LXXIII. Photos

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A peine quelques minutes après son choix des gardes arrivèrent avec Gabriel qui se précipita dans les bras de Jordan. Ce dernier l'accueillit immédiatement, soulagé de le savoir en vie.

J'ai eu tellement peur qu'ils t'aient..., souffla Gabriel sans arriver à prononcer un mot de plus.

Tout va bien, on est ensemble maintenant, murmura Jordan dans son oreille.

Mais il vit aussitôt Tommaso disparaître dans l'ombre lui jetant un dernier regard semblable à une menace silencieuse et Jordan ne put s'empêcher de serrer plus fort Gabriel. Les deux hommes furent emmenés ensembles dans une voiture où ils ne cessèrent de se tenir la main, jusqu'à la dernière seconde pour être sûrs qu'ils n'essaieraient pas de les séparer.

Le retour à Paris était presque perturbant pour eux, ils allaient enfin pouvoir reprendre leur vie normale. A peine arrivés, le téléphone de Jordan était martelé d'appels incessants de Marine. Il devait se rendre au parti au plus vite, sachant pertinemment le motif de cette rencontre. Gabriel lui jeta un coup d'oeil inquiet se demandant pourquoi une telle urgence émergeait alors qu'ils venaient à peine de rentrer.

Qu'est-ce qu'il se passe ?, demanda Gabriel d'un ton inquiet.

Rien c'est qu'elle attend que je revienne depuis tellement longtemps, des dossiers ont été mis en attente, mentit Jordan sans oser le regarder dans les yeux.

Il était incapable de lui révèler qu'il avait choisi de ruiner leur réputation plutôt que de se séparer de lui.

Gabriel fronça les sourcils dans l'incompréhension mais, voyant l'attitude détachée de Jordan, décida de ne pas poser plus de questions. Au fond de lui, ce dernier était en proie à une angoisse insoutenable. Leurs vies politiques allaient devenir un cauchemar. Tellement de questions restaient en suspens, il était impossible pour eux de tout recommencer comme si de rien était. La mort de Branco allait faire du bruit dans les médias.

Et ce serait pareil pour Gabriel, il était toujours engagé par Némèce et avait échoué à sa mission. Il devait réussir à s'extraire du groupe au plus vite mais il ne semblait y avoir aucune porte de sortie pour qu'il puisse garder son poste. Les deux hommes devaient y réfléchir ensemble pour trouver une solution viable.

Le taxi qui les amenait respectivement s'arrêta d'abord au parti du Rassemblement National puis à Matignon pour que les deux hommes puissent retrouver leurs mentors respectifs. Jordan rentra dans ses locaux la boule au ventre sentant tous les regards peser sur lui. Des murmures inaudibles ainsi que des regards indiscrets accompagnaient chacun de ses pas. Ils savent tout. Jordan essaya de garder la face mais il savait qu'il n'allait pas tarder à céder en revoyant la femme pour laquelle il avait le plus de respect. Jordan entra calmement dans l'office de Marine, habillé impeccablement, parfait comme à son habitude.

Bonjour Marine, souffla-t-il une légère émotion dans la voix de la retrouver après tout ce temps.

Elle le dévisagea, sans rien dire, comme si elle attendait des explications.

Je sais. Mais je n'avais pas le choix, anticipa-t-il.

Marine échappa un léger rire agacé.

Pas le choix ? Pas le choix !? Tu te fous de ma gueule Jordan !?, hurla-t-elle en jetant les photos sur le bureau. Tu sais qu'à cause de toi on est au bord de la crise ? Qu'est-ce qu'on va faire si les gens apprennent ça ? "Oh tiens Jordan Bardella est un pédé" Tu crois que les gens voteront pour toi ? On avait mis un point d'honneur sur le fait que tu sois lisse. Ça ce n'est pas lisse, renchérit-elle en pointant du doigt les images.

Un point partout (Attal x Bardella)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant