Jordan fut réveillé par une lumière aveuglante. Il ouvrit difficilement les yeux. Il était dans une salle délabrée, simplement allongé sur ce qui semblait être un lit d'hôpital. Chacun de ses membres lui transmettait une douleur paralysante. Il réalisa assez vite qu'il était attaché aux bords en fer du lit. Il tourna lentement la tête. La salle était vide. Un homme en blouse entra.
– Où est Gabriel...?, murmura Jordan comme s'il était la seule chose qui comptait pour lui.
L'homme prit le lit qui visiblement avait des roues pour le transporter en dehors de la salle. La vision de Jordan était rivée sur les plafonds qui défilaient devant lui. Il reconnut ces plaques métalliques austères. Il n'avait pas bougé de ce maudit hangar. Il fut déplacé jusque dans la salle principale où son bourreau l'attendait avec Gabriel, debout à côté de lui, retenu par plusieurs hommes. Il ne put s'empêcher de se précipiter vers Jordan mais les gardes le retinrent fermement.
– Laissez-moi le voir, c'est ce qu'on a convenu, ordonna Gabriel, le regard dur.
Les gardes détachèrent Jordan pour le laisser se relever tandis que Gabriel s'avançait vers lui. Il s'approcha de lui et lui caressa doucement le visage, ravivant ses plaies toujours sensibles.
– Je suis tellement désolé de t'avoir fait tant souffrir mon amour..., chuchota Gabriel de façon à ce que seul Jordan puisse l'entendre.
– Ils ont fini par comprendre que... que tu ne savais rien de plus...? demanda Jordan avec un faible éclat dans les yeux.
Il y eut un court silence avant que Gabriel le prenne dans ses bras.
– Bien sûr, ils ont compris qu'ils se trompaient de cible... On est en sécurité maintenant.
Mais ils n'étaient pas du tout en sécurité. Ils étaient toujours entre les griffes d'un nouveau groupe visiblement ennemi du réseau Némèce. Ils n'avaient aucune idée de ce qu'ils attendaient d'eux, ce qu'ils allaient faire d'eux. Et de s'ils allaient un jour sortir de là.
– Faites sortir Attal, le patron veut parler à Bardella. En privé, les interrompit soudain un garde en rentrant dans la pièce.
Sans leur laisser le temps de se parler plus, les hommes attrapèrent Gabriel qui s'agrippait à Jordan pour ne pas avoir à se séparer de lui et lui firent quitter la salle. Après quelques instants de blanc, la porte de fer s'ouvrit dans un grincement tonitruant avant de claquer bruyamment contre le mur.
– Non mais c'est pas vrai, depuis quand vous agissez sans mes directives !?, s'écria une voix étrangement familière à Jordan.
Il tourna la tête et tomba nez-à-nez avec les yeux noirs de Juan Branco, qui entrait dans la salle avec fureur. Alors c'était lui, Juan Branco, qui les avait traînés dans cet enfer. Jordan sentit un frisson le parcourir en s'imaginant ce qui allait encore lui arriver.
– Bon allez, sortez tous, on aura une discussion sur cet "incident" plus tard. ordonna-t-il d'une voix tremblante de rage, avant d'inspirer profondément pour se ressaisir.
Quelques secondes de silence s'écoulèrent, durant lesquelles Juan parut chercher ses mots. Finalement, il se tourna vers Jordan d'un air désolé.
– J'ai fait au plus vite pour arrêter cette ignominie. Ce n'était absolument pas ce qu'il était censé se passer, surtout envers vous, commença-t-il en s'affalant sur une chaise aux côtés de Jordan.
– Vous êtes monstrueux. Comment avez-vous pu laisser faire ça ? Me parler comme si de rien n'était il y a quelques heures, tout ça pour me faire torturer à la moindre occasion, l'interrompit Jordan, les yeux remplis de haine.
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Un point partout (Attal x Bardella)
FanfictionA seulement 26 ans, Jordan Bardella est le président du premier parti d'extrême droite français et prédestiné à un grand avenir. Mais il doit sans cesse se confronter à un autre prodige de la politique : le jeune Premier ministre Gabriel Attal, qui...