous nous étions battus en duel. »

« N'oublions pas que vous m'avez presque attiré là dedans! » intervins-je, pointant un doigt accusateur vers Fred et George.

Ils sourirent. « Allons, Lexi, » commença George. « Ce n'était qu'un accident. »

« Oui, » acquiesça Fred. « Quel genre de petit ami glisse un peu de Pastille de Gerbe dans la nourriture de sa petite amie adorable? »

« Oh, je ne sais pas. Laisse-moi réfléchir... » Je me frottais le menton, faisant mine d'être pensive. « Oh, c'est vrai! Toi! »

Fred hoqueta d'un air dramatique et fit mine d'être choqué. « Je ne supporterais pas ces lourdes accusations! Je suis un petit ami parfait! »

« Oui, qui essaie de me faire manger des Boîtes à Flemme! »

« C'était un accident! Je le jure sur le pantalon de Merlin! »

« Je ne te croirais même pas si tu le jurais sur les glandes de Merlin! »

« De quoi parlez-vous?! » dit Mrs Weasley en se tournant vers nous, les mains sur les hanches. « Retournez au travail! Allez, nous allons bientôt déjeuner. »

La dédoxysation des rideaux occupa la plus grande partie de la matinée. Il était plus de midi lorsque Mrs Weasley ôta enfin le foulard qui lui protégeait le visage. Elle se laissa tomber dans un fauteuil et se releva aussitôt en poussant un cri de dégoût: elle s'était assise sur le sac de ras morts.

Les rideaux avaient cessé de bourdonner. Ils pendaient, flasques et humides, imbibés par la vaporisation intensive. Des Doxies inertes étaient entassés dans un seau à côté d'un bol rempli de leurs œufs noirs, auxquels Fred et George jetaient des regards de convoitise.

« Nous nous occuperons de ceux-là après le déjeuner, » dit Mrs Weasley en montrant du doigt les armoires vitrées, couvertes de poussière, qui se dressaient de chaque côté de la cheminée.

« Restez ici, » dit-elle d'un ton décidé en prenant le sac de rats morts tandis que le portrait de Mrs Black se remettait à hurler. « Je vais vous apporter des sandwiches. »

« Oh, merci mon dieu! Je suis affamée! » soufflais-je d'une voix forte tandis qu'elle quittait la pièce.

« N'est-ce pas toujours le cas? » me sourit Fred.

« Personne ne peux avoir assez de nourriture, monsieur, » dis-je, souriant fièrement.

Moldue - Fred WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant