Jordan se réveilla, il venait de rêver encore de Gabriel. Il n'arrivait pas à arrêter de penser à lui. Il prit son téléphone, une photo de Gabriel tournait, dansant avec quelqu'un, heureusement on ne pouvait pas distinguer Jordan.
SCOOP : Le Premier Ministre se change les idées pendant une soirée salsa avec un inconnu après sa défaite cuisante aux Européennes.
Il appela immédiatement Gabriel, pour être sûr qu'il ne le dénoncerait pas. Il ne répondait pas, mais au bout de la troisième fois, il répondit. "Gabriel ! Ça va, tu es bien rentré ? Excuse-moi encore pour hier, je ne voulais pas te blesser, est-ce qu'on pourrait se revoir pour en reparler ?" dit Jordan, enthousiaste et heureux qu'il décroche. "N'appelez plus ce numéro Monsieur Bardella, où vous allez avoir de gros ennuis.". Ce n'était pas Gabriel. Ce n'était pas la voix de Gabriel. "Qui êtes-vous ? Où est Gabriel ?" disait Jordan, en colère. "Il est en sécurité, ne lui parlez plus s'il vous plaît. Effacez ce numéro de votre téléphone et ne cherchez plus à le recontacter s'il vous plaît." répondait la voix. Jordan voulait encore argumenter mais l'homme avait raccroché. Il essayait de le rappeler mais l'interlocuteur avait bloqué le numéro et tous les réseaux de Jordan. Il était enragé. Une intuition lui disait que Gabriel était en danger, qu'il devait l'aider. Il n'en avait rien à faire de ces menaces et encore moins de l'avis de Marine sur tout ça, il devait aider Gabriel.
Gabriel était effondré, Stéphane venait de briser tout espoir de sortir de cette situation. Il était toxique, possessif et abusif avec lui. En apprenant que Gabriel avait passé la soirée avec un autre homme qui plus est, Bardella, il était entré dans une rage noire. Il s'était mis à hurler sur Gabriel, ne se ménageant pas. Il essayait de se justifier tant bien que mal mais à chaque fois, Stéphane le rabaissait ou alors le manipulait. Et quand cette photo compromettante sortit dans les pires magazines people, Stéphane explosa, perdit son calme et donna un grand coup de poing dans le ventre de Gabriel, le faisant tomber par terre. Il ne l'avait jamais battu auparavant. Et aujourd'hui Gabriel avait affaire à quelque chose de complètement nouveau. Il ne savait pas comment réagir. Il était silencieux, il n'arrivait plus à parler. Il avait besoin de Jordan. Et surtout que Jordan l'aide à se sortir de cette situation où il devenait un homme battu, ce qu'il n'aurait jamais cru auparavant. Stéphane lui avait confisqué son téléphone, il n'avait donc aucun moyen de communiquer à l'extérieur.
Jordan était extrêmement nerveux, il n'avait pas eu de nouvelles de Gabriel depuis cet appel mystérieux. Cependant, Marine essayait d'avoir des nouvelles de Jordan aussi. Elle avait vu la photo et savait que Jordan était avec lui. Elle voulait donc obtenir des explications. Elle sonnait chez lui. Jordan ne s'attendait pas du tout à sa visite, tellement il était préoccupé par Gabriel. Jordan tomba nez-à-nez avec Marine, furieuse, qui entra sans même le saluer avec un journal dans la main. Elle le claqua sur la table à manger "C'est quoi ça ?" dit-elle, enragée, "C'était toi avec lui, n'est-ce pas ? Tu m'as dit que tu allais boucler cette affaire ? Si tu te fous encore une fois de moi...". "C'est bon, on a juste fêté un peu la victoire du RN." mentait-t-il sans oser la regarder. "Et donc tu arrives à lui faire croire que tu veux intégrer son parti tout en fêtant ta victoire !? Décidément tu te fous de moi !" hurlait-t-elle presque. Jordan angoissait, il ne s'était pas rappelé de son scénario, il n'était plus crédible. "Parle, qu'est-ce que vous avez foutu ensemble Jordan" dit-elle sèchement. "Je vous le dis on a passé la soirée ensemble, je... je l'ai défendu pendant que des gamins l'insultaient." répondit-t-il. Marine était exaspérée. "C'est sûr que je ne t'avais même pas encore questionné sur les cicatrices sur ton visage, mais bon, allons-y directement...", elle ne le regardait pas, elle le méprisait, ce n'était pas le Jordan en qui elle avait cru et qu'elle avait porté à cette place aussi haute. "Pourquoi as-tu eu besoin de le défendre Jordan, sérieusement ?" demanda-t-elle. "Je ne sais pas, je ne pouvais pas juste le laisser là se faire insulter et presque tabasser, c'est... cruel."
Marine poussait un soupir lourd de sens. "Et Nolwenn, elle est où ? Elle sait ça ? La petite accolade que tu entretiens avec Attal ?" se moquait-t-elle. "Elle est partie chez une amie et non elle ne connaît pas ma vie professionnelle." répondit-t-il froidement. "Je vais être honnête avec toi Jordan, si tu t'es amouraché avec ce sale homo d'Attal, tu peux dire adieu à tout. Ta place, le parti, ta carrière et ta compagne. Je ne supporterais pas que tu viennes tâcher l'image du RN que je me suis démenée de changer. La première étape, c'est que si je te chope encore une fois avec Attal, je révèle tout à Nolwenn. J'espère que je n'aurai pas à te menacer avec d'autres mesures." Jordan ne disait rien. Il trouvait ça injuste, il n'avait rien fait de mal pour lui, Marine n'avait pas le droit de lui parler de la sorte, mais il s'interdisait de parler ou alors il allait dire des choses qu'il regretterait plus tard. Le regard de Marine changea, il s'adoucit, ce qui étonna Jordan, "Écoute, je comprends : je suis dure avec toi et tu peux voir ça comme des sortes de verrous que je te mets, mais je t'assure que c'est pour ton bien. Je ne laisserai pas Attal ruiner tout le travail d'image qu'on a fait sur toi. Tu comprends ?" lui disait-t-elle comme à un enfant à qui on faisait choisir entre son père et sa mère. Un choix impossible, un choix qui ne devrait pas être. "Je comprends.", répondit-t-il les larmes aux yeux sans la regarder. Il se rendait compte qu'il devait tirer un trait sur Gabriel, sur leur soirées, sur le vrai lui et sur ce que Gabriel lui faisait ressentir, c'est-à-dire de la liberté et surtout de la joie. Avec lui, tout était différent, il baissait sa garde, il avait envie de rester avec lui, d'apprendre à le connaître, de s'intéresser à lui. Sur ces mots Marine quitta l'appartement et Jordan s'effondra, il ressentait le besoin de revoir Gabriel..
Mais il ne pouvait plus. Il devait tirer un trait sur son existence pour toujours. Ne plus jamais essayer de rentrer en contact avec lui, ils ne pourraient s'entrevoir qu'à travers des débats. Où Jordan portait son masque politique, où il arborait la plus grande indifférence auprès d'Attal ou de n'importe qui de ses concurrents. Ce masque qui n'avait rencontré que Attal et non plus Gabriel. Tout lui paraissait évident maintenant qu'il l'avait perdu. Il ressentait plus pour cet homme, que tout ce qu'il avait ressenti dans toute sa vie. Il voulait l'avoir de nouveau dans ses bras. Ca lui paraissait impossible, de devoir oublier tout ce qu'ils avaient vécu, de ne pas avoir envie de construire plus de souvenirs.
Jordan avait des responsabilités à prendre. Il fallait se préparer pour les législatives. Il ouvrait TikTok pour voir ce qui traînait un peu sur lui et il tomba sur une vidéo de Gabriel et lui. C'était un édit d'eux impliquant une relation amoureuse. Jordan était très curieux de voir ce que les gens avaient fait sur lui. Cela lui faisait bizarre, c'était le premier débat pendant la campagne des Européennes. Il comprenait ce que Gabriel voulait dire, on n'aurait pas dit qu'ils étaient vraiment adversaires, on aurait dit des amants. Ou en tout cas deux hommes dans un jeu de séduction. En scrollant encore, il tomba sur des vidéos homophobes de Gabriel, cela l'enrageait. Il ne supportait pas qu'on lui fasse du mal, surtout sur sa sexualité, qu'il n'avait pas choisie et Jordan en avait désormais conscience. Mais il n'arrivait quand même pas à l'appliquer à lui-même, cette tolérance. Il devait retrouver Marine pour discuter des plans d'actions du RN pour établir une campagne efficace. Après tout, ils étaient les favoris.
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Un point partout (Attal x Bardella)
FanfictionA seulement 26 ans, Jordan Bardella est le président du premier parti d'extrême droite français et prédestiné à un grand avenir. Mais il doit sans cesse se confronter à un autre prodige de la politique : le jeune Premier ministre Gabriel Attal, qui...