Chapitre 65

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Je montais à l'étage et m'enfermais dans la chambre que j'avais l'habitude de partager avec Hermione et Ginny.

Je m'adossais à la tête de lit et serrais mes genoux contre ma poitrine, posant mon front dessus.

C'est ma faute...

Cinq minutes seulement devaient avoir passé, quand j'entendis des bruits de pas s'approcher de la chambre et, quelques instants plus tard, un coup frappé à la porte. Je ne répondis pas, et la personne ouvrit lentement.

« Lexi? » À la voix de Sirius, je levais légèrement les yeux pour le voir passer la tête à l'intérieur, me souriant d'un air triste. « Je peux entrer. »

J'acquiesçais faiblement, essayant d'essuyer mes larmes pour qu'il ne les voie pas.

« Tout va bien, fillette? » demanda-t-il doucement, marchant vers moi.

Je m'attendais à ce qu'il me crie dessus, comme Fred, sachant que je le méritais. Mais quand il me parla si doucement, je fus de nouveau submergée par mes émotions et je recommençais à pleurer de manière incontrôlable.

Je cachais de nouveau mon visage dans mes genoux. Je détestais pleurer devant des gens, et Sirius était la dernière personne que je voulais me voir comme cela.

Mais mes yeux se rouvrirent brusquement quand j'entendis un petit aboiement devant moi.

Je levais la tête, voyant un gros chien noir devant moi, qui courait après sa queue.

J'eus un petit rire en secouant la tête.

Le chien sauta ensuite sur le lit et s'assit à côté de moi, me donnant un léger coup de tête, me faisant rire.

J'enroulais mes bras autour du chien et, l'instant suivant, je sentis Sirius reprendre forme humaine et me rendre mon étreinte.

Quand je m'écartais, mes larmes avaient disparus, mais mes yeux étaient toujours rouges et gonflés. Sirius me sourit tristement.

« N'en veux pas à Fred. Il a peur pour son père. »

« Je ne lui en veux pas, à lui, » dis-je en secouant la tête. « Je m'en veux à moi. »

« À toi? » répéta Sirius en haussant un sourcil. « Pourquoi? »

« Parce que tout ça est de ma faute, » dis-je avec un nouveau reniflement. « J'aurais pu l'arrêter. J'aurais pu sauver Mr Weasley. Je-j'aurais pu sauver Cedric... mais je ne l'ai pas fait. C'est à cause de moi qu'il est mort. »

« Écoute moi, Lexi, » dit-il fermement, le fantôme d'un sourire sur son visage. « À moins que tu aie tenu la baguette de Voldemort pour tuer le garçon, je doute fortement que tu aie eu quoi que ce soit à voir avec sa mort. »

« Mais j'aurais pu l'arrêter, » raisonnais-je. « Et je me sens coupable. »

Sirius soupira en baissant les yeux. « Je sais ce que tu ressens. »

Tandis que je le regardais, je n'eus pas besoin de demander de quoi il parlait. Parce que d'après l'expression de son visage, je savais qu'il pensait à James et Lily.

Ce n'était pas lui qui les avait livrés à Voldemort, mais je savais qu'il s'en voulait pour cela, parce que c'était lui qui avait suggéré Pettigrow comme Gardien du Secret, alors il se sentait tout autant coupable.

« Je sais ce que tu pense, Lexi, » commença-t-il, regardant toujours ailleurs. « Mais parfois, tu ne peux pas sauver tout le monde. Certaines choses doivent se produire, et tu ne peux pas les arrêter. »

À ces mots, j'éclatais de nouveau en sanglots en regardant Sirius, pensant à ce qui allait se passer dans quelques mois.

« Mais ce que tu peux faire, » dit-il, levant enfin les yeux vers moi. « C'est descendre et dire à Fred et aux autres que tu sais ce qui va arriver à leur père. Je sais que tu as dit à Dumbledore qu'il n'allait pas mourir— Phineas me l'a dit. Mais ils ne le savent pas. Et ils méritent la vérité. »

« Mais Dumbledore a dit—»

« Oh, au diable Dumbledore! » sourit Sirius en secouant la tête. « On y va? »

J'acquiesçais faiblement. Il m'aida à me relever, et je le suivis dans les escaliers, vers la cuisine où les Weasley étaient assis autour de la table avec Harry.

« Assieds-toi, Lexi, » me sourit Sirius d'un air rassurant et je m'exécutais, m'installant à côté de Ginny en évitant les regards.

« Très bien, » dit Sirius. « On va tous... on va tous boire quelque chose en attendant. Accio Bièraubeurre! »

Il leva sa baguette, et une demi-douzaine de bouteilles s'envolèrent du garde-manger, glissèrent sur la table et s'arrêtèrent net devant chacun de nous.

Sirius s'assit également, m'adressant un hochement de tête encourageant.

Je poussais un soupir. « Votre père va s'en sortir, » dis-je enfin.

Toutes les têtes se tournèrent vers moi, me regardant avec surprise et soulagement, comme si ils ne pouvaient en croire leurs oreilles.

« Ils l'ont emmenés à Sainte Mangouste, et Mrs Weasley et Bill sont avec lui, » dis-je. « Dans un moment, nous allons recevoir une lettre de votre mère, disant que Mr Weasley est toujours en vie. »

Ils continuèrent à me fixer en silence. Alors je continuais.

« Après quelques heures, Mrs Weasley va arriver pour annoncer qu'il ira bien. Il va rester à l'hôpital jusqu'à après Noël. Nous pourrons lui rendre visite demain. Mais au final, tout ira bien. »

Tout le monde resta silencieux en souriant, sirotant leurs boissons d'un air soulagé.

Mais tandis que les heures passaient, contrairement à ce que j'avais dit, la lettre de Mrs Weasley n'arriva pas.

Je repensais soudainement aux mots de Dumbledore. 'J'espère que tu en assumera les conséquences.'

Je pâlis à cette pensée.

Et si quelque chose de pire arrivait, et que c'était ma faute...?

Moldue - Fred WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant