Jordan était au volant d'une voiture, roulant à pleine vitesse dans les rues de Paris. Ils devaient rejoindre le musée au plus vite et s'y infiltrer pour récupérer le tableau qui était leur dernière chance d'avoir un levier pour une potentielle négociation. Gabriel était perdu dans ses recherches, comme toujours, calculant les derniers paramètres de leur expédition. Il avait pensé à tout, absolument tout pour qu'il n'y ait pas d'échec. Il ne pouvait pas y en avoir.
Jordan s'arrêta dans la rue adjacente au musée de la Défense, quartier des affaires où des sièges allant de simples assurances jusqu'à plusieurs industries, dont certaines servaient à la protection nationale, trônaient. Gabriel sortit le premier de la voiture. Il récupéra le sac que Léonardo lui avait confié depuis un moment déjà et le mit en bandoulière. Jordan le suivait attentivement. Ils devaient rentrer par une certaine porte de sécurité, isolée de tout qu'ils pourraient ouvrir grâce à la carte d'accès qu'ils avaient récupéré lors du gala où le directeur du musée était présent. Jordan faisait le guet pour vérifier que personne ne pouvait les surprendre pendant que Gabriel fouillait dans son sac pour récupérer la clé d'accès.
Ils savaient qu'il y avait un total de trois gardes dans l'ensemble des galeries, ainsi qu'une multitude de caméras de surveillance. Ils devaient se rendre à l'espace consacré à Lippi sans se faire repérer, ce qui semblait compliqué étant donné qu'il se trouvait à l'opposé de leur entrée. Il était dans une salle similaire à celle où était exposé le deuxième tableau, une pièce unique. Gabriel lui avait expliqué tous les détails du plan et l'avait rentré dans le crâne de Jordan jusqu'à ce qu'il s'en souvienne par cœur. Habillés en nettoyeur pour passer inaperçus, ils s'introduisirent dans le musée.
La première étape était pour Jordan d'aller assommer le gardien dans la salle de surveillance et d'éteindre les caméras pour que personne ne les voit. Il s'était emparé de la carte pour pouvoir accéder facilement à cette salle. Il devait être extrêmement rapide et précis pour que le garde n'ait pas le temps d'appeler la police. Gabriel lui avait précisé le bouton exact sur lequel il devrait appuyer. Jordan retenait son souffle devant la porte. Il savait qu'il devait faire vite mais quelque chose l'empêchait d'agir. Ses propres pensées posaient toujours les mêmes questions. N'allaient-t-ils pas trop loin ? Gabriel arriva derrière lui et lui souffla à l'oreille, le faisant sursauter. "Qu'est-ce que tu attends, on a pas tout notre temps.". Jordan se ressaisit et prit la carte pour entrer le plus vite possible. Le surveillant était de dos. "Vous venez nettoyer aussi mon bureau, vous êtes drôlement attentionnés ce soir..." déclara-t-il en riant sans se retourner. Sans hésiter, Jordan prit une poubelle en métal qui traînait et lui asséna un coup retentissant. L'angoisse emplit son corps, imaginant qu'il aurait pû largement le tuer avec un tel choc.
Il chassa cette pensée de son esprit rapidement pour se diriger vers le tableau de bord où il appuya sur le bouton que Gabriel lui avait recommandé. Les nombreux écrans s'éteignirent subitement, au grand soulagement de Jordan. Gabriel était déjà parti avec un balai pour commencer son infiltration jusqu'à la salle. Jordan le rejoignit et commença à passer la serpillière derrière lui, posant des panneaux pour prévenir les glissades.
Le plan était de sectionner l'endroit en interdisant les gardes de marcher sur le sol mouillé pour ne pas le salir. Gabriel était censé leur demander cela en face. "Vas leur dire, je vais faire du repérage" chuchota-t-il à Jordan, qui se retrouvait une énième fois dans un bourbier créé par Gabriel. Jordan s'approcha des gardes. "Excusez-moi ?" commença-t-il, essayant de masquer sa voix, en baissant la tête pour que sa casquette masque au maximum son identité. "C'est tard... On aimerait pas y passer toute la nuit, c'est possible pour vous de ne pas marcher aux endroits où on passe la serpillière, s'vou'plaît ?" continua-t-il avec un léger accent mal exécuté.
Les deux hommes rigolèrent en appelant le troisième. "J'y crois pas, il nous demande de ne pas marcher là où ils font le ménage. T'es vraiment un marrant, toi. Il veut transformer le musée en palace !" blagua l'un des hommes. Tous rigolèrent. "Allez juste pour toi, parce que t'es un vrai drôle." souffla un autre tout en s'éloignant.
Jordan sourit. Il avait réussi. Gabriel lui avait expliqué parfaitement comment procéder au nettoyage afin de les éloigner au maximum. Il avait trois panneaux pour baliser la zone et permettre à Gabriel et lui d'avoir accès à la pièce sans problème.
Après avoir lavé tout le périmètre consciencieusement, le tableau était enfin là, devant leurs yeux, prêt à être volé. Leur seule échappatoire. "On y est..." murmura Jordan, stressé. "Tu crois vraiment que ça nous permettra de négocier ?" demanda-t-il, incertain. "Quelles autres options on a ?" interrogea Gabriel, pragmatique. Jordan savait qu'il n'y en avait aucune. Gabriel ouvrit le sac et sortit un coupe vitre pour détourer un énorme cercle dans la glace protectrice du tableau.
Il devait être très minutieux pour ne pas que le verre explose au sol, compromettant sérieusement leur mission. Jordan se tenait prêt à faire basculer le disque pour l'extraire de son bloc. Lorsque Gabriel finit sa coupe, Jordan lui donna un léger mouvement pour qu'il tourne sur lui-même afin de le faire basculer pour le retirer.
Ils réussirent à l'enlever. Il ne restait plus qu'à récupérer le tableau et le cacher dans le chariot de lavage pour repartir discrètement de là où ils étaient venus. Ils seraient déjà loin le temps que le personnel se rende compte que l'œuvre avait été subtilisée.
Jordan tendit ses mains pour prendre le tableau lorsqu'il entendit des bruits de pas léger. Un nettoyeur était là, un vrai nettoyeur. Jordan se pétrifia, incapable de continuer ses mouvements. Gabriel entrouvrit la bouche. L'homme les regardait sans bouger, sans un son. Jordan jeta un coup d'œil à Gabriel. Il ne l'avait pas prévu ça.
Son regard était différent, dérangé. Jordan pouvait lire toute la rage que Gabriel avait accumulée et l'obsession qui s'était emparée de lui. Et à ce moment précis, il ressentit la vraie peur, non plus celle de perdre sa carrière voire la vie mais celle de voir l'homme qu'il aimait le plus au monde sombrer dans la folie. Gabriel fouillait dans son sac depuis quelques secondes avant d'en sortir un objet qui laissa Jordan sans voix. Pas ça.
Gabriel pointa une arme vers l'homme dans un regard mêlé de peur et de détermination.
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Un point partout (Attal x Bardella)
FanfictionA seulement 26 ans, Jordan Bardella est le président du premier parti d'extrême droite français et prédestiné à un grand avenir. Mais il doit sans cesse se confronter à un autre prodige de la politique : le jeune Premier ministre Gabriel Attal, qui...