Un point partout (Attal x Bardella)

LXII. Equipe

Gabriel se dirigeait aux locaux de Némèce pour une réunion d'urgence. Il arriverait juste à temps pour discuter de la création d'un nouveau groupe d'agents qui travailleraient en collaboration. Gabriel n'était pas du tout enthousiaste à cette idée. Il avait toujours préféré travailler seul, n'arrivant pas à faire confiance à qui que ce soit d'autre que lui-même. On l'attendait dans la salle de conférence-sud.

Tout le monde le saluait sur son passage. Il savait qu'il était aimé d'à peu près tous, sauf quelques individus qui pensaient qu'il n'avait pas sa place ici et qu'il était trop faible pour un tel rôle. Gabriel était devenu un des agents principaux de Némèce, ce qui lui avait permis de regagner sa place de député au gouvernement. Sa double-identité s'avérait être un avantage de taille dont l'organisation se réjouissait.

Derrière le mur flouté de la salle, il aperçut trois figures indiscernables, supposément un des sous-chefs et ses deux futurs collègues. Gabriel pressa la poignée de la porte avant de se figer en constatant l'identité de ses nouveaux collaborateurs. Stéphane Séjourné et Gérald Darmanin.

– Enfin Monsieur Attal, nous ne sommes pas en avance, asseyez-vous immédiatement, ordonna le sous-chef en lui désignant une chaise de la main.

Ses battements accélèrent alors qu'il s'asseyait à côté de Stéphane qu'il n'avait pas vu depuis presque un an.

– Si nous sommes réunis ici, c'est pour mettre en place le test de ce nouveau moyen d'approche. Vous allez vous voir attribuer diverses missions que vous devrez accomplir en trio et ce, pendant une période indéterminée, expliqua l'homme calmement.

Gabriel sentit son sang brûler dans ses veines, il ne pouvait pas tolérer une telle situation. Il haïssait Séjourné autant que Darmanin qui avaient tous deux toujours essayé de lui mettre des bâtons dans les roues. Il était hors de question pour lui d'accepter une pareille proposition. Il lui était inconcevable de se dire que ses supérieurs avaient pû même imaginer qu'il serait d'accord de se retrouver dans une telle situation, il le prenait presque pour un manque de respect.

– Je refuse. Enfin, sérieusement je ne peux pas collaborer avec ces deux..., s'interrompit Gabriel lui-même, retenant comme il pouvait la colère qui explosait en lui.

– Ce n'est pas une offre. C'est une mission à remplir, si vous n'êtes pas contents, vous n'avez qu'à partir. Vous savez comment ça marche ici. Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous et dans ce cas-là il vaut mieux vous en allez assez loin pour qu'on ne puisse pas vous retrouver, souffla l'homme d'un ton menaçant.

Il n'avait donc pas le choix. Gabriel se tut en lui lançant un regard noir.

– Je disais donc, Darmanin sera le chef des opérations, vous serez sous sa supervision, vous devrez suivre ses plans, si vous refusez et que la mission est compromise, vous en prendrez entièrement la responsabilité de son échec, reprit-t-il.

– Pourquoi lui ? Qui a décidé ça ?, s'indigna Gabriel tout en le pointant du doigt.

– C'est le plus expérimenté, il est là depuis plus longtemps que vous et surtout depuis plus longtemps que toi Gabriel. On t'a donné la chance de faire tes preuves mais il faudrais véritablement que tu commences à songer à rester à ta place, déclara le chef, d'un ton autoritaire qui fit taire Gabriel.

Leur première mission était de s'infiltrer dans un musée pour récupérer une sculpture et ensuite de se rendre à un point de rendez-vous. La routine. Ils devaient partir bientôt. La nuit tombait sur Paris, leur permettant de se fondre dans l'obscurité. Gabriel ne disait pas un mot dans la voiture qui les amenait au musée.