Un point partout (Attal x Bardella)

LXXV. Incandescence

Jordan se précipita chez Gabriel pour lui faire part de la nouvelle.

– Il faut que je te demande un service, déclara-t-il en le regardant droit dans les yeux.

Gabriel plissa les yeux automatiquement. Il n'aimait pas du tout le ton solennel qu'il avait employé.

– Quel service ?, questionna-t-il, méfiant.

– Il faut que tu voles le tableau que Némèce a récupéré, souffla Jordan d'un ton grave.

– Tu rigoles ? J'ai quitté l'organisation. Ils sont complètement fous là-dedans, il y a Stéphane... et les autres..., avoua Gabriel, presque agacé.

– Il faut qu'on se venge Gabriel. Pour tout le mal qu'ils nous ont fait. Pour l'enfer dans lequel Macron nous a jeté. C'est à cause de lui qu'on a rencontré Tommaso et... les photos...

– Qu'est-ce que tu veux dire...?

– Il... Il m'a demandé de choisir ton futur. Soit ces photos fuitaient et on restait ensembles, soit ils t'engageaient comme agent et... ils t'auraient arrachés à moi, ils t'auraient tout pris, ton travail, ta vie, tout. Je suis désolé, je ne savais pas quoi faire je leur ai dit que je n'étais pas la personne légitime pour faire ce choix, mais ils n'ont...

Gabriel recula, l'air desemparé.

– Tu as sacrifié ta carrière pour moi ? Après tout ce que je t'ai fait ?, demanda Gabriel, l'émotion faisant chanceler sa voix.

– Évidemment, je n'aurai jamais pu supporter d'être loin de toi, souffla Jordan avant que Gabriel n'accourt dans ses bras.

– Finissons-en Gabriel. Après ça, on s'en ira, loin. Seulement toi et moi.

Sur ces mots, il l'embrassa. Aussitôt Jordan et Gabriel établirent un plan pour récupérer le tableau. Gabriel avait toujours sa carte de membre qui lui permettait d'aller partout. Dès le soir, ils étaient devant le quartier général de Némèce. Gabriel rentra avec une facilité déconcertante. Il prétendit aller chercher ses affaires et s'empara du tableau avant de sortir par une issue de secours inutilisée de tous.

Il rentra aussitôt chez lui avec son chauffeur. Jordan l'attendait à l'appartement, anxieux à l'idée qu'il lui soit arrivé quelque chose. Il soupira de soulagement en entendant la clé dans la serrure. Gabriel était là avec le tableau, il ne leur restait plus qu'à découvrir où se trouvait le mystérieux trésor. Jordan rassembla les coordonnées. Il tourna les chiffres jusqu'à obtenir une localisation cohérente.

Le tombeau se trouvait en Egypte. Leur dernière destination.

Jordan comme Gabriel n'avaient jamais été aussi amoureux l'un de l'autre, aussi soudés. Cette dernière épreuve semblait être la clé d'un bonheur immaculé. Leur unique but était d'aller le plus vite possible là-bas pour mettre fin à leurs obligations.

– Tu ne penses pas qu'on devrait prendre deux avions ?, demanda Gabriel.

– Pourquoi ça ?, renchérit Jordan en fronçant les sourcils.

– Pour ne pas qu'on nous voit ensemble... Je ne voudrais pas que ces rumeurs entachent ta carrière... enfin... tu vois ce que je veux dire.

– Gabriel, je crois que... Je crois que je suis prêt à assumer. Ça m'est égal qu'ils me voient t'aimer, ils l'auraient bien découvert un jour ou l'autre.

Il lui prit les mains.

– Tu as changé ma vie. Et je ne pourrai jamais cesser de t'aimer, malgré tous les choix que tu as fait. Et je sais que tu m'avoir traîner dans l'enfer, mais je peux t'assurer que tu n'as fait que me sauver.