Un point partout (Attal x Bardella)

XXXVII. Sortie

« Suivis ?? Par qui ? » s'exclama Gabriel, son cœur battant de plus en plus vite. « Il dit qu'il faut suivre ses instructions pour le semer. » expliqua Jordan. « Passe le moi et je suis ce qu'il dit ! » ordonna Gabriel. « Mais il parle italien... » avoua Jordan, désespéré par la situation. Gabriel le regarda un instant, lui faisant comprendre qu'ils allaient maintenant devoir travailler en équipe s'ils ne voulaient pas risquer le pire. Jordan ne saisissait pas bien ce que disait l'homme et donnait des indications contraires à Gabriel, qui conduisait déjà trop dangereusement. « C'est la prochaine sortie. Sors au dernier moment. » indiqua Jordan. Il manqua de peu de rentrer dans un poteau ce qui fit frissonner Jordan, qui essayait de se contenir malgré le peu de confiance qu'il accordait à Gabriel.

« C'est qui ce gars ? » questionna-t-il. « Apparemment, la mission doit être annulée comme on a été suivi. On doit leur transmettre le colis, ce sont des associés de Leonardo et Tommaso. » répondit Jordan, sûr de lui. Gabriel fronça les sourcils, dubitatif, mais n'eut pas le temps d'y réfléchir plus que ça, sa conduite accaparant tout son attention. « Il faut aller jusqu'à un point de rendez-vous. » annonça Jordan tout en lui montrant la route.

Arrivés dans un parking, ils attendirent un moment. « Et si c'était un piège ? » demanda Gabriel, incertain. Jordan n'eut pas le temps de répondre que des hommes tapèrent à leur vitre. Ils se regardèrent avant de descendre de la voiture. Trois hommes étaient en face d'eux. « Qui êtes vous ? » interrogea Gabriel, suspicieux. Jordan serrait fermement contre lui le paquet. « Ce lo dai ? Vous nous le donnez ? » souffla un homme, autoritaire. « Ha chiesto di confermare chi sei. Il a demandé de confirmer qui vous êtes. » ordonna Jordan.

Les trois hommes échangèrent un regard avant de se jeter sur eux. Jordan réussit à asséner un coup. Deux hommes se jetèrent sur lui, l'immobilisant. Il se débattait, sans succès. Il fut plaqué au sol et vit l'homme qui forçait Gabriel à inhaler un mouchoir imbibé  qui lui fit perdre conscience. Il lui arriva la même chose.

Jordan se réveilla seul dans une salle. Il essaya instinctivement de se lever mais ses mains étaient liées à un radiateur, l'empêchant de se défaire. Il se mit à crier le nom de Gabriel. Un homme entra dans la pièce. « Où est mon associé ? » demanda Jordan en italien, les yeux pleins de rage. « Il est en bonne compagnie, ne vous inquiétez pas. » lui répondit-t-il. « Libérez-moi immédiatement. » ordonna Jordan. « Ça dépend. » souffla l'homme d'un ton mesquin en s'accroupissant près de lui, de manière à le regarder droit dans les yeux. « Qu'est-ce que vous voulez ? » questionna Jordan, le visage en feu. « Des informations, de l'argent, tout ce que vous avez. Vous êtes qui ? Qu'est-ce que vous foutez à travailler pour Tommaso ? » interrogea l'homme, d'un ton strict. « Nous avions un deal avec lui, mais il a voulu nous tester. Tommaso n'était pas là. » avoua-t-il. « Où ? » cria l'homme. « Je ne sais pas, on nous a couvert les yeux pour qu'on ne puisse pas savoir où se déroulait l'échange. » mentit-t-il, certain.

L'homme perdit contrôle, incapable de supporter de ne pas avoir de réponses utiles. « Je sais que tu mens, saleté. Peut être que si on te ramène ton petit copain tu auras plus de choses à dire. » menaça-t-il en sortant de la pièce. Il revint quelques secondes plus tard avec deux gardes qui tenait fermement Gabriel, l'empêchant de bouger. Il avait un visage de terreur, conscient depuis le départ du piège dans lequel ils étaient tombés. Jordan était survolté, rempli d'adrénaline qui lui permettait de se tenir en place et de de ne pas succomber à la peur.

« Allora ? Hai altro da dirci? Alors ? Tu as plus de choses à nous dire ? » interrogea l'homme. « No. Non. » répondit Jordan avec défiance. L'homme claqua des doigts et un garde fit une clé de bras à Gabriel, qui poussa un cri de douleur. Le regard de Jordan se brisa un instant, avant de regagner son animosité.